Avant d’annoncer la création de vingt nouveaux cardinaux dont quinze électeurs, le Pape est revenu ce dimanche sur le thème de la paix, quatre jours après la Journée mondiale de la paix, célébrée tous les ans le 1er janvier. Citant saint Jean, le Pape François a placé les fidèles face à leurs contradictions : « Nous parlons tant de la paix, mais souvent nous avons recourt à la guerre ou nous choisissons le silence complice, ou bien nous ne faisons rien de concret pour construire la paix ». « Le cœur de l’homme, a-t-il poursuivi, peut refuser la lumière et préférer les ténèbres, parce que la lumière met à nu ses œuvres malveillantes. Qui fait le mal, hait la lumière ! ».
Le Pape est ainsi revenu, avant de réciter la prière de l’angélus depuis la fenêtre de ses appartements, sur le message qu’il a écrit à l’occasion de la Journée mondiale de la paix et dont l’idée centrale est « non plus esclaves mais frères ». « Mon souhait est que l’exploitation de l’homme par l’homme soit dépassée. Cette exploitation est une plaie sociale qui mortifie les rapports interpersonnels et empêche une vie de communion marquée par le respect, la justice et la charité. Chaque homme et chaque peuple ont faim et soif de paix, c’est pourquoi il est nécessaire et urgent de construire la paix ! ».
Mais cette paix dont le Pape parle tant, quelle est-elle ? ce n’est pas« seulement une absence de guerre, mais une condition générale dans laquelle la personne humaine est en harmonie avec elle-même, en harmonie avec la nature et en harmonie avec les autres. » Pour parvenir à cette harmonie globale, il est cependant primordial de « faire taire les armes et éteindre les foyers de guerre ». Au-delà de ces conflits militaires, le Pape fait également référence à d’autres types de guerres : les tensions qui existent au quotidien au sein des familles et des communautés nationales à cause des différences culturelles, ethniques et religieuses. Il cite même les communautés paroissiales. Malgré toutes ces occasions d’affrontement, le Pape invite tout le monde à se convaincre que « la concorde est toujours possible » car « il n’y a pas de futur sans paix ».
La paix est aussi un don de Dieu rappelle le Pape qui doit être imploré. « Nous sommes tous appelés à rallumer dans nos cœurs la flamme de l’espoir qui doit se traduire en des œuvres de paix concrètes, chez soi ou à son travail, envers son prochain », et « spécialement envers ceux qui sont éprouvés par des tensions familiales ou par des désaccords de divers genres. Ces petits gestes ont tant de valeur : ils peuvent être des semences qui donnent de l’espoir, ils peuvent ouvrir des routes et des perspectives de paix ».
Quinze prélats des cinq continents créés cardinaux électeurs
Le 14 février prochain, François créera vingt nouveaux cardinaux dont quinze électeurs venant de quatorze pays et de tous les continents, manifestant « le lien indestructible entre l’Eglise de Rome et les églises particulières présentes dans le monde ». A l’issue de la prière de l’Angélus, le pape François a annoncé aux fidèles la tenue de deux jours de consistoire avec « tous les cardinaux » au Vatican, le 12 et 13 février, pour réfléchir aux orientations et propositions concernant la réforme de la Curie. Il a ensuite présenter la liste des futurs cardinaux.
François a légèrement dépassé le chiffre habituel de 120 cardinaux électeurs en décidant de créer quinze cardinaux pour douze postes vacants ou sur le point de l’être. Cinq viennent d’Europe, trois d’Asie, trois d’Amérique latine, deux d’Afrique et deux d’Océanie, signes manifeste de l’universalité de l’Eglise. Il n’y a aucune création en Amérique du nord, le nombre de cardinaux étant, consistant et resté stable par rapport à l’an passé.
Un seul des futurs cardinaux vient de la Curie romaine, Mgr Dominique Mamberti, et François n’a pas tenu compte de la tradition des « sièges cardinalices ». « Il ne s’y sent pas lié » affirme une note de la salle de presse du Saint-Siège.
Ainsi, certains des archevêques ou évêques qui recevront bientôt une barrette pourpre viennent de diocèse n’ayant jamais eu de cardinaux précédemment, comme à Moralia au Mexique, à Vallodolid en Espagne, Agrigente en Italie ou David à Panama.
Certains pays, où l’Eglise catholique est une petite réalité ou en minorité, ont pour la première fois un cardinal, comme au Myanmar, aux iles Tonga ou au Cap Vert. Sur les quatorze pays représentés, six n’avaient pas, ou n’avaient jamais eu de cardinaux auparavant.
L’archevêque de Tonga, Monseigneur Mafi devient à 54 ans, le plus jeune électeur du collège cardinalice.
Ci-dessous, la liste des nouveaux cardinaux avec lesquels François célèbrera une messe à Saint-Pierre, au lendemain de leur création :
Mgr Dominique Mamberti, l’archevêque titulaire de Sagona, Préfet du Tribunal suprême de de Signature apostolique
Mgr Manuel José Macário do Nascimento Clemente, Patriarche de Lisbonne (Portugal)
Mgr Berhaneyesus Demerew Souraphiel, C.M., Archevêque d’Addis Abeba (Ethiopie)
Mgr John Atcherley Dew, Archevêque de Wellington (Nouvelle Zélande)
Mgr Edoardo Menichelli, Archevêque d’Ancone-Osimo (Italie)
Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, Archevêque de Hanoï (VietNam)
Mgr Alberto Suárez Inda, Archevêque de Morelia (Messique)
Mgr Charles Maung Bo, S.D.B., Archevêque de Yangon (Myanmar)
Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, Archevêque de Bangkok (Thaïlande)
Mgr Francesco Montenegro, Archevêque de Agrigento (Italie)
Mgr Daniel Fernando Sturla Berhouet, S.D.B., Archevêque de Montevideo (Uruguay)
Mgr Ricardo Blázquez Pérez, Archevêque di Valladolid (Espagne)
Mgr José Luis Lacunza Maestrojuán, O.A.R., Evêque de David (Panamá)
Mgr Arlindo Gomes Furtado, Evêque de Santiago de Cabo Verde (Archipel du Cap Vert)
Mgr Soane Patita Paini Mafi, Evêque de Tonga (Iles Tonga)
Cinq archevêques et évêques mérites rejoignent également le collège cardinalice. « Ils se sont distingués pour leur charité pastorale dans leur service auprès du Saint-Siège et de l’Eglise locale. Ils représentent tant d’évêques qui, avec le même sollicitude de pasteurs, ont donné un témoignage d’amour au Christ et au Peuple de Dieu au sein des Eglises particulières, de l’Eglise de Rome ou au sein du Service diplomatique du Saint-Siège » a affirmé le Pape à l’issue de la prière de l’Angélus. Il s’agit de :
Mgr José de Jesús Pimiento Rodríguez, Archevêque émérite de Manizales. (Colombie)
Mgr Luigi De Magistris, Archevêque titulaire de Nova, Pro-Pénitencier Majeur émérite
Mgr Karl-Joseph Rauber, Archevêque titulaire de Giubalziana, Nonce apostolique
Mgr Luis Héctor Villalba, Archevêque émérite de Tucumán (Argentine)
Mgr Júlio Duarte Langa, Evêque émérite de di Xai-Xai (Mozambique)
Radio Vatican