La Charité à la frontière. C’est le nom et l’idée de la rencontre organisée fin janvier par le Vatican dans le diocèse colombien de Cucuta, à la frontière avec le Venezuela.
L’objectif de cette initiative est de soutenir les efforts visant à alléger les souffrances de la population, dans le contexte de la crise humanitaire au Venezuela, qui a provoqué la fuite de plus 5 millions de migrants et de réfugiés, selon les estimations des Nations-Unies.
Sous l’égide du Dicastère pour le service du développement humain intégral, la rencontre veut apporter une contribution concrète aux besoins des plus vulnérables.
« Nous ne sommes pas une ONG, a lancé le préfet du dicastère, le cardinal Peter Turkson, en ouverture de la rencontre. Notre mission va au-delà de la simple assistance. Le dicastère veut promouvoir le développement intégral de l’homme, à la lumière de l’Evangile ».
Concrètement, le cardinal Turkson explique notamment vouloir lancer un outil permettant de partager des informations entre les organisations caritatives des pays voisins. Une sorte de plateforme pour centraliser les données, mettre en synergie les activités humanitaires, et les coordonner plus efficacement sur le terrain pour apaiser l’impact de la crise sur les personnes.
Le prélat, qui regrette l’impuissance de la communauté internationale au Venezuela, affirme que ce même type de projet avait été lancé au Proche-Orient, et qu’il avait été efficace, et bien accueilli.
Cette rencontre à Cacuta est présentée comme une réponse à l’appel du pape François. En effet, le Saint-Père « suit de près l’évolution de la situation sur place », et encourage l’Église locale qui s’est mise « du côté des personnes qui souffrent ». « Il prie constamment pour tous les Vénézuéliens », a rapporté le cardinal Turkson.
Les évêques du pays saluent quant à eux les efforts déjà menés par les organisations caritatives. Ils exigent par ailleurs « la révocation de ceux qui exercent le pouvoir de manière illégitime », et réclament des élections libres et fiables dans les meilleurs délais.
C’est le président Nicolas Maduro qui est pointé du doigt. Le chef d’État socialiste est accusé de contourner la Constitution et de diriger le pays en autocrate. Les manifestations réclamant sa démission sont réprimées dans la violence, entrainant la mort de milliers d’opposants.
Depuis 2014 le Venezuela est confronté à une profonde crise économique et politique. La chute des revenus pétroliers et l’hyperinflation ont notamment provoquées une pénurie d’aliments et de médicaments ; sans compter les coupures d’eau et d’électricité qui paralysent le pays.
Cette nation, qui possède la plus grande réserve de pétrole mondiale, fut jadis la plus riche d’Amérique du sud. Aujourd’hui, elle est l’une des plus pauvres au monde, avec 80% de la population vivant sous le seuil de pauvreté.