Le bruit des tambours a raisonné dans la cour Saint-Damase du Palais Apostolique, au Vatican, ce vendredi 6 mai. Comme chaque année à la même date, les nouvelles recrues de la Garde Suisse Pontificale ont prêté serment en uniforme de grand gala. Vêtus de leur cuirasse et coiffés du casque argenté, ils se sont engagés solennellement à servir le successeur de Pierre.
Avec une dignité guerrière, à l’appel de leur nom, chacune des 23 nouvelles recrues s’est approchée du drapeau de la Garde. Le saisissant virilement de la main gauche, la main droite levée avec trois doigts en l’air (symbole de la Sainte-Trinité), ils ont juré de servir « fidèlement, loyalement et de bonne foi, le Souverain Pontife régnant, François, et ses légitimes successeurs, de [se] dévouer pour eux de toutes [leurs] forces, sacrifiant si nécessaire [leur] vie pour leur défense ». Les gardes s’engagent au même devoir « vis-à-vis du collège des cardinaux durant la vacance du Siège Apostolique », et promettent enfin au commandant et aux autres supérieurs « respect, fidélité et obéissance ».
À ce moment se manifeste alors toute la force spirituelle, militaire et religieuse de la Garde qui commémore chaque année à cette occasion son sacrifice héroïque du 6 mai 1527. Date à laquelle, selon la tradition, 147 soldats ont perdu la vie en résistant vaillamment aux troupes de Charles Quint durant le Sac de Rome, alors que 42 survivants parvenaient à mettre à l’abri le pape Clément VII.
L’origine de la Garde pontificale remonte quant à elle au tout début du XVIème siècle, lorsque le pape Jules II, en 1506, fait appel aux mercenaires suisses pour veiller sur la sécurité de sa personne et de sa résidence. Ancien évêque de Lausanne, le Souverain Pontife savait alors qu’il pouvait compter sur la disponibilité, la bravoure et la loyauté de ces soldats.
Aujourd’hui, avec ses 110 militaires, la Garde Pontificale est la plus petite armée du monde. Pour y rentrer, ses hommes doivent être citoyens suisses « de bonne réputation », célibataires et catholiques, avoir terminé l’école de recrue en Suisse et avoir de bonnes conditions physiques. Ils doivent mesurer au moins 1m74 et ne doivent pas avoir plus de 30 ans.
Comme le rapporte l’Agence I.Media, spécialisée sur le Vatican, il y a aujourd’hui « un effet François » sur les soldats de la Garde Suisse. Son commandant Christof Graf affirme qu’il y a « moins de protocole » et que le travail est « plus humain ». C’est aussi ce que décrivait sur Sel et Lumière TV Mgr Alain de Raemy, aumônier de la Garde jusqu’en 2013. Mais c’est en même temps plus « contraignant » et plus « exigeant » confiait-il, tant l’enthousiasme autour du Pape argentin est débordant.