Sur les ailes de l’espérance
Comme tous les canadiens et les catholiques à travers le pays, nous sommes dévastés par la nouvelle de la découverte de 751 tombes non marquées à l’ancien pensionnat de Marieval, près de Cowessess, Saskatchewan. Cette dernière découverte intensifie une blessure encore plus douloureuse qui a été ouverte par la découverte des restes de 215 enfants trouvés à l’ancien pensionnat de Kamloops, il y a moins d’un mois.
Aucune parole ne peut exprimer notre chagrin et notre horreur absolue à l’idée que ces tragédies aient été perpétrées contre des peuples autochtones du Canada, et en particulier contre des enfants.
Nous sommes encore plus désemparés par le fait que ces actes dévastateurs qui se sont produits dans les pensionnats ont été commis par des membres de l’Église catholique. Les action odieuses des personnes impliquées constituent de graves violations de la foi et vont à l’encontre de l’Évangile et des enseignements de Jésus, qui a dit : « Ce que vous avez fait aux plus petits de mes frères et sœurs, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25,40).
À la lumière des révélations traumatisantes du mois dernier, des voix se sont élevées pour préconiser le boycott de la messe dominicale et l’engagement dans l’Église catholique. À Sel + Lumière Média, nous pensons que des mesures beaucoup plus significatives et percutantes doivent être prises pour apporter la guérison entre les peuples autochtones, l’Église et notre pays. Nous sommes tous dans le même bateau et nous choisissons donc d’aller de l’avant avec les peuples autochtones du Canada, dont beaucoup sont nos frères et sœurs dans la foi.
Nous nous engageons à écouter les Gardiens du Savoir spirituel qui peuvent transmettre l’agonie, la souffrance et les expériences de nos frères et sœurs autochtones. En tant qu’apostolat catholique des médias, nous avons la responsabilité d’offrir une programmation solide, sensible, attentive et respectueuse qui communique la vérité sur ce qui s’est passé et aide au processus complexe d’ouvrir un chemin d’avenir. Nous voulons rechercher une meilleure compréhension afin d’être des partenaires dans le long processus de justice, de guérison et de réconciliation.
Nous savons qu’il y a beaucoup de travail à faire pour avancer de manière significative sur le chemin de la guérison entre l’Église catholique et les peuples autochtones du Canada, tout en étant conscients de l’action considérable qui est nécessaire entre les canadiens autochtones et notre pays tout entier.
Nous volons contribuer à faire briller la lumière dans les ténèbres du passé, à avancer ensemble vers l’aube d’un avenir plus brillant et plus juste, ancré dans la liberté et la paix.
Chacun d’entre nous a un rôle crucial à jouer pour écrire le prochain chapitre de l’histoire des relations entre le Canada, l’Église et nos frères et sœurs autochtones. Nous encourageons vivement nos concitoyens catholiques et tous les canadiens à se tenir aux côtés des peuples autochtones de notre pays. De même, nous avons besoin d’une action claire, décisive et bien discernée de la part de nos dirigeants politiques et nos chefs religieux afin d’aller de l’avant.
Notre action, ou notre inaction, en dit long et a des conséquences très réelles. En tant que croyants, unissons-nous dans la prière, élevant vers Dieu les innocents qui ont péri, la souffrance de leurs familles et de leurs communautés ainsi que les blessures de l’injustice qui marquent notre pays.
En tant que concitoyens, trouvons des moyens concrets de construire des ponts de solidarité, en refusant de rester dans un état d’indifférence ou de désespoir. Au contraire, tendons la main avec humilité et honnêteté, avec une écoute sincère et une main secourable.
Il est temps de faire de notre mieux pour reconnaître le passé, tout en insistant sur des bonnes relations à tous les niveaux pour un avenir uni. Il est temps d’être de meilleurs êtres humains qui prennent soin les uns des autres.
Que Dieu, le Créateur de tous, console ceux qui souffrent et qui sont en deuil et allume une flamme d’espoir dans nos cœurs attristés.
Chef Delorme, le peuple de la Première Nation de Cowessess et tous les peuples autochtones du Canada, soyez assurés de notre prière et de notre solidarité.
Fraternellement,
Père Alan Fogarty, s.j.
Président-Directeur général
Sel + Lumière Média