Une JMJ sur le terrain

par Sébastien Lacroix

On pourrait croire que je suis un vétéran des JMJ, et il m’est arrivé de le croire moi-même parfois. Pourtant, Sydney était ma première participation aux JMJ en tant que pèlerin. Pèlerin-journaliste certes, mais pèlerin quand même.

Je suis venu en Australie avec certaines attentes et beaucoup d’éléments de comparaison. Lorsqu’on pense aux JMJ de Toronto, la première chose dont on se souvient est la Croix des JMJ. C’est grâce à cette Croix confié par Jean-Paul II aux jeunes du monde, qu’un pays tout entier s’est rallié pour accueillir ces jeunes et le pape, ensemble. Nous étions tous très fiers, tant au sein de l’équipe nationale que dans les diocèses, de ce qui avait été accompli. Nous étions des instruments entre les mains du Seigneur, qui a rejoint ainsi des milliers de jeunes.

Deux moments forts m’ont marqué cette semaine. Le premier, qui ne surprendra personne, fut l’arrivée de la Croix des JMJ dans la baie de Sydney lundi. La JMJ ne débutait officiellement que le lendemain, mais des milliers de jeunes étaient déjà en ville et plusieurs sont venus marcher avec la Croix qui a ainsi traversé le quartier des affaires de Sydney. Il ne s’agit que d’une croix, pourtant tout s’est arrêté pour un moment. Les gens sortaient des bureaux pour prendre des photos. Les jeunes chantaient. Comme d’autres l’avaient fait à Toronto, et aussi à Rome, Paris, Denver… Les JMJ faisaient leur œuvre.

Samedi, nous avons pu réaliser le pèlerinage à pied jusqu’à Randwick pour la veillée. Nous étions ensemble S. Marie-Pierre, Stefano, Marilena et moi pour cette marche d’environ deux heures. Loin d’être pénible, la marche fut agréable, ponctuée de prières tirées du guide du pèlerin, et de rencontres avec d’autres jeunes. Nous avons rejoint un contingent du diocèse de Montréal avec Isabel Correa tout au fond, loin de la scène. Les gens s’installaient pour une nuit froide. Un ami salésien nous a reçus dans son «condo» : matelas pneumatique et banc de plastique : le luxe quoi!

Emmitouflés dans nos manteaux et foulards, nous avons veillé avec le Saint-Père pour prier, nous étions 235 000. Nous nous sommes réveillés 400 000 pour la messe de clôture. Benoît XVI nous a ainsi posé les vraies questions au cours de son homélie :

Comment utilisez-vous les dons qui vous ont été faits, la « force » que l’Esprit Saint, aujourd’hui encore, est prêt à répandre sur vous ? Quel héritage laissez-vous aux jeunes qui viendront après vous ? Comment vous distinguerez-vous?

Fortifiée par l’Esprit et s’inspirant d’une riche vision de foi, une nouvelle génération de chrétiens est appelée à contribuer à l’édification d’un monde où la vie est accueillie, respectée et aimée, non rejetée ou ressentie comme une menace et par conséquent détruite. (…) Chers jeunes amis, le Seigneur vous demande d’être des prophètes de cette nouvelle ère, des messagers de son amour, capables d’attirer les personnes au Père et de bâtir un avenir plein d’espérance pour toute l’humanité.

C’est ainsi que chacun des jeunes présents retourne chez soi : en tant que prophète, habité par l’Esprit et prêt à œuvrer pour un monde meilleur.

Photo: Le pèlerinage vers Randwick le 19 juillet au matin. WYD 2008/Getty Images

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