César collaborera-t-il avec Dieu pour sauver le monde?

Déclaration du Sommet interreligieux mondial – Winnipeg
Mercredi 23 juin, 2010

Cinq jours se sont à peine écoulés de la clôture du Sommet interreligieux mondial, qui semble avoir été totalement éclipsé par le G8-G20 en Ontario. Pourtant, une voix puissante et unie des différents ‘Gs spirituels’ s’est projetée du cœur du continent nord-américain pour rappeler les dirigeants politiques et financiers d’agir autant avec leur esprit scientifique qu’avec leur cœur et de prendre des décisions d’ordre global en pensant et en agissant avec l’intelligence de leur esprit, de leur humanité et de leur foi.

Après trois jours consécutifs de réflexion intense et de dialogues guidés par la prière collective, la version finale de la déclaration du sommet interreligieux est passée de la ‘zone spirituelle libre’ de l’Université de Winnipeg à la zone ‘politico-économique surprotégée’ des VIPs du G8-G20, et ce par l’intermédiaire de l’Honorable Steven Fletcher, Ministre de l’État (Réforme démocratique). Treize représentants du partenariat interreligieux de la jeunesse y ont aussi participé, comme il y eut des jeunes représentants des G8-G20 (Mon Sommet), qui ont pris part aux deux sommets respectifs. Une rencontre entre les groupes respectifs des jeunes aurait sans doute ouvert de nouveaux horizons de dialogues, et servi d’exemple a ce qu’auraient pu faire les dirigeants adultes.

A première instance, le message du sommet interreligieux paraît se caractériser par l’absence des formules mathématiques, des taux, des statistiques et des terminologies macroéconomiques complexes. Pourtant, il devient de plus en plus évident que ce message prophétique, basé primordialement sur des principes religieux et des lois naturelles encrypte des chiffres beaucoup plus importants et qui régissaient la vie sur notre planète depuis son commencement. Tout en étant conscients des enjeux d’ordre global qui vulnérabilisent les sociétés marginalisées, et qui mettent l’environnement dans des états de déséquilibres irréversibles, les dignitaires religieux ont pris le temps pour écouter le cri de S.O.S. des vulnérables, ont prié en unisson, ont dialogué et rédigé ensemble, un message simple mais bien puissant, qui devait vocaliser les préoccupations des sociétés oubliées et abusées. Pour étayer leur déclaration par des résultats concrets, les partenaires religieux ont eu recours aux statistiques internationales crédibles. Toutefois, la voix du sommet interreligieux est plutôt celle de l’esprit, de l’intelligence de la foi, et fait appel a un changement radical des fondements des décisions économiques et politiques, ces dernières étant purement basées sur des profits non durables. Ainsi, les Gs religieux du mondes, jeunes et moins jeunes, incitent les G8-G20 à honorer leurs engagements envers les pauvres et les vulnérables du monde, et spécialement envers les femmes et les enfants, en suggérant des solutions d’après leur propre Weltanschauung.

G8 – Huntsville – Samedi 26 juin, 2010

Il aurait suffi de faire une petite ballade au centre ville de Toronto pour se rappeler encore une fois, et ceci indépendamment des motifs de centaines des manifestations, de l’énorme faille qui sépare les mondes respectifs des dominants et des dominés, des riches, des émergents et des submergés, des rassasiés et des affamés, des sociétés puissantes et des sociétés vulnérables, des femmes en bonne santé, respectées en société et des femmes violées, désespérées, des enfants qui jouissent d’une enfance paisible et des enfants forcés à vieillir et à mourir avant même de naitre !

21-23 juin, 2010 – Winnipeg – En rétrospective : Alors que les renforcements sécuritaires se déployaient à Toronto et à Huntsville pour protéger les chefs des G8-G20, 80 leaders représentant 8 religions et organisations religieuses de plus de 20 pays, se sont assemblés à l’Université de Winnipeg sans la prise d’aucune mesure de sécurité au niveau national.
D’aucuns seraient enclins à songer à une autre version de La Ferme du Manoir de George Orwell, où il devient de plus en plus évident que si « Tous les animaux sont égaux, (…) certains le sont plus que d’autres ». Puisque l’on parle d’aide des sociétés démunies, quelles seraient les spécificités, les modalités et les caractéristiques de cette aide ? C’est une question principale qui a constitué le centre de révolution autour duquel a gravité le Synode interreligieux mondial 2010 à Winnipeg.

Le communiqué de presse du Partenariat interreligieux 2010 surbrille les défis majeurs des objectifs non- ou partiellement réalisés et qui continuent à poser de graves problèmes globaux, en insistant à ce que les G8-G20 :

  • Prennent toutes les mesures nécessaires pour réaliser les OMD
  • Maintiennent leurs promesses de réduire la pauvreté, notamment celles des enfants
  • Prêtent suffisamment d’attention et écoutent attentivement les voix des démunis et des vulnérables
  • Agissent concrètement aux changements climatiques
  • Assurent une limite maximale d’augmentation de 2˚Celcius dans les zones pré- industrialisées
  • Assurent le taux de 0.7% du PNB visé par l’assistance dans le développement
  • Mobilisent des budgets militaires pour des initiatives d’instauration d’une paix durable
  • Éliminent radicalement tous les armes nucléaires et réduisent substantiellement les dépenses militaires qui favorisent l’assistance développementale

(Pour lire la version intégrale de la Déclaration des Partenaires du Sommet Interreligieux Mondial 2010, veuillez consulter l’adresse suivante : www.faithchallengeG8.com)

24-25 juin, 2010 – Huntsville : Deux jours après l’achèvement du Sommet du G8 de Huntsville, précurseur de celui du G20 de Toronto, nous sommes aux deux tiers de la date butoir 2015. Dans son communiqué de presse final le G8 a exprimé son engagement à atteindre d’ici 5 ans, les 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) fixés il y a 10 ans par les Nations Unies, et qui consistent à :

  1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim
  2. Assurer l’éducation primaire gratuite pour tous
  3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
  4. Réduire al mortalité infantile
  5. Améliorer la santé maternelle
  6. Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies
  7. Préserver l’environnement
  8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Une attention particulière a été prêtée aux problèmes connexes de la santé maternelle et de la mortalité infantile. Le Canada y joue un rôle important en étant le premier parmi les G8 à faire une contribution de $1.1 milliards de nouveaux fonds à la lutte contre les maladies maternelles et la mortalité infantile.

(Pour lire la version intégrale de la Déclaration des G8 – 2010, veuillez consulter l’adresse suivante : www.g8.gc.ca)

G20 – Toronto – Dimanche 27 juin, 2010

26-27 juin, 2010 – Toronto: Le G20 prend fin en démontrant une cohésion qui n’est pas nécessairement une unanimité. La directive de ce sommet est bifocale et vise, d’une part à collaborer pour stimuler la reprise de la croissance économique mondiale, et d’autre part à tenter de trouver un dénominateur commun pour consolider cette croissance. Cependant, étant données les spécificités économiques de chaque pays vis à vis de ses propres besoins de croissance et de la nature de ses défis financiers, chaqu’un de ces derniers a opté pour une modalité qui lui est appropriée. Certains pays comme la France, le Royaume Uni et l’Allemagne, favorisent la taxation bancaire pour combler leur déficit, tandis que d’autres, comme les États-Unis, dépensent à court terme. Le Canada, qui fut relativement moins affecté par la récession économique globale, est prévue s’en remettre en 2011, selon Mr. Harper. Dans son allocution de clôture, le Premier Ministre du Canada a exprime sa satisfaction quant à l’entente des G20 et au succès des deux sommets. Les pays membres se sont engages à réduire leurs dettes de la moitié d’ici 2013, et de stabiliser les déficits d’ici 2016, ce qui prolonge l’engagement de Washington de trois ans.
La sécurité globale a constitué un sujet principal du dialogue des G8-G20, afin d’aboutir à abolir les armes nucléaires et mettre fin au terrorisme.
Si cette déclaration finale du G20 fait preuve de solidarité à consolider les politiques à l’échelle globale en dépit des divergences, la reprise économique semble se concentrer de manière plus directe sur les intérêts des pays des G8-G20 plutôt que ceux du des OMD. Dans ce cas la les G8-G20 justifient les décisions prises dans ce sommet par l’urgence de survivre la récession globale. Le sommet de Toronto semble avoir servi d’étape transitoire en vue du sommet G20 en Séoul de novembre prochain.

(Pour lire la version intégrale de la Déclaration des G8 – 2010, veuillez consulter l’adresse suivante : www.g20.gc.ca)

Entretemps…

La famine en Afrique

…300000 enfants font la guerre, se nourrissent sur les décharges publiques d’ordures, vivent clandestinement, et 2 millions d’enfants sont atteints du VIH/SIDA, 246 millions d’enfants mineurs travaillent, 8 millions d’enfants sont refugies, 65 millions de filles sont non-scolarisées, 8000 enfants sont victimes de mines terrestres; La population mondiale la plus pauvre équivaut à 40% et constitue 5% du revenu global, pendant que la population la plus riche équivaut à 20% et détient le ¾ du revenu global, et al liste continue! (Les Nations Unies, la Banque Mondiales, la OECD, pour ne nommer que quelques unes de organisations mondiales, vous donneront davantage de statistiques.)

Un tableau de suivi dressé par l’Inter-Agence ainsi que le Groupe d’Experts de l’ONU jauge le progrès dans la réalisation des OMD, en se basant sur 21 cibles quantifiables et chronométrées ainsi que sur 60 indicateurs, ayant pour date de référence 1990. Tandis que le G8 est vu par ses participants comme étant un sommet réussi, le Secrétaire General des Nations Unies a publié, le 23 juin passé, un rapport d’évaluation annuelle du progrès global des OMD, qui exprime l’insatisfaction face au progrès insuffisant, et indique les domaines qui nécessitent des efforts accélérés et plus sérieux pour réaliser ces objectifs. Les ONGs, les manifestations qui prennent plus d’envergure de jour en jour réaffirment qu’il y a encore beaucoup à faire, et que le G8-G20 aurait pu mieux faire, en dépit de la condition de crise économique globale. Même si, au dire de Mr. Timothy Geithner – Ministre des Finances de la première économie mondiale et secrétaire au Trésor américain, « les cicatrices de la crise sont toujours là », Mr. Ban KiMoon – Secrétaire General de l’ONU insiste qu’« en aucun cas, nous ne devons équilibrer les budgets sur le dos des plus pauvres à travers le monde. »

Dans le communiqué de l’ONU sur les G8-G20, Mr. Ban KiMoon exhorte les gouvernements pour investir afin de surpasser la crise, plutôt que de dépendre uniquement sur la consommation. Tout le monde pourra bénéficier de l’investissement, notamment dans les trois domaines de l’agriculture, de la croissance verte et des systèmes de sante. Ce plan nécessitera $15 milliards pour être mis en pratique immédiatement dans les 49 pays sous-développés, et devrait être étayé par en financement annuel de $45 milliard d’ici 2015. 7 des 8 objectifs risquent de ne pas être réalisés d’ici la date butoir.

(Pour plus de détails sur le rapport des Nations Unies concernant le progrès des G8-G20,
veuillez consulter l’adresse suivante:
http://unstats.un.org/unsd/mdg/Resources/Static/

Products/Progress2010/MDG_Report_2010_Progress_Chart_Fr.pdf)

La voix de Ban KiMoon résonne avec celle des dirigeants interreligieux du monde et lui donne plus d’amplitude. Mais c’est maintenant aux G8-G20 de se prouver dignes de la confiance des nations du monde par leur performance et leur engagement vis à vis de la réalisation des OMD. César s’est construit son propre monde au sein du monde et au détriment du monde et de l’humanité, voire de son humanité.

Rappelons nous que le compte rendu final de toutes nos actions sera réglé par notre Créateur. La Parabole des talents (Mathieu 25, 14-30) illustre clairement ce propos: « Car à tout homme qui a, l’on donnera et il aura du surplus; mais à celui qui n’a pas, on enlèvera ce qu’il a. » C’est de la compassion, de la charité, et de l’amour envers l’humanité en detresse qu’il s’agit d’après cette parabole, mais aussi de tout autre don et talent, y compris les dons scientifiques, des ressources naturelles, pour nommer que quelques uns. Dieu se penche vers César et lui tend la main pour l’aider, mais César est tellement préoccupé par ses projets mondains qu’il ne l’écoute et ne le voit même pas. César, arrivera-t-il à collaborer avec Dieu pour sauver le monde ?

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