Le monde célèbre aujourd’hui la Journée internationale de la femme. Célébrer est un bien grand mot, car il n’ y a pas de quoi se réjouir. On apprend cette semaine que la violence envers les femmes a augmenté dans plusieurs pays. Répression, violence, abus: sommes-nous bien en 2007? Un article sur Les femmes afghanes dans la revue Relations de ce mois-ci décrit la situation tragique de milliers de veuves qui se trouvent au bord du gouffre – situation intenable et inacceptable alors que le Canada poursuit sa mission là-bas. Pour que celle-ci soit un succès, il faudrait peut-être s’aligner « sur les besoins et les désirs du peuple afghans » et cesser de négocier avec « les Seigneurs de guerre et les éléments ignorants au sein du système ».
Vendredi dernier, l’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, Mgr Celestino Migliore, a dénoncé la violence faite aux femmes. Devant la Commission sur le statut de la femme, l’archevêque a déclaré que « la promotion de la femme se fera non seulement par la revendication de ses droits mais aussi par la reconnaissance des valeurs féminines par nos sociétés. » C’est un appel à la reconnaissance de la dignité de la femme en tant que personne humaine ayant une vocation extraordinaire, comme l’exprime Jean-Paul II dans sa lettre apostolique Mulieris Dignitatem (sur la dignité et la vocation de la femme):
Si la dignité de la femme témoigne de l’amour qu’elle recoit pour aimer à son tour, le paradigme biblique de la «femme» semble montrer aussi que c’est le véritable ordre de l’amour qui définit la vocation de la femme elle-même. Il s’agit ici de la vocation dans son sens fondamental, on peut dire universel, qui se réalise et s’exprime par les «vocations» multiples de la femme dans l’Eglise et dans le monde.
La force morale de la femme, sa force spirituelle, rejoint la conscience du fait que Dieu lui confie l’homme, l’être humain, d’une manière spécifique. Naturellement, Dieu confie tout homme à tous et à chacun. Toutefois cela concerne la femme d’une façon spécifique – précisément en raison de sa féminité – et cela détermine en particulier sa vocation. (MD 30)
Jean-Paul II rend ainsi hommage aux femmes en rendant grâce au Seigneur:
L’Eglise rend grâce pour toutes les manifestations du «génie» féminin apparues au cours de l’histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations; elle rend grâce pour tous les charismes dont l’Esprit Saint a doté les femmes dans l’histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour: elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine.
L’Eglise demande en même temps que ces inestimables «manifestations de l’Esprit» (cf. 1 Co 12, 4 ss.), données avec une grande générosité aux «filles» de la Jérusalem éternelle, soient attentivement reconnues, mises en valeur, afin qu’elles concourent au bien commun de l’Eglise et de l’humanité, spécialement à notre époque. Méditant le mystère biblique de la «femme», l’Eglise prie pour que toutes les femmes se retrouvent elles-mêmes dans ce mystère, pour qu’elles retrouvent leur «vocation suprême». (MD 31)
Sébastien