De saint Paul à Vatican II: une conversion

Frères, moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous encourage à suivre fidèlement l’appel que vous avez reçu de Dieu: ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour; ayez à cœur de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix.
Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il n’y a qu’un seul Corps et un seul Esprit. Il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous, et en tous. (Éphésiens 4, 1-6)

Ce 25 janvier, l’Église célèbre la conversion de saint Paul. Conversion fulgurante, comme on peut le voir dans plusieurs portraits et comme nous le raconte Luc dans les Actes des Apôtres (22, 3-16). Qu’il soit tombé ou non de son cheval, Paul a vu une Lumière qui allait faire de lui l’Apôtre auprès des nations. Son cœur a été transformé par le Seigneur qui s’est manifesté à lui pour lui donner un nouveau regard, avec les retombées extraordinaires que nous connaissons.

Une ‘conversion de cœur’, c’est peut-être ce que s’apprêtait à vivre l’Église catholique il y a cinquante ans. Le 25 janvier 1959, le pape Jean XXIII annonçait son intention de tenir un concile œcuménique et universel. Cette annonce, qui prit un peu tout le monde par surprise, allait susciter beaucoup d’espoir, et bien des débats… dans le bon sens du terme. 

En ouvrant le Concile le 11 octobre 1962, Jean XXIII marqua la route que les pères conciliaires suivraient : la tâche d’un Concile est de défendre et promouvoir la doctrine chrétienne. L’élément nouveau était la question lancée par le Pape : comment promouvoir cette doctrine en fonction des exigences de notre époque (du monde moderne)? Il ne s’agissait pas de se mettre au goût du jour, ce qui aurait été superficiel et sans résultat profond, mais plutôt de se mettre à l’écoute d’un monde qui avait beaucoup changé et de partager la richesse d’une Tradition et d’une Personne qui avaient transformées la face du monde deux mille ans plus tôt et dont l’Église est garante, se mettre à l’écoute du monde en faisant fi des prophètes de malheur, face auxquels le bienheureux Pape a exprimé son désaccord, ceux qui ne voyaient que ‘ruines et calamités’ dans la société. Il existe encore de ces prophètes aujourd’hui. Ils sont plus subtils, mais toujours actifs. Ils refusent l’enseignement du Concile (la plus haute autorité dans l’Église) sur la liberté religieuse, sur la nature de l’Église (Peuple de Dieu), sur le dialogue interreligieux, parmi d’autres éléments. Ils se sont eux-mêmes exclus de la communion, malgré cela, nous voulons les garder au sein de notre famille.

Il y a aussi ceux et celles qui trouvent que Vatican II n’a pas remplie toutes ses promesses.  La revue Relations de février suggère  à cette fin certaines questions intéressantes dans un dossier spécial : Pourquoi revisiter Vatican II ? Comme le suggère Marco Veilleux, la réflexion ne doit pas tourner en séance de lynchage, ce à quoi certaines gens, qui prétendent parler au nom d’une majorité, s’adonnent avec ferveur.

L’Église, spécialement depuis le Concile, rassemble tout ce beau monde en une seule et même famille. Un seul Corps, un seul baptême, une seule Église…

Vatican II a transformé le visage de l’Église et sa manière de dialoguer avec le monde. Les fondements de notre foi demeurent inchangés, mais la manière de les transmettrent trouva un nouvel élan, un nouveau dynamisme.  Au-delà des documents conciliaires, on s’entend pour parler du ‘style de Vatican II’.  Ce style est celui du pèlerin en marche avec ses frères et sœurs, attentif, en tenue de service.

C’est ce qu’a fait saint Paul en parcourant le monde pour faire connaître le Christ. Il découvrit du même coup des cultures et des gens d’une grande richesse. N’est-ce pas ce qu’a réalisé l’Église avec Vatican II?

Focus catholique présente 2 émissions spéciales pour souligner le 50e de l’annonce de Vatican II. D’abord, nous effectuerons un aperçu historique de l’événement  avec le spécialiste québécois du Concile, Gilles Routhier, accompagné de Charles-Étienne Guillemette qui a recensé la presse québécoise de 1962 à 65. Ce sera le 26 janvier 19h et 23h en rappel vendredi 30 janvier et dimanche 1er février 19h30 et 23h30

La semaine suivante, aux mêmes heures, nous verrons deux témoins du Concile, Mgr Paul Émile Charbonneau et M. Réjean Plamondon, qui nous partagent leur expérience au Concile. Les deux hommes confient aussi leur espérance que les héritiers de Vatican II demeurent toujours les porteurs de l’essence de l’événement et des textes qui en sont les fruits. L’une de ces héritières s’est confiée à nous.   

 

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