Le 150ème anniversaire du Canada invite chacun à s’interroger sur l’identité du pays, et à se replonger dans son histoire. Si la Constitution canadienne est entrée en vigueur il y a 150 ans, le 1er juillet 1867, l’histoire du Canada est bien plus ancienne, comme en témoignent les peuples autochtones qui habitent ce territoire depuis des milliers d’années.
Progressivement, des hommes et des femmes sont venus habiter ces terres en construisant ce pays qui n’a cessé d’évoluer au gré des vagues d’immigration. Au XVIème siècle, ce sont les français qui ont commencé à coloniser les rives du Saint-Laurent, sur un territoire qu’ils ont nommé la Nouvelle-France.
Parmi les missionnaires arrivés sur ces terres depuis la France, on peut mentionner deux figures importantes canonisées en 2014 par le pape François : François de Laval, dont nous avons déjà parlé dans un précédent article, et Marie de l’Incarnation, dont la vie est intimement liée à l’histoire de la Nouvelle-France.
Née à Tours (France) en 1599, mariée et mère d’un enfant, Marie devient veuve après la mort prématurée de son époux alors qu’elle n’avait que 19 ans. Tout en veillant à donner à son fils une éducation solide elle ressent un appel à devenir religieuse. Elle rentre alors au couvent des Ursulines, à Tours, et prononce ses vœux à 34 ans, sous le nom de Marie de l’incarnation. Un nom qui déjà en dit long sur sa mission et sa spiritualité.
A la veille de ses 40 ans, après avoir lu les Relations des Jésuites sur le Canada, la religieuse ressent un vif désir de venir en Nouvelle-France. En débarquant à Québec, accompagnée de deux autres sœurs ursulines, elle devient ici la première religieuse missionnaire, et fonde en 1639 un couvent, fruit de nombreux sacrifices. La demeure brûle 12 ans plus tard et c’est un véritable coup dur pour les sœurs, qui dans un acte de foi à la divine Providence, parviennent à le reconstruire.
Malgré le poids des responsabilités de cette fondation mère Marie s’engage corps et âme dans l’éducation auprès des filles françaises et des autochtones dont elle apprend les langues. Elle compose des dictionnaires en différentes langues et rédige notamment un catéchisme en iroquois.
Son dévouement dans l’éducation des jeunes filles la rend très populaire et de nombreux visiteurs lui rendent visite pour lui demander des conseils. Si bien qu’à l’époque on disait que sans Marie de l’Incarnation, et ses sœurs ursulines, la ville de Québec et la Nouvelle-France auraient difficilement tenu le coup.
Avant de mourir, Marie de l’Incarnation a pu donner l’habit religieux à plusieurs canadiennes de naissance venues prendre la relève. Elle meurt à Québec, à 72 ans, en laissant à ce pays et cette Église l’héritage que nous connaissons aujourd’hui. Elle est proclamée par Jean-Paul II, lors de sa béatification en 1980, Mère de l’Église au Canada.
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