C’est un « grand fan » du pape François qui débarque au Vatican. Bernie Sanders, candidat démocrate à la Maison-Blanche, participera vendredi 15 avril à une conférence sur les problématiques sociales, économiques et environnementales, organisée par l’Académie pontificale des sciences sociales, au Vatican.
La conférence s’inscrit dans le cadre du 25ème anniversaire de l’encyclique « Centesimus Annus » de Jean-Paul II. Un document magistériel, publié en 1991, qui met en garde contre les excès du libéralisme, en insistant sur la nécessité d’une éthique dans l’économie. C’est donc sur ce sujet que le sénateur socialiste, pourfendeur des inégalités, est invité à s’exprimer ce vendredi, aux côtés d’autres dirigeants mondiaux, experts et universitaires, dont le président équatorien Rafael Correa et son homologue bolivien Evo Morales.
Bernie Sanders, touché par cette invitation, l’a donc naturellement acceptée afin d’exprimer « l’urgence d’une économie morale ». De confession juive, mariée à une catholique, le sénateur du Vermont ne cache pas son admiration pour le Pape argentin qui « joue un rôle incroyable pour injecter une dimension morale dans l’économie », a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision américaine MSNBC. Si bien qu’il « aimerait beaucoup » rencontrer le Souverain Pontife à l’occasion de son passage au Vatican.
« J’aimerais simplement le remercier » a indiqué M.Sanders dans une entrevue accordée à notre chaîne de télévision. Lors de l’entretien, l’homme politique se dit interpellé par l’audace et le courage du Saint-Père dont il salue « sa volonté de soutenir des vérités profondes dans une société corrompue et malade ». « Sa parole a un impact profond. Il ne fait pas seulement pointer du doigt les inégalités économiques, les plus démunis, les chômeurs ou les pauvres, et ce qui leur arrive. Il nous rappelle aussi que la vie est plus que l’accumulation d’argent. Et en tant qu’être humain […] nous devons reconnaître la souffrance autour de nous et y répondre. C’est ce qui nous rendra plus heureux », a poursuivi l’homme de gauche, aujourd’hui âgé de 74 ans.
Sur d’autres sujets en revanche, et pas des moindres, les deux hommes ne partagent pas la même vision, notamment sur les questions liées à la protection de la vie humaine, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. « Ce que je peux dire au mieux sur ces questions, commente Bernie Sanders, toujours sur Salt and Light TV, c’est : respectons-nous quand nous sommes en désaccord, et travaillons ensemble dans les domaines où nous sommes d’accord ».
Et quand bien même ils ne s’entendent pas sur ces points « non négociables » de l’enseignement de l’Église, une rencontre entre l’homme politique et l’homme d’Église, à quelques jours seulement d’une primaire cruciale à New York, pourrait certainement encourager bon nombre de catholiques à voter pour le candidat socialiste à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine. Mais à ce jour, « il n’y a aucune rencontre prévue avec le Pape » a déclaré à l’AFP le porte-parole du Saint-Siège.
En dépit de son désaccord affiché sur l’immigration avec le candidat républicain Donald Trump, le chef de l’Église catholique ne veut sans doute pas s’ingérer davantage dans la campagne présidentielle américaine.