par Marilena Berardinelli
Lorsque les JMJ débarquèrent à Sydney, c’est tout une ville qui était prise en otage. Voilà du moins la première impression des citoyens de toute ville qui accueille les jeunes du monde. Rues fermées, transports monopolisés, espaces publics remplis à capacité : les pèlerins sont partout! Les habitants de la ville passent au second rang, leur routine est bousculée, leur horaire est suspendu le temps d’une semaine.
Dans le taxi qui nous amenait en ville dimanche dernier, notre chauffeur était incertain quant à la nature des JMJ. Il savait que le pape XVI (comme il l’appelait) était en ville avec quelque 200 000 pèlerins et que les fermetures de routes lui causaient un inconvénient majeur. Au début de notre semaine à Sydney, les marchands et les vendeurs étaient polis, sans plus. Les passants souriaient, mais sans trop montrer de chaleur. Mais à mesure que la semaine avançait, la perception du public a changé. Les pèlerins sont salués affectueusement par un «G’day mate.» Vendredi matin, alors que je marchais dans les rues de la ville, l’air perdu sans doute, une vieille dame s’est offerte pour m’indiquer le chemin et m’a envoyée en me bénissant. Les «Aussies» n’essaient plus d’éviter les masses de pèlerins mais tentent plutôt de s’approcher pour voir ce que font les pèlerins. On pouvait le remarquer davantage encore vendredi après-midi lorsque les résidents de Sydney sont venus avec leur famille et leurs enfants pour se joindre aux pèlerins qui priaient le Chemin de la Croix.
Les JMJ changent non seulement la vie de nombreux pèlerins, elles transforment également la ville hôte. À quoi devons-nous cette conversion? Je crois qu’elle est due à deux éléments principaux. D’abord les pèlerins eux-mêmes qui traversent la ville avec leurs rires, leurs chants et leurs prières. Leur jeunesse et leur joie débordante est contagieuse. La deuxième et ultime source de cette conversion est l’Esprit Saint qui est présent d’une manière toute spéciale durant les JMJ, et continue de travailler le cœur des habitants de la ville longtemps après que les jeunes pèlerins soient retournés chez eux.