Crédit photo : RDI – Radio-Canada
Steve Maman, un homme d’affaires canadien, juif pratiquant, rachète et libère des esclaves sexuels détenus par le groupe armé État Islamique. En huit mois, il dit avoir déjà rendu la liberté à 128 jeunes filles, chrétiennes et yazidis, retenues en Irak par les milices de Daesh. Il espère en sauver 10 autres dans les prochains jours.
Lors d’un voyage d’affaires en Irak, l’entrepreneur de 42 ans, d’origine marocaine, a décidé de nouer des contacts sur place qui lui permettraient de sauver les détenus du groupe terroriste. Interrogé lundi 17 août sur le plateau TV de Radio-Canada, Steve Maman explique avoir « des courtiers qui se trouvent à l’intérieur du Califat ». « Ce sont des gens qui sont évidemment de la religion de l’Islam, mais qui ne sont pas nécessairement d’accord avec les pratiques envers les chrétiens et les yazidis qui sont retenus ». Il ne s’agit pas de « rachat » d’esclaves insiste-t-il, « on parle de négocier la relâche », par l’intermédiaire de ces courtiers qui perçoivent des frais.
Pour financer ce système de libération d’otages, Steve Maman, vendeur de voitures installé à Montréal, a créé début juillet l’ONG « Liberation of Christian and Yazidi Children of Iraq », et lancé une campagne de financement pour tenter de récolter 9 millions de dollars. Il a amassé jusqu’à aujourd’hui plus de 400 000 dollars.
Un document, découvert début août par une envoyée spéciale de l’ONU en Irak nous apprend comment l’État Islamique fixe le prix de ses esclaves sexuels. Les tarifs varient selon l’âge des femmes. Les enfants âgés de 1 à 9 ans sont vendus jusqu’à 215 dollars, et le prix diminue à 105 dollars pour une femme de plus de 20 ans. À partir de 40 ans les femmes sont vendues pour 50 dollars. Steve Maman quant à lui doit payer entre 2000 et 3000 $ pour libérer un enfant et le ramener dans sa famille.
Dans ce projet, l’homme d’affaires canadien dit être inspiré par Oskar Schindler, l’industriel allemand qui a sauvé 1200 juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Si bien que la presse canadienne l’a baptisé « le Schindler juif ».
Reste que cette initiative ne fait pas l’unanimité. Certains se demandent si ces transactions ne vont pas encourager le système d’esclavage, et financer les activités de l’organisation islamiste.