Un appel à entendre à chaque jour

En songeant à la journée de prière pour les vocations de ce dimanche, j’ai repensé d’abord au livre, lu récemment « Neuf prêtres dans la mêlée » : témoignages très riches de neuf prêtres exerçant leur ministère au Québec. Chacun d’eux, inséré dans un milieu différent qui colore son ministère, est façonné par Dieu et les croyants rencontrés dans  leur vie. Quand Isaïe dit « je t’ai appelé par ton nom » ce n’est pas une mince affaire, c’est sérieux et cela transforme des hommes.

Puis, m’est venu à l’esprit tout ce que je reçois des jeunes laïcs avec lesquels je travaille depuis un an, à leur vision d’église, à leurs manières de recevoir l’évangile et à l’annoncer. Enfin, j’ai réentendu ces versets du psaume 44:  «Ecoute ma fille, regarde et tends l’oreille, oublie ton peuple et la maison de ton père : le roi sera séduit par ta beauté.»  Je me souviens de les avoir entendus chanter, adolescente, lors d’une messe d’une fête de la Vierge Marie ; j’avais alors eu l’impression que ces mots s’adressaient à moi et cette impression persiste quand nous les psalmodions en communauté durant les offices. J’ai mis du temps à prendre conscience de ma vocation religieuse.

D’autres rencontres ont été déterminantes dans mon cheminement. Plus tard, jeune adulte, dans la chapelle du Père Charles de Foucauld chez les Clarisses de Nazareth, j’ai entendu cet appel à vivre moi aussi cet engagement radical à la suite du Christ. J’ai cheminé ensuite avec d’autres femmes dans une équipe du service des Vocations afin de mieux comprendre cet appel. Pendant trois ans, j’ai pu prendre le temps de réfléchir et chercher dans quelles communautés, je pourrais servir Dieu.  Un des critères est de se sentir en famille. C’est ce qui s’est passé, après avoir visité plusieurs communautés dont un Carmel, je me suis sentie chez moi à La Xavière, communauté apostolique de spiritualité ignatienne.  

J’ai demandé à y entrer après y avoir passé plusieurs séjours et prier régulièrement avec elles. Ce qui m’a attiré c’est que notre vie apostolique à aussi une dimension contemplative ; je peux me ressourcer en prenant une journée de silence par mois. Temps pour relire l’action de Dieu dans ma vie et prendre conscience que Dieu aime ma réalité  et qu’Il me parle à travers mon quotidien. Garder dans mon cœur comme Marie ses merveilles, les partager en communauté, écouter comment Dieu travaille en chacune de nous me nourrit.

L’appel est à entendre chaque jour, il ne cesse de s’amplifier. La route se déroule peu à peu, le Christ est présent à nos côtés.  Il est à la fois le berger et l’agneau ; il est le «le Roi et le Serviteur» a écrit dans un chant Didier Rimaud.

Je n’ai pas fini de connaître Jésus-Christ et la complexité du mystère de Dieu ; je les découvre dans la vocation baptismale de chacun de nous en Eglise ; la route est longue et nous sommes nombreux et nombreuses en «gang» pour avancer à sa suite, au souffle de l’Esprit.

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