Évangile. Prophétie. Espérance.

C’est le thème de l’année de la vie consacrée que l’Église vient de célébrée. Lancée en novembre 2014, elle s’est achevée le 2 février 2016 par un Jubilé des consacrés au Vatican et présidé par le pape François. Au-dessus de 6000 hommes et femmes étaient à Rome pour cet événement majeur qui marquait en même temps la fête de la Présentation de Jésus au Temple, connu aussi en Orient comme la fête de la rencontre. C’est d’ailleurs à partir de cette thématique que le Pape a construit son homélie. « [Jésus] se présente à nous comme la surprise éternelle de Dieu; en cet enfant né pour tous se rencontrent le passé, fait de mémoire et de promesse, et l’avenir, plein d’espérance ».

C’est cela la vie consacrée. Elle commence par une rencontre avec Jésus qui change tout. L’appel est une grâce de Dieu. Elle permet à ceux et celles qui la reçoivent d’aller à la rencontre des autres. « Hommes et femmes consacrés sont appelés à être un signe concret et prophétique de cette proximité de Dieu » affirmait le Pape dans cette même homélie. En effet, les hommes et femmes consacrés sont au front de la « fragilité et du péché » de l’humanité. Leur vie pointe vers Dieu et indique le chemin de la sainteté. Ils sont une voix prophétique dans un monde qui aujourd’hui perd son sens de Dieu et ils défient les normes culturelles de notre temps et nous présentent une alternative, qu’il est possible de vivre une vie ordonnée au Christ.

C’est pourquoi le Pape a déclaré une année pour la vie consacrée. Pour mettre les projecteurs sur la place indispensable des personnes consacrées dans la vie et la mission de l’Église. Lui-même religieux, un jésuite, le Pape a senti l’urgence de raviver la vocation des consacrés, une vocation qui est menacée dans plusieurs parties du monde. La crise vocationnelle est particulièrement évidente en Amérique du Nord, en Europe et en Amérique latine. Mais sur ce point, le Saint Père invite les personnes à ne pas désespérer. « Il ne faut pas se décourager quand les résultats ne correspondent pas aux attentes » (Discours du pape François aux formateurs de personnes consacrées, 11 avril 2015, Vatican). Il ne faut pas se décourager, mais leur demander de prier beaucoup et d’avoir toujours un discernement aiguisé. À l’opposé, l’Asie et l’Afrique font aujourd’hui l’expérience d’une hausse dans le nombre des vocations. Puis à l’heure actuelle, on compte environ 900 000 hommes et femmes consacrés dans le monde. Soit presque le double du nombre de prêtres. De ces quelques milliers de personnes consacrées, 75 à 80% sont des femmes.

Grâce à l’amitié de quelques religieuses dans ma propre vie, j’ai gouté un peu plus à l’amour de Dieu et à son immense bienveillance. Elles m’ont permis d’avoir un endroit où m’arrêter, me reposer et prier. Ce sont souvent elles qui me ramenaient à la terre et au devoir du moment quand je voulais m’enfuir de mes responsabilités. Elles m’ont appris à ne jamais oublier cette première rencontre avec le Christ, de ne jamais se fatiguer de s’étonner devant Lui.

Le pape Jean Paul II a publié une exhortation apostolique, Vita Consecrata, en 1996, deux ans après le synode sur la vie consacrée. Il soutenait que celle-ci est « une partie intégrante de la vie de l’Église ». Prions pour toutes ces personnes et disons merci pour ce qu’elles sont. Nous venons de les fêter pendant une année entière. Pourtant, leur consécration est pour la vie et l’Église aura toujours besoin de ces hommes et femmes amoureux de Dieu et de ses enfants.

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