par Marilena Berardinelli à Sydney
Lors du Jubilé de l’an 2000, le pape Jean-Paul II invita les pèlerins des JMJ rassemblés à Rome d’«être les saints du nouveau millénaire». En compagnie de plus de deux millions de pèlerins, j’ai écouté les paroles du Saint-Père, prête à relever le défi qu’il nous lançait. Mais lorsque l’excitation des JMJ s’est estompée, lorsque je me suis retrouvée, de retour chez moi, dans la routine du quotidien, j’ai commencé à me demander : comment pouvais-je ainsi répondre à l’appel chrétien à la sainteté?
C’est au cours de ma recherche pour un chemin de sainteté que j’ai découvert les saints eux-mêmes. Bien sûr, j’avais déjà entendu parler de ces hommes et de ces femmes d’Église. Étant catholique d’origine italienne, j’étais bien sûr familière avec les Padre Pio (qui serait canonisé en 2002), et Saint Antoine de Padoue. En tant que membre de la famille salésienne, je connaissais Don Bosco, Marie Mazzarello, Laura Vicunia et Dominic Savio. Je connaissais les saints, mais je n’avais pas encore appris à marcher avec eux. Ainsi, je passai les années qui suivirent à me lier d’amitié à ces icônes de la foi, marchant par moment avec eux sur le chemin de la vie, d’autres fois marchant derrière eux, me laissant guider par leur exemple.
On se souvient de Jean-Paul II pour avoir été le pape qui a canonisé le plus grand nombre de saints. Parmi cette liste de «santi» se trouve un jeune homme du nom de Pier Giorgio Frassati. J’ai eu la chance de prier près de la dépouille de Pier Giorgio cette semaine en la cathédrale St. Mary’s de Sydney. Mon regard fixé sur le cercueil de Frassati s’est éventuellement tourné pour regarder d’autres pèlerins qui faisaient le même pèlerinage. Parmi eux, des vétérans et des novices des JMJ. Au cours de cette expérience, j’ai découvert quelque chose de nouveau à propos de cette communion des saints à laquelle nous appartenons. Les saints ne sont pas statiques. Leurs vies, bien qu’enracinées dans un temps et un lieu particulier, sont faites pour transcender l’histoire. Leur histoire, immortalisée dans la tradition de l’Église existe pour être racontée et revécue encore et encore, se prêtant à chaque fois, et d’une manière différente, à une nouvelle génération qui se tourne vers eux pour de l’inspiration, des conseils et pour leur intercession.
Photo: Pier Giorgio Frassati exposé dans la cathédrale de Sydney à l’occasion des JMJ. Crédit: Marilena Berardinelli