Par le père Thomas Rosica, C.S.B.
Directeur général, Télévision Sel + Lumière
Le 29 juin, fête des saints Pierre et Paul, cinq nouveaux archevêques canadiens prendront part à une cérémonie liturgique ancienne en la basilique Saint-Pierre de Rome. Les nouveaux archevêques, tous nommés par le Pape Benoît XVI au cours des sept derniers mois, sont Gérard Pettipas, CSSR (Grouard-McLennan, Alberta) ; Thomas Collin (Toronto) ; Richard Smith (Edmonton) ; Terrence Prendergast, S.J. (Ottawa) et Brendan O’Brien (Kingston). Après avoir prononcé l’homélie au cours d’une des messes les plus significatives de l’année, les archevêques s’approchent pour recevoir le pallium (pluriel latin, pallia) des mains de l’évêque de Rome, le Saint-Père. Cet insigne ancien, revêtu par les évêques de Rome depuis le quatrième siècle, représente le joug du Christ que l’évêque prend sur ses épaules.
Le pallium est une sorte de large collier de laine. Orné de six croix noires, il comporte trois longues pièces lestées de morceaux de plomb dont deux pendent sur la poitrine et l’autre dans le dos.
La laine utilisée pour confectionner le pallium vient de deux agneaux offerts chaque année au Pape en la fête de sainte Agnès, le 21 janvier. Les agneaux sont d’abord conduits à l’église Ste-Agnès où ils sont bénis. Ils arrivent coiffés de deux couronnes de fleurs, l’une blanche et l’autre rouge. Celles-ci représentent la pureté d’Agnès, que les archevêques doivent tendre à imiter, et le martyre d’Agnès, que les archevêques doivent être prêts à subir.
Les agneaux sont ensuite tondus et les pallia confectionnés. La veille de la solennité des grands apôtres
Lors de sa propre installation dans le ministère de Pierre comme évêque de Rome, le 24 avril 2005, le Pape Benoît XVI a prononcé des paroles touchantes à propos du pallium qu’il venait tout juste de recevoir : « En réalité, le symbolisme du pallium est encore plus concret : la laine d’agneau entend représenter la brebis perdue ou encore celle qui est malade ou faible que le pasteur met sur ses épaules et qu’il mène aux sources de la vie. (…) Ainsi, le Pallium devient le symbole de la mission du pasteur. (…) L’ardeur sacrée du Christ doit animer tout pasteur : il n’est pas indifférent au fait que tant de personnes vivent dans le désert. Et il y a tant de formes de désert. Il y a le désert de la pauvreté, le désert de la faim et de la soif; il y a le désert de l’abandon, de la solitude, de l’amour détruit. Il y a le désert des ténèbres de Dieu, du vide des âmes qui n’ont pas conscience de leur dignité ni du but de la vie humaine. Les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus trop grands.
Voilà pourquoi les trésors de la terre ne sont plus au service de l’édification du jardin de Dieu où tous peuvent vivre, mais au contraire sont asservis par les puissances d’exploitation et de destruction. L’Église dans son ensemble, et les Pasteurs en son sein, doivent, comme le Christ, se mettre en route pour guider les hommes hors du désert, vers le lieu de la vie, vers l’amitié avec le Fils de Dieu, vers Celui qui nous donne la vie, la vie en plénitude. »