Le Saint-Père recevait ce lundi des journalistes de l’Union Catholique de la presse italienne, qui fêtait son 60ème anniversaire. Lors de cette audience le Pape a invité les professionnels de l’information « à contribuer à l’édification d’une société plus juste et solidaire ».
Cette énième rencontre, entre le Saint-Père et les journalistes, manifeste l’intérêt du pape François pour la presse et les médias dont il salue le « travail précieux » depuis le début de son pontificat.
Trois jours seulement après son élection, le pape argentin parlait déjà aux journalistes, lors d’une audience qui leur était consacrée. Il rappelait l’importance de leur mission et leur capacité à « offrir les éléments pour une lecture de la réalité », en communiquant la triade essentielle que représentent « la vérité, la bonté et la beauté ».
Et depuis, en effet, le Souverain Pontife insiste régulièrement sur l’importance d’une communication au service de la vérité, car « seule la vérité rend libre ». Il faut pour cela être exigeant avec soi-même et ne pas tomber dans le piège du conformisme. « Il est beaucoup plus facile de ne pas trop se poser de questions, de se contenter des premières informations, de simplifier, de rester dans la superficialité et l’apparence, de se contenter de solutions évidentes qui n’impliquent pas la fatigue d’une enquête capable de montrer la complexité de la vraie vie », estimait François devant un parterre de journalistes au Vatican, en mai 2019.
Le Saint-Père appelle au contraire à l’humilité, « clef de voûte », selon lui, du journalisme. Avec humilité, les médias doivent prendre le temps de vérifier l’information pour éviter de distribuer cette « nourriture avariée qu’est la désinformation ». En référence à ceux qui diffusent des « fake news » le Pape souligne que c’est l’humilité, avec la rigueur, qui permet de servir « le bon pain de la vérité ».
Le professionnel de l’information est également invité à se mettre au service du bien commun, et de la dignité humaine. Au service de toute vie humaine, oubliée, rejetée ou persécutée. Le journaliste doit être «capable de distinguer le bien du mal, les choix humains des choix inhumains». Il doit être conscient « qu’à travers un article, un tweet, à la télévision ou à la radio, on peut faire le bien mais aussi le mal, si l’on n’est pas attentif et scrupuleux ».
En résumé, le journaliste est appelé à «œuvrer en faveur de la cohésion sociale », et à « dire la vérité à tout prix ». Et pour ce faire, il doit éviter ce que le pontife argentin nomme les « péchés du journalisme » : la désinformation, la calomnie, la diffamation, et la coprophilie (le goût des choses sales).
Et François de citer son prédécesseur le saint pape Jean-Paul II : « L’Église est de votre côté. Que vous soyez chrétiens ou non, dans l’Église vous trouverez toujours la juste estime pour votre travail et la reconnaissance de la liberté de la presse ».