Ce Jeudi 26 juin le Vatican publie le document de travail du synode sur la famille, qui se tiendra en octobre prochain au Vatican.
Ce document de 79 pages, appelé « Instumentum Laboris », est le fruit d’une large consultation ouverte à toutes les réalités de l’Église, et rédigé au regard des réponses au questionnaire préparatoire mis à disposition, en novembre dernier, des Conférences épiscopales du monde entier. Les diocèses, paroisses, familles, mouvements ont ainsi pu répondre aux 39 questions liées au mariage, à la contraception, à l’homosexualité, à la sexualité hors mariage, et au droit à la communion pour les divorcés remariés, pour offrir le plus large cadre possible de la situation familiale contemporaine et de ses défis.
Le texte est structuré en trois parties. Le première est consacrée à l’évangile de la famille, entre dessein de Dieu et vocation de la personne dans le Christ, horizon à l’intérieur duquel on relève la connaissance et l’accueil des données bibliques et des documents du magistère de l’Eglise, y compris les difficultés, notamment la compréhension de la loi naturelle. La deuxième partie traite des diverses propositions de pastorale familiale, des défis qui s’y rapportant et des situations difficiles. La troisième partie a trait à l’ouverture à la vie et à la responsabilité éducative des parents, qui caractérise le mariage entre l’homme et la femme, avec une référence particulière aux situations pastorales actuelles.
«De nos jours, la vaste crise culturelle, sociale et spirituelle que nous connaissons représente un défi pour l’évangélisation de la famille, cellule vitale de la société et de la communauté ecclésiale » peut-on lire en Avant-Propos de ce document. Voilà pourquoi l’Assemblée Générale extraordinaire du synode sur « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation » est appelée à «réfléchir sur le chemin à suivre, pour communiquer à tous les hommes la vérité de l’amour conjugal et de la famille, en répondant à ses multiples défis ».
«Il est clair pour tous que la catéchèse sur le mariage et la famille ne peut pas être limitée uniquement à la préparation du couple au mariage; il faut une dynamique d’accompagnement à caractère expérientiel qui, par le biais de témoins, montre la beauté de ce que nous transmettent l’Évangile et les documents du Magistère de l’Église sur la famille. Bien avant qu’ils se présentent pour le mariage, les jeunes ont besoin d’être aidés pour connaître ce que l’Église enseigne et pourquoi elle l’enseigne ». (19)
« De nombreux épiscopats soulignent avec une grande préoccupation la diffusion massive de la pratique de l’avortement. La culture dominante semble par bien des aspects favoriser une culture de la mort par rapport à la vie naissante. Nous nous trouvons devant une culture de l’indifférence face à la vie ». (65)
«La souffrance causée par le fait de ne pas recevoir les sacrements est clairement présente chez les baptisés qui sont conscients de leur situation. Beaucoup ressentent une certaine frustration et se sentent exclus. D’autres se demandent pourquoi les autres péchés sont pardonnés et pas celui-là[…] . Tout cela met en évidence la nécessité d’une formation et d’une information opportunes. Dans d’autres cas, certains ne perçoivent pas que c’est leur propre situation irrégulière qui constitue le motif de l’impossibilité à recevoir les sacrements; ils estiment plutôt que c’est de la faute de l’Église qui n’admet pas ces circonstances. En cela, on signale aussi le risque d’une mentalité revendicative vis-à-vis des sacrements. En outre, l’incompréhension de la discipline de l’Église, quand elle nie l’accès aux sacrements dans ces cas-là, comme s’il s’agissait d’une punition, apparaît assez préoccupante. Un bon nombre de Conférences épiscopales suggère d’aider les gens en situation canoniquement irrégulière à ne pas se considérer « séparés de l’Église, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie ». (92)
«L’idéologie du gender, dans certaines régions, tend à influencer jusque le milieu éducatif primaire, diffusant une mentalité qui, derrière l’idée de faire disparaître l’homophobie, propose en réalité une subversion de l’identité sexuelle ». (114)
En conclusion, le texte rappelle que l’amour de Dieu resplendit dans la famille de Nazareth, vers laquelle «toutes nos situations familiales doivent se tourner, pour puiser lumière, force et consolation ». C’est donc à la Sainte Famille de Nazareth qu’est confiée cette Assemblée synodale.
Cette IIIème Assemblée Générale Extraordinaire du synode des évêques sur «Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation » se tiendra du 5 au 19 octobre 2014 au Vatican. Ce sera le premier Synode du pontificat du pape François.
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