Par Sébastien Lacroix
Le sort était jeté déjà l’automne dernier, suite à l’annonce par le Saint-Siège d’une visite du pape aux États-Unis en avril 2008. Un grand voyage qui mènera Benoît XVI de la Maison Blanche aux Nations-Unis, où il prononcera un important discours. Auparavant, le Saint-Père avait déjà annoncé aux jeunes qu’il les retrouverait à Sydney à la fin juillet, et on ne renie pas une promesse faite aux jeunes. Malgré cela, le cardinal Marc Ouellet a joué le tout pour le tout en novembre dernier: lettre du premier ministre du Québec, pétition de quelques milliers de Québécois alors que la majorité d’entre-eux tournent le dos à leurs racines chrétiennes: tout pour convaincre le pape de venir à Québec en juin prochain.
Enfin voici un extrait de la réponse qu’a reçue l’archevêque de Québec il y a déjà quelques jours :
En raison d’un calendrier déjà très chargé et de la proximité des J.M.J. à Sydney, le Saint-Père m’a demandé de vous informer qu’à son grand regret, il ne peut accepter votre invitation à participer au Congrès eucharistique de Québec. Il peut éventuellement être envisagé que le Pape adresse un message au moyen d’une vidéoconférence au moment le plus opportun qu’il conviendrait de définir avec vous.
L’idée d’une vidéoconférence n’est pas mauvaise du tout. Et le cardinal Ouellet s’est empressé d’en demander non pas une, mais deux. Outre une transmission à la messe de clôture sur les plaines, l’archevêque a demandé une rencontre vidéo entre le pape et les jeunes qui seront réunis au Colisée Pepsi. Comment refuser?
Certes, il y a bien des gens déçu ce soir. Une visite du pape a Québec aurait certainement donné de l’envergure tant au Congrès eucharistique qu’aux fêtes du 400e de Québec. Et d’aucuns savent que le Saint-Père n’aurait pas manqué de fouetter le moral de ses troupes en les invitant à retourner à leurs racines chrétiennes.
C’est justement-là l’une des raisons pour lesquelles d’autres ont eu un soupir de soulagement ce matin. Beaucoup au sein de l’Église au Québec estiment qu’ils en ont déjà plein les bras et qu’une visite de Benoît XVI viendrait jeter de l’huile sur le feu. C’est sous estimer la figure du pape et son ministère d’Unité au sein de l’Église. Benoît XVI demeurera toujours influencé par Joseph Ratzinger, mais il demeure le successeur de Pierre, et nous croyons que l’Esprit de Dieu sait le guider dans la direction de l’Église.
Quant au congrès lui-même, il ne perd aucunement sa pertinence pour Québec. Divers événements et rencontres sont prévus entre le 15 et le 22 juin. Des catholiques du monde entier débarqueront alors dans ce berceau de l’Amérique française. Espérons que l’enthousiasme de ces gens se fera sentir chez les Québécois frileux de leur héritage.
Le choc de la déception passé, les membres du comité organisateur du Congrès doivent maintenant retrousser leurs manches et redoubler d’ardeur afin que l’événement de juin prochain soit rassembleur et puissent ébranler l’incrédulité de ceux et celles qui doutent.