Par Sébastien Lacroix
Le Canada est en deuil ce matin suite au décès d’un de ses grands citoyens. Peut-être sursauterez-vous chers amis lecteurs de ce blogue en lisant ces lignes, mais je suis un grand admirateur de Jacques Hébert. Je ne veux pas ici faire l’éloge du laïciste, certain diront anticlérical, qu’il était. Non. Monsieur Hébert était un humaniste, un assoiffé de justice et un homme de grands principes. Mais pour des milliers de jeunes Canadiens dont je suis, Jacques Hébert fut avant tout un père. Je ne parle pas ici d’un préfet de discipline, bien qu’il fut le whip de notre Chambre Haute, mais plutôt de quelqu’un qui donne tout ce qu’il peut à sa progéniture afin qu’elle vole de ses propres ailes.
C’est après mes études au Cégep de Sherbrooke que je suis parti avec Jeunesse Canada Monde pour le Manitoba et Cuba. Le choc des cultures fut plus brutal pour moi dans les Prairies que dans l’île de Fidel. Je parlais mieux l’espagnol que l’anglais et je ne connaissais presque rien de la culture anglophone de mon pays. Un monde de possibilités s’est alors ouvert à moi.
En 2005, j’eus la chance de me joindre à une délégation de dignitaires et d’anciens participants pour une visite officielle à Cuba dans le cadre du 10e anniversaire du programme là-bas et susciter l’intérêt de donneurs potentiels. Jacques Hébert conduisait la délégation, lui qui était respecté et adoré par beaucoup de Cubains. Il savait très bien qu’en mêlant tout ce beau monde et en allant rencontrer les participants au programme JCM cette année-là, quelque chose allait se passer. Notre semaine fut extraordinaire parce qu’à l’échelle humaine. Et c’est là que j’ai appris que chaque rencontre que nous faisons est importante. Jeunesse Canada Monde et Katimavik sont fondés sur la rencontre des mondes, celle entre personnes d’horizons différents. Jacques Hébert fut un artisan de paix.
Merci Monsieur Hébert d’avoir offert le monde aux jeunes.