Vigile pour commémorer les victimes Chrétiennes d’Irak
Cathédrale St. Michael, Archidiocèse de Toronto
11 novembre, 2010
Discours de Mgr. Yousif Habash, Evêque syro-catholique des Etats-Unis et du Canada – [traduction de l’arabe par – Rita Sawaya]
Et maintenant, j’adresse ce discours à mon peuple bien-aimé, à mon peuple dans le cher et bien aimé Irak.
Je salue la précieuse Bagdad. Je baise le sol de l’Irak. Je me purifie avec l’eau pure de Dijlah (le Tigre) et la rivière abondante paradisiaque de Fourat (l’Euphrate). Je salue les irakiens de Zakho (dans le Nord) à FAO (dans le Sud).
Je salue chaque homme irakien et femme irakienne, les souffrants et les désespérés. Je vous demande mon peuple bien-aimé, je vous demande au nom de l’Irak, ensemble de rejeter la haine et la violence, car la haine et la violence n’aboutissent à rien d’autre qu’à la souffrance.
Arrêtons les souffrances!
Mon cher peuple irakien, apprenons ensemble l’abécédaire de la miséricorde et du pardon.
Nous qui avons été appelés les enfants de la foi, les enfants d’Abraham, nous, les enfants de la terre des messages divins, de la terre des civilisations.Est-il acceptable de nous battre entre nous? Est-il acceptable de nous haïr les uns les autres? Est-il acceptable de nous entretuer?
Je pense qu’il est temps pour nous d’avoir honte de ce qui se passe en Irak. Nous n’avons plus le droit de blâmer les étrangers. Les étrangers ne font rien pour détruire l’Irak, mais ce sont plutôt notre ignorance et notre haine qui constituent les instruments destructeurs.
Je demande à mon peuple d’avoir honte de ce qui a lieu présentement, car il incombe au peuple d’Irak de se transcender, d’exalter le flambeau de la foi, comme l’a fait notre cher d’Abraham, d’écouter la voix de Dieu, la voix de la paix, la voix de la bonté, de lire la volonté de Dieu, dans le majestueux palmier qui nous exhorte à nous transcender, à nous exhausser, et à regarder vers les Cieux.
Je demande à Dieu ce soir de consoler le cœur de chaque mère irakienne, qu’elle soit shiite, sunnite, kurde, chrétienne ou yazidi. Elles sont toutes mes sœurs, elles sont toutes mes mères.
Je leurs présente mes sincères condoléances. Je demande au Seigneur d’accorder Sa consolation à chacune d’elle et d’essuyer leurs larmes.La femme irakienne n’est pas destinée à passer ses années dans la douleur et les pleurs. Il convient à la femme irakienne de pouvoir chanter, il convient à la femme irakienne de se réjouir comme le font les autres femmes.
Et vous, mes frères irakiens qui que vous soyez, je vous le dis: Craignons Dieu. Craignons Dieu.
Que devons-nous léguer à nos enfants pour les générations à venir? Ayons honte de ce qui se passe, unissons-nous dans la solidarité.
Nous le pouvons! Car nous sommes un peuple de forte volonté et les enfants des civilisations,
car nous sommes un peuple de foi, nous pouvons construire l’Irak.
Mon cher peuple, tant que nous nous unissons dans la solidarité nous ne pouvons jamais être humilié. Nous avons été humiliés. Nous avons été humiliés parce que nous ne sommes pas unis dans la solidarité.Je demande à Dieu, au nom du sang qui a été versé sur le sol de l’église de Sayyidat an-Najat (Notre-Dame du Perpétuel Secours), que ce sang puisse être une prière offerte à Dieu pour la rémission de nos péchés, pour que la paix irradie (de nouveau de) la cathédrale de Sayyidat an-Najat, d’al-Aathamiyya (région sunnite), d’al-Qathimiyya (région chiite), de tous les dômes et sanctuaires de l’Irak.
Oh, mon Dieu, Aie pitié de nous. Aie pitié de nous, ô Seigneur, aie pitié de l’Irak. Nous croyons en Toi, ô Seigneur! Tu es miséricordieux et indulgent. Nous t’adorons, Seigneur, parce que Tu es le Dieu de la paix et la grâce.Mon amour, mon affection profonde et mes sincères condoléances vont à tous les irakiens et les irakiennes dans notre terre pure et aux irakiens et irakiennes ici présents. Que Dieu bénisse la terre d’Irak. Que Dieu bénisse le Canada et tous les pays ou les irakiens demeurent et qu’il atténue notre douleur.
Amen, et je vous remercie.