Le Fils de Dieu (analyse du film)

LeFilsDeDieu_FRLe film Le Fils de Dieu, actuellement présenté dans les cinémas, a été élaboré à partir de la série TV hollywoodienne La Bible. Il ne s’agit pas d’une nouvelle production mais un montage de séquences de la vie de Jésus issues de la série auxquelles ont été ajoutées de nouvelles séquences. La sortie en salles du film coïncide avec un temps liturgique propice, le Carême.

En termes de contenu, cela peut nous parler si on le visionne avec un regard chrétien. On peut le dire fidèle à l’Evangile malgré certaines omissions dans quelques scènes. Par exemple, la scène de l’Ascension peut prêter à confusion : dès que Jésus disparaît, Pierre invite les apôtres à se mettre en route pour annoncer la Bonne Nouvelle comme si la Pentecôte était arrivée au même moment. N’est pas présenté l’intervalle entre les deux événements, alors que les apôtres se sont retirés au Cénacle, habités par la peur. Aucune manifestation explicite de l’Esprit Saint.

Jésus a un look hollywoodien, dans le sens où l’acteur qui l’interprète est un « beau gosse », à l’image des films d’Hollywood. Sa prestation est inégale, on sent comme des hésitations, notamment dans des moments plus contemplatifs. L’ensemble des acteurs du film n’ont pas tous le même charisme, on s’attache davantage à certains personnages plus qu’à d’autres.

La présence de Marie est réduite par rapport à ce qui est rapporté dans les Écritures. Elle apparaît très peu, et ce qu’on en retient c’est sa souffrance, car sans exagérer, on la voit surtout pleurer dans le film. Il aurait été intéressant de montrer les passages bibliques où Marie parle comme les Noces de Cana par exemple.

La deuxième partie du film qui porte sur la Passion, peut être mis en comparaison avec le film de Mel Gibson. C’est beaucoup plus conventionnel avec Le Fils de Dieu, là où le réalisme de La Passion du Christ nous frappe davantage. Mais cela n’en demeure pas moins touchant.

Au plan technique, il n’y a d’Hollywood que le réseau de distribution, le budget est minime pour une telle production et cela s’en ressent. Si les moyens ont été mis surtout au niveau du tournage, tous les aspects de la post-production, c’est-à-dire les effets spéciaux, la musique, sont en deçà de ce qui se fait aujourd’hui. On a ainsi l’impression que le film date des années 90. La figuration, les costumes et les décors sont réalistes et arrivent à nous plonger au cœur du récit. Par contre, la musique, même composée par Hans Zimmer, un grand compositeur d’Hollywood, est un point faible, elle aurait pu apporter une dimension plus dramatique à l’ensemble. Ce film n’a pas le niveau d’une production cinématographique actuelle, il s’agit plutôt d’un téléfilm à budget moyen.

Le Fils de Dieu n’aura pas le rayonnement d’une production du type de celle de Mel Gibson, La Passion du Christ, qui avait eu un écho tant chez les non-croyants que chez les croyants. De par la force de son réalisme, entre autres, l’originalité de faire jouer les acteurs en araméen, la langue de Jésus. Le Fils de Dieu, en ce temps de Carême, s’adresse plutôt aux chrétiens ou aux groupes qui souhaitent visionner ce film, qui s’inscrit tout à fait dans une démarche pastorale.

Dinh Khoi Vu

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