48 000 raisons de rendre grâce

Par Sabrina Di Matteo, rédactrice en chef de Haute Fidélité

MONTRÉAL – Le Stade olympique accueillait en ce samedi 30 octobre un grand événement religieux de son histoire. Plus de 48 000 personnes de tous âges et de toutes provenances ont envahi les estrades pour la messe d’action de grâces en l’honneur du frère André – « saint André Bessette » depuis sa canonisation le 17 octobre dernier, à Rome, par le pape Benoît XVI.

(g. à d) Gérard Loiselle, Daniel Thauvette et Henri-Paul Ferdais, de la paroisse La Nativité à Cornwall (Photo : DI MATTEO)

(g. à d.) Gérard Loiselle, Daniel Thauvette et Henri-Paul Ferdais, de la paroisse La Nativité à Cornwall (Photo : DI MATTEO)

Le Stade n’avait pas accueilli un rassemblement catholique d’une telle envergure depuis 1984, lors de la visite du pape Jean-Paul II. Deux ans auparavant, en 1982, c’est aussi un hommage au frère André qui avait empli le Stade, pour une messe suite à sa béatification.

En ce 30 octobre, à deux jours de la fête de la Toussaint, cette célébration permet de rendre grâce pour l’entrée du premier homme né au Québec  dans le calendrier des saints, d’où « saint frère André »  – tel qu’il est désigné au Canada – est fixée au 6 janvier, anniversaire de son décès et de son retour auprès de Dieu.

Parmi la foule qui entrait au Stade, une cinquantaine de pèlerins de la paroisse La Nativité, à Cornwall, dont Henri-Paul Ferdais et Daniel Thauvette, qui avaient chacun leur histoire du frère André. Monsieur Ferdais souhaitait remercier le frère André pour son intercession dans la guérison de son père. « Mon père était venu voir le frère André, parce qu’il souffrait d’évanouissements jusqu’à 16 fois par jour. Le frère André lui avait dit qu’il souffrirait pendant la nuit et qu’il serait guéri le lendemain. » C’est bien ce qui est arrivé, affirme M. Ferdais.

La famille Benoît (Photo : DI MATTEO)

La famille Benoît (Photo : DI MATTEO)

Daniel Thauvette a pour sa part bénéficié du soutien du frère André dans sa prière, pendant les semaines de convalescence suivant son opération pour le cancer du pancréas, en 2008. « Chaque jour, je devais marcher un peu, m’avait recommandé mon médecin. Je me levais et j’allais jusqu’au bout du couloir. Par la fenêtre, je voyais l’Oratoire Saint-Joseph et je pensais au frère André dans ma prière, » a dit monsieur Thauvette.

La famille Benoît, Haïtiens immigrés à Montréal il y a 30 ans, sont venus rendre hommage au frère André. Ils se sentent spécialement liés à lui puisqu’ils fréquentent l’Oratoire régulièrement. « Le frère André est une fierté pour tous les Québécois, qu’ils soient nés ici ou ailleurs, » selon M. Benoît. Son fils de 29 ans a renchérit : « Je pense que le frère André est un modèle à suivre pour les jeunes. Si on se donne la peine d’en apprendre un peu à son sujet, ses valeurs de sagesse, de bonté et de partage vont nous inspirer. »

Maryline et ses enfants

À gauche, Jolie-Ann et Jordan, avec Maryline et Elliot (Photo : DI MATTEO)

Même les tout-petits étaient au rendez-vous! Jordan, âgé d’un an, était avec sa mère Jolie-Ann, ainsi que son amie Maryline et ses trois enfants, dont Elliot, quatre ans. Maryline trouvait important d’amener ses trois enfants à la célébration : « On va à l’Oratoire en famille et à la messe le dimanche. Pourquoi pas au Stade? C’est une messe historique. »

Le Stade olympique a ainsi fait place à plus de 48 000 personnes qui avaient chacune, au fond du cœur, une raison de rendre grâce pour le « saint frère André », un homme de chez nous au cœur toujours vivant.

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