Benoît XVI: un pape surprenant!

par Stefano Cascio
[NDLR: L’abbé Stefano Cascio faisait partie de l’équipe de Télévision Sel + Lumière qui a assuré la couverture des Journées mondiales de la jeunesse 2008 à Sydney. De retour à Rome où il est vicaire paroissial, il nous partage sa réflexion post-JMJ.]

On disait de Benoît XVI qu’il n’avait pas le charisme de Jean Paul II, qu’il ne pouvait attirer les jeunes, qu’il était froid, enfermé dans ses recherches théologiques, trop vieux pour guider l’Église du troisième millénaire…et j’en passe… Or il démontre, voyage après voyage, qu’il est bien différent de l’image que l’on a voulu nous donner de lui.

Après sa visite triomphale aux États-Unis, Benoît XVI vient de remporter une nouvelle bataille contre les préjugés à son égard en Australie.

On annonçait un voyage difficile, dans un pays à majorité protestante et extrêmement sécularisé, mais la joie des jeunes catholiques et les gestes effectués par le pape durant les JMJ ont inversé les sentiments des Australiens. Le pape remporte une victoire sur tous les plans:

Tout d’abord politique, le premier ministre Kevin Rudd a souligné, lors de son discours de bienvenu à Barangooroo, l’importance de la foi dans la vie d’une personne et la richesse de l’héritage chrétien pour son pays. Cette ouverture s’est concrétisée par sa participation bien entendu aux deux cérémonies à l’aéroport mais également aux messes d’ouverture et de clôture et de manière privée au festival de la jeunesse, en allant à la prière de la communauté de Taizé (Cfr. Blogue de soeur Marie-Pierre Delorme). Lorsqu’il a pris congé du Pape, il l’a remercié pour avoir toujours voulu démontrer que la foi ne s’oppose pas à la raison humaine mais qu’elle la complète. Ce n’est d’ailleurs pas le premier leader à être touché par un tel message (Blair, Sarkozy, Bush).

Le Premier ministre a voulu formaliser cette relation amicale en nommant, pour la première fois dans l’histoire diplomatique australienne, un ambassadeur permanent près le Saint-Siège.

Mais Benoît XVI n’a pas touché seulement l’élite du pays mais l’ensemble de la société civile, en particulier en condamnant les abus sexuels commis par des membres du clergé mais surtout en rencontrant comme aux États-Unis des victimes de ces abus, montrant sa sollicitude pastorale et sa compassion.

La victoire est également pastorale: les jeunes ont démontré cette semaine leur amour pour l’Église et pour son pasteur universel. Ils ont répondu à l’invitation malgré la distance et le coût d’un tel voyage, et s’ils ont été confirmés dans leur foi par les enseignements des catéchèses et des homélies; ils ont eux-mêmes confirmé les évêques et le pape dans leur mission pastorale par leurs cris plein d’enthousiasme et leurs prières.

Benoît XVI n’est pas le fondateur des JMJ et beaucoup disaient qu’il n’appréciait pas ce genre d’événement mais il s’est montré un père spirituel pour un demi-million de pèlerins. Pour la première fois dans l’histoire des JMJ, la veillée a été entièrement dédiée à la prière, les jeunes ont participé en silence et à genoux à l’adoration guidée par un pape qui lentement mais sûrement est en train d’imprimer sa marque.

Durant ces JMJ, le cardinal Pell a associé le nom de Jean Paul II à l’adjectif « grand ». En pensant à Benoît XVI un seul adjectif me vient a l’esprit: « surprenant », il se montre toujours plus un pape surprenant…

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