La racine humaine de la crise écologique

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Pour nous qui sommes habitués à vivre à des températures froides une bonne partie de l’année, l’été est une occasion de reprendre contact avec la nature. Nous fuyons le plus possible les endroits clos et recherchons le « grand air ». Cette attitude est d’autant plus intense lorsque l’hiver s’est allongé et a semblé ne plus vouloir finir. Ce retour annuel aux sources devrait nous encourager à accueillir l’invitation du pape François à reconsidérer notre relation à la nature, à vérifier si notre mode de vie au quotidien, notre « métro-boulot-dodo » ne s’est pas éloigné quelque peu de notre propre nature. C’est ce qu’il propose dans le troisième chapitre de son encyclique Laudato Si.

Intitulé « Racine humaine de la crise écologique », ce chapitre propose une réflexion en profondeur sur notre relation avec la technologie. Puisque « l’analyse des problèmes environnementaux est inséparable de l’analyse des contextes humains » (no110), il est important de comprendre que la réflexion écologique ne peut plus se passer d’inclure l’homme. En effet, dans les débats actuels sur la protection de l’environnement, une constante émerge : la technique. Tandis que chez certains elle est parfois présentée comme la source de tous les maux, chez d’autres, elle est l’unique solution d’avenir. Devant ce paradoxe, François nous invite à nous éloigner des simplifications et à nous pencher sur les bons et mauvais côtés de la technique.

La technologie est une merveille et nous en sommes tous les bénéficiaires, moi le premier ! Comme le dit le pape : « La technologie a porté remède à d’innombrables maux qui nuisaient à l’être humain et le limitaient. Nous ne pouvons pas ne pas valoriser ni apprécier le progrès technique, surtout dans la médecine, l’ingénierie et les communications. » (no102). Par exemple, le pape fait mention de l’intérêt autour des OGM. Pour lui: « Il est difficile d’émettre un jugement général sur les développements de transgéniques (OMG) […] les risques ne sont pas toujours dus à la technique en soi, mais à son application inadaptée ou excessive » (no 133). Il ne convient donc pas d’accuser directement la technique mais bien notre rapport à elle.

En ce sens, le Pape souligne que le principal défi pour sauvegarder l’environnement est de convertir le cœur humain. En effet, c’est l’esprit de domination (no 108) qui a mené à la présente crise c’est-à-dire cette idée que l’homme n’a aucune limite. En d’autres termes « l’idée d’une croissance infinie ou illimitée » (no 106) doit être soumise à la critique. N’avons-nous pas nous-mêmes cette volonté de « dépasser toutes les limites » ou tous les « tabous » ?

Pour y faire face, le pape scientifique avance une série de propositions dont la principale est de favoriser une éducation intégrale (no 120) permettant à l’être humain de se situer dans le plan de Dieu sur sa création et ainsi « ralentir la marche pour regarder la réalité d’une autre manière, recueillir les avancées positives et durables, et en même temps récupérer les valeurs et les grandes finalités qui ont été détruites par une frénésie mégalomane. » (no 114).

La semaine prochaine, nous poursuivrons notre analyse de l’encyclique Laudato Si du pape François en examinant le quatrième chapitre intitulé « Une écologie intégrale », le cœur de l’encyclique.

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