Chers frères et sœurs dans le Christ,
Plusieurs des tableaux et des fresques qui portent sur des événements qui ont marqué la Passion du Christ comptent parmi les œuvres les plus importantes de l’art occidental; ces scènes éveillent en nous des sentiments qui vont droit au cœur.
La foi que nous partageons explique pourquoi il en est ainsi : nous pouvons voir comment les souffrances du Christ sont semblables aux nôtres et à celles des personnes que nous aimons. En effet, chacun, chacune d’entre nous porte sa croix, tout comme Jésus a porté la sienne.
Dans la première homélie qu’il a prononcé après son élection, le pape François nous livra ce message : « Quand nous cheminons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans la Croix nous sommes mondains : nous sommes des prêtres, des évêques, des cardinaux, des papes, mais pas des disciples du Seigneur. » Même les évêques ont besoin d’un Sauveur ! Pas d’un Jésus bien gentil et tout doux qui se serait tenu à l’écart de toute souffrance et qui aurait refusé de s’impliquer dans notre monde. Non, mais un Jésus discipliné, qui accepte le sacrifice et qui n’a pas refusé de porter sa Croix.
Pâques – la résurrection de Jésus – nous invite à porter notre regard au-delà de la Croix et à vivre de cette joie et de cette espérance qui vient de notre rencontre avec le Seigneur, le Vivant ! Dieu nous donne de nous émerveiller devant la splendeur de ce grand amour incommensurable que notre Seigneur a pour le monde entier, un grand amour miséricordieux qui l’a amené jusqu’à accepter de donner sa vie pour la conversion des pécheurs que nous sommes. Nous pouvons nous imaginer le corps du Christ ressuscité – sans taches de sang, sans sueur et sans toute cette poussière – mais portant toujours ses plaies aux mains, aux pieds et dans son côté.
Nous croyons en ce Jésus ressuscité qui, dès sa victoire sur la mort, se met en marche pour rencontrer ses disciples, ainsi que chacun de nous – homme, femme, enfant de tous les temps, y compris le nôtre. Il vient vers nous pour nous partager sa joie, sa paix et se donner à nous ‘dans la fraction du pain’ – la Sainte Eucharistie.
Les textes des évangiles nous permettent de voir comment Jésus s’est révélé aux siens après sa mort. Lors de la Veillée pascale, Luc nous parle de la découverte du tombeau vide et, le matin de Pâques, Jean, dans son évangile, de la rencontre avec Marie Madeleine.
Tous les témoignages sur la résurrection font allusion au renversement de situation qui a suivi la mort tragique de Jésus. La situation parut d’abord perplexe aux femmes restées fidèles qui étaient venues accomplir les gestes rituels prévus pour les défunts et embaumer le corps de Jésus, et qui ont trouvé un tombeau vide. Elles furent grandement étonnées lorsqu’elles entendirent le message des anges. Par la suite, c’est avec grande joie qu’elles réalisèrent que Jésus était vraiment ressuscité.
Dans le récit de Luc le message des anges prend un ton réprobateur : « Pourquoi cherchez- vous parmi les morts celui qui est vivant ? » Il y a maintenant incompatibilité entre Jésus et la mort. Il partage la vie éternelle avec Dieu et l’offre à ceux et celles qui croient en lui.
Jésus chargea Marie Madeleine de la mission d’aller annoncer la bonne nouvelle de la résurrection aux apôtres et au monde; elle devint ainsi « l’apôtre (l’envoyée) auprès des Apôtres. » Il nous demande de faire la même chose aujourd’hui.
En ce jour de Pâques, puissions- nous tous vivre de cette joie que nous apporte la foi en la résurrection du Christ et découvrir, en cette Année de la foi, des façons nouvelles de porter cette Bonne Nouvelle au monde entier.
Que le Seigneur vous bénisse tous et toutes !
L’archevêque d’Ottawa,
+Terrence Prendergast, s.j.
Message de Pâques de l’archevêque d’Ottawa
21 mars 2013 by