Le congrès des agentes et agents de pastorale laïques du Québec
par Sabrina Di Matteo
MONTRÉAL – Du 19 au 21 octobre, une grande part de la main d’œuvre de l’Église catholique qui est au Québec a convergé vers Trois-Rivières pour un congrès visant les agentes et agents de pastorale laïques.
Le thème de ce rassemblement provincial : Entre don et passion… un rendez-vous! Un rendez-vous longtemps attendu, puisque le seul autre congrès québécois s’était tenu 20 ans auparavant.
Environ 380 participants ont répondu à l’appel. C’est presque la moitié du nombre total au Québec, soit environ 850 agentes et agents œuvrant dans les milieux paroissiaux et diocésains, dans les 19 diocèses de la province. Le Canada compte approximativement 1 428 agentes et agents de pastorale. Il faut aussi souligner l’engagement du personnel laïque en pastorale sociale et en animation dans les milieux carcéral, hospitalier ou scolaire.
La soirée d’ouverture du congrès a permis aux participants de faire connaissance sur un mode symbolique. Des représentants de chacun des diocèses ont présenté leur Église locale sous forme de psaume, intégrant un peu de leur histoire et évoquant des motivations, des défis et des motifs d’action de grâces. La matinée du 20 octobre visait à explorer les types d’Église dans lesquelles les agentes et agents exercent leur rôle. La conférencière Sylvie Latreille, professeure à l’Institut de pastorale des Dominicains, à Montréal, s’est servie d’une image pour donner matière à réflexion. Elle a parlé de l’action pastorale des agentes et agents comme d’un grand jardin, dont la terre pouvait représenter l’Église dans ses modèles et ses phases variés. Terre à labourer, terre fertile ou asséchée, remuée, creusée – autant d’images qui ont profondément plu aux participants et leur ont donné de mieux nommer leur situation de travail ecclésial. « Il y a une diversité d’actions jardinières, » a ajouté Sylvie Latreille en entrevue. « Semer, sarcler, transplanter, découvrir des nouvelles racines : toutes ces actions sont essentielles et dépendent les unes des autres. »
L’après-midi du 20 octobre était tourné vers la figure de saint Paul et ses écrits. Le conférencier Rodolfo Felices Luna, professeur à la faculté de théologie et d’études religieuses de l’Université de Sherbrooke, a fait des liens entre le travail missionnaire de Paul et celui des agentes et agents de pastorale aujourd’hui. Il a souligné comment les écrits de Paul, l’envoyé et le serviteur, le révèlent comme un collaborateur, un homme d’équipe attentif à partager la gloire avec ses collègues. Dans sa conférence, Rodolfo Felices Luna a décrit le travail des agentes et agents en parlant de la gratuité de leur engagement : « Le service de l’autre, le dévouement sans compter demandent l’anéantissement de soi. Ce sont des valeurs à contre-courant de la majorité des tendances populaires individualistes. On pourrait dire que l’Église est en quelque sorte une contre-institution. »
Le congrès s’est conclu le 21 octobre, par une célébration eucharistique dans laquelle ont été intégrés des moments d’échanges, des témoignages de quelques participants sur le parcours personnel qui les a conduits à devenir agente ou agent de pastorale laïque. Monseigneur Dorylas Moreau, évêque de Rouyn-Noranda et président du Comité des ministères de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, a pris la parole pour rappeler que l’engagement des agentes et agents est enraciné dans leur baptême – un fait remis en lumière par le concile Vatican II. En d’autres mots, on ne fait pas appel au laïcs simplement parce qu’on a besoin d’eux, dans un contexte de baisse des vocations à la prêtrise. Au contraire, dès leur baptême, l’Église appelle les laïcs à déployer leurs charismes et leur potentiel au sein des communautés chrétiennes et dans la société.
Le rassemblement provincial s’est conclu avec le sentiment, chez les participants, qu’il ne fallait pas attendre 20 ans avant de répéter l’expérience! Alors… un prochain rendez-vous dans cinq ans?
Télévision Sel et Lumière était présent au congrès. On peut visionner le reportage sur youtube.