par le père Thomas Rosica, c.s.b.
La Fête de la Sainte Trinité nous rappelle un profond mystère : à la fois l’indicible réalité de Dieu et la manière dans laquelle ce mystère nous a été donné. C’est le seul jour de l’année où nous sommes appelés à réfléchir sur l’enseignement de l’Eglise plutôt que sur l’enseignement de Jésus.
Bien que le mystère d’un Dieu unique en trois personnes soit le coeur de la croyance du christianisme, beaucoup d’entre nous ont des difficultés pour expliquer cet enseignement fondamental, Les chrétiens monothéistes font le grand écart en essayant de démontrer qu’une telle croyance ne les rend pas polythéistes.
Au sein de nos communautés chrétiennes, le dogme de la Trinité est qualifié, ces temps-ci, de mille manières, sauf d’incroyable ou extraordinaire. Certains le trouvent archaïque, dépassé ou patriarcal. D’autres, croyant que ces formulations anciennes ne nous sont plus utiles aujourd’hui, ont complètement abandonné le langage trinitaire pour quelque chose de beaucoup moins compliqué.
D’autres encore ont choisi un seul membre de la Trinité. Quelques-uns, conscients du fait que la Trinité n’est exprimée qu’en termes masculins : Père, Fils et Saint Esprit, ont travaillé pour changer de formulation.
Un certain nombre a choisi d’ignorer la relation Père-Fils. D’autres vont jusqu’à vouloir éliminer l’ancien langage de la foi. A l’origine, le dogme de la Trinité a été formulé pour donner des mots à notre foi. Les premiers chrétiens vivaient dans un monde hostile ; ils ont eu besoin d’élaborer leur foi au Christ qui s’était révélé, de même, aujourd’hui nous avons besoin d’un langage exprimant notre foi commune, dans un monde de plus en plus hostile au christianisme.
La Trinité nous garde de la tentation d’adorer un dieu à une seule dimension. La vision de Dieu dans la Trinité nous ouvre à un Dieu qui est plus que le Créateur qui a fait le monde à un moment de l’histoire, et qui ensuite l’a laissé aller son chemin. Nous n’adorons pas un concept, mais une personne qui continue de nous créer et qui travaille en nous.
Nous ne pouvons pas expliquer la totalité du mystère parce que cela reste très mystérieux. Mais, chaque jour nous devons dire dans un langage articulé de croyant ce que Dieu a fait en nous, ce qu’il est en train de faire et les promesses qu’il accomplira.
Un mystère dévoilé n’est plus un mystère. Le dieu de la Trinité met à l’épreuve notre désir secret de connaitre la plénitude de Dieu et d’éliminer tout mystère. C’est le Péché du jardin de la Genèse qui a provoqué la disgrâce. Je pense souvent que le désir de dissiper le mystère brûle toujours au plus profond de nous-mêmes.
Dieu est communication entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. La Trinité célèbre la paix et l’unité des trois personnes divines en dansant joyeusement une ronde d’amour, dans une relation éternelle les uns avec les autres. La Trinité, un seul Dieu en trois personnes ne peut pas être entièrement expliquée par des concepts humains.
Dieu trouve son délice dans les personnes qu’il a façonnées de sa main. Alors que nous célébrons cette fête mystérieuse de la Sainte Trinité, remercions Dieu pour l’infinie diversité des manifestations de son amour entre ses trois personnes, qui se reflète dans nos familles et nos paroisses
Bien que nous ayons du mal à comprendre la signification de la Sainte Trinité, chaque jour nous nous marquons du signe de la Croix. Ces paroles prononcées pour la première fois à notre baptême deviennent des paroles de bénédiction. C’est en elles que se trouve le sens d’un seul Dieu en trois personnes.
Gloire à toi, Trinité Sainte,
Splendeur sans cesse nouvelle jusqu’à la fin des temps
Nous t’adorons, nous te louons, nous te rendons grâces
Parce que tu as révélé la profondeur de ton mystère
Aux plus humbles, aux plus petits.
Accorde nous de marcher dans la foi et l’espérance joyeuse
Jusqu’au jour où nous vivrons dans la plénitude de ton amour
et de la contemplation éternelle
de ce que nous croyons maintenant, ici-bas.
A toi Dieu qui est Père, Fils et Esprit ! Amen