« Les jalousies et les commérages divisent nos communautés chrétiennes »

1_0_766564Que les chrétiens ferment les portes aux jalousies, aux commérages qui divisent et détruisent nos communautés : voilà l’exhortation lancée par le Pape François, ce jeudi matin, durant la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe, au sixième jour de prière pour l’unité des chrétiens. La réflexion du Pape est partie de la première Lecture du jour qui parle de la victoire des israélites sur les philistins grâce au courage du jeune David. La joie de la victoire se transforme vite en tristesse et jalousie pour le roi Saül face aux femmes qui louent David pour avoir tué Goliath.

Alors « cette grande victoire, affirme le Pape François, commence à devenir défaite dans le cœur du roi » où elle s’insinue, comme cela arrive à Caïn, le « ver de la jalousie et de l’envie ». Et comme Caïn avec Abel, le roi décide de tuer David. «Voilà ce que crée la jalousie dans nos cœurs, souligne le Pape, c’est une méchante inquiétude, qui ne tolère nullement qu’un frère ou une sœur ait quelque chose que je n’ai pas ». Saül, « au lieu de louer Dieu, comme le faisaient les femmes d’Israël, pour cette victoire, préfère s’enfermer en soi-même », « se désoler » et « cuisiner ses sentiments dans le bouillon de l’amertume » :

« La jalousie porte au meurtre. L’envie porte au meurtre. C’est cette porte, la porte de l’envie, par laquelle le diable est entré dans le monde. La Bible dit : ‘Par l’envie du diable, le mal est entré dans le monde’. La jalousie et l’envie ouvrent les portes à toutes les mauvaises choses. Et cela divise la communauté. Une communauté chrétienne, quand elle souffre – certains de ses membres – d’envie, de jalousie, finit par être divisée : l’un contre l’autre. C’est un poison très puissant. Un poison que nous trouvons dans les premières pages de la Bible avec Caïn. »

La jalousie engendre l’amertume 

Dans le cœur d’une personne frappée par la jalousie et par l’envie – souligne encore le Pape – se passent « deux choses très claires ». La première chose, c’est l’amertume :

« La personne envieuse, la personne jalouse, est une personne amère : elle ne sait pas chanter, ni louer, elle ne sait pas ce qu’est la joie, vu qu’elle regarde ce qu’a l’autre et qu’elle n’a pas. Cette attitude crée une amertume, une amertume qui se répand sur toute la communauté. Ces personnes sèment l’amertume. Et la deuxième attitude qu’engendrent la jalousie et l’envie, ce sont les commérages. Parce que cette personne ne supporte pas qu’une autre ait telle ou telle chose, alors la solution c’est de l’abaisser. Par quel moyen ? Les commérages, les médisances. En cherchant vous verrez que derrière les commérages on trouve toujours la jalousie et l’envie. Et cela divise la communauté, la détruit. Ce sont les armes du diable. »

Celui qui déteste son frère est un assassin

« De si nombreuses communautés chrétiennes », a ajouté le Pape, allaient bien, mais ensuite chez quelques-uns de ses membres est entré le ver de la jalousie et de l’envie, et avec cela, la tristesse, le ressentiment des coeurs et les commérages. « Une personne qui est sous l’influence de l’envie et de la jalousie, tue », comme le dit l’apôtre Jean: « Celui qui hait son frère est un assassin”. Et « l’envieux, le jaloux, commence par détester son frère ».

Le Pape de conclure: « Aujourd’hui, durant cette Messe, prions pour nos communautés chrétiennes, pour que cette graine de jalousie ne soit pas semée parmi nous, pour que l’envie ne prenne pas place dans nos coeurs, dans le coeur de nos communautés, et que nous puissions aller de l’avant en louant le Seigneur, dans la joie. C’est une grâce immense, cette grâce de ne pas tomber dans la tristesse, dans la jalousie et l’envie »

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