Un peuple qui ne respecte pas les grands-parents est sans mémoire et donc sans avenir. Le pape François l’a rappelé, mardi 19 novembre lors de la messe célébrée en la basilique de la maison Sainte- Marthe au Vatican. Le Saint-Père commentait le choix d’un homme très âgé, Eléazar, qui choisit le martyre par cohérence avec sa foi en Dieu et pour offrir un témoignage de rectitude aux jeunes.
Cet homme, précise le pape, « face au choix entre l’apostasie et la fidélité, ne doute pas », refusant « l’attitude qui consisterait à faire semblant ». Au contraire, au lieu de prendre soin de lui-même, « il pense aux jeunes », et au souvenir qu’ils auront de son acte courageux. Le Saint-Père, qui souligne « la cohérence de cet homme, la cohérence de sa foi, mais aussi la responsabilité de laisser un héritage noble, un véritable héritage, rappelle que « nous vivons, dans une époque où les personnes âgées ne comptent pas ».
Les grands-parents jouent un rôle important en matière de transmission
« C’est difficile à dire, déclare-t-il, mais elles sont rejetées, parce qu’elles dérangent ». Or, déclare le pape, les personnes âgées sont celles qui nous transmettent l’histoire, qui nous transmettent la doctrine, la foi et un héritage. Elles sont celles qui, « comme le vieux vin, ont cette force à l’intérieur pour nous donner un héritage noble » .
Le pape François s’attarde alors sur une histoire qu’il a entendu enfant. Les protagonistes sont une famille : « Il ya Papa, maman, beaucoup d’enfants et le grand-père, qui lorsqu’il était à table se salissait le visage en mangeant sa soupe. Agacé, le père (…) achète une petite table pour l’isoler. Un jour en rentrant chez lui, il trouve un de ses enfants en train de jouer avec des morceaux de bois. Que fais-tu ? lui demande-t-il. Une petite table répond l’enfant. Mais pourquoi ? Pour toi, papa, quand tu seras vieux comme grand-père ».
Un peuple qui ne respecte pas les grands-parents, n’a pas d’avenir
« Cette histoire m’a fait tant de bien, toute ma vie, confie le pape. Les grands-parents sont un trésor ». Et citant le treizième chapitre de la Lettre aux Hébreux « Souvenez-vous de vos chefs (…) et imitez leur foi », le Saint-Père souligne que « la mémoire de nos ancêtres nous porte à l’imitation de la foi. C’est vrai, reconnaît le pape, que parfois la vieillesse n’est pas belle en raison notamment des maladies mais, poursuit-il, la sagesse qu’ont nos grands-parents est l’héritage que nous devons recevoir. Un peuple qui ne prend pas soin et ne respecte pas les grands-parents, n’a pas d’avenir, parce qu’il n’a pas de mémoire , il a perdu la mémoire ».
Et le Souverain pontife invite à ne pas oublier « tous ces grands-parents qui sont dans des maisons de repos ( …) abandonnés à eux-mêmes. Ils sont le trésor de notre société : prions pour nos grands-pères, nos grands-mères, qui ont souvent eu un rôle héroïque dans la transmission de la foi dans les temps de persécution ». Quand « maman et papa n’étaient pas à la maison et quand ils avaient des idées étranges, transmises par la politique de l’époque, ce sont les grands-mères qui transmettaient la foi ». Le pape appelle donc à être « compatissant avec nos ancêtres. Demandons la grâce aux vieux Saints d’écouter et de vénérer nos ancêtres, nos grands-parents ».
Radio Vatican