Le père Michael McGivney : un fondateur du laïcat pour notre temps

(Portrait de Michael J. McGivney par Richard Whitney. Source : Wikimedia Commons. Recadré et utilisé selon les termes de la licence CC BY-SA 3.0)

 

Au cours des dernières années, on a assisté à un grand nombre de béatifications américaines. Avant la béatification du bienheureux Stanley Rother en septembre 2017, aucun homme né aux États-Unis n’avait encore accédé à la distinction de bienheureux dans l’Église catholique romaine. Le père McGivney est devenu en 2020 le quatrième bienheureux masculin d’origine américaine.

Qui était donc le père Michael McGivney ? Et pourquoi est-il important pour l’Église aujourd’hui, plus de cent ans après sa mort ?

 

Enfance

Michael J. McGivney est né le 12 août 1852 à Waterbury, dans le Connecticut, de parents immigrés irlandais, Patrick et Mary McGivney. Le jeune Michael était un produit de son époque : il était l’aîné de 13 enfants, dont sept ont survécu jusqu’à l’âge adulte ; il a grandi dans un quartier ouvrier ; il a fréquenté l’école jusqu’à l’âge de 13 ans, lorsqu’il a profité du boom économique de l’après-Guerre civile pour commencer à travailler dans une usine de laiton afin de soutenir sa famille.

 

Études au séminaire

A l’âge de 16 ans, Michael a quitté l’usine pour poursuivre ses études. Il se rend avec un prêtre de Waterbury à Saint-Hyacinthe, au Québec, où il entre au Séminaire. Après son séjour au Québec, Michael a passé deux ans au Séminaire Notre-Dame-des-Anges de l’Université Niagara à Niagara Falls, dans l’État de New York, puis il s’est rendu à Montréal pour suivre des cours au Collège Sainte-Marie. Malheureusement, Michael n’a pas terminé ses études, car il est rentré chez lui pour les funérailles de son père et, faute de moyens, n’a pas pu les reprendre. À la demande de l’évêque de Hartford, Michael a de nouveau quitté la maison, cette fois pour le Séminaire Sainte-Marie de Baltimore où il a terminé ses études et fut ordonné en 1877 par l’archevêque James Gibbons.

 

La vie de prêtre

Après son ordination, le père McGivney a été assistant pastoral à la paroisse Sainte-Marie de New Haven, dans le Connecticut. Dans le cadre de ses fonctions, le père McGivney s’occupait de la pastorale des détenus de la prison locale. Son devoir s’étendait à l’amour profond qu’il leur portait, comme en témoignent ses interactions avec James Smith, un homme condamné pour meurtre au premier degré et qui attendait son exécution. Le père McGivney lui rendait visite tous les jours, lui offrant une attention pastorale et de l’amour, jusqu’au jour de son exécution. Ce jour-là, Smith déclara que les visites quotidiennes du Père McGivney lui avaient permis « d’affronter la mort sans trembler » et que le Père McGivney ne devait pas avoir peur pour lui.

En 1884, le père McGivney est nommé pasteur de l’église Saint-Thomas à Thomaston, dans le Connecticut, et chargé d’insuffler à la paroisse l’esprit qu’il avait apporté à Sainte-Marie. Malheureusement, après avoir été pasteur pendant six ans, le père McGivney est décédé en 1890 lors d’une épidémie de grippe, probablement à la suite de complications dues à la tuberculose et à la pneumonie. Aujourd’hui, le père McGivney est enterré à l’église Sainte-Marie de New Haven, dans le Connecticut.

 

Héritage

Le père McGivney n’était pas seulement un homme d’une profonde empathie, mais aussi un homme d’une grande compassion et doté d’un esprit d’action. Son héritage se perpétue dans les Chevaliers de Colomb, une organisation fraternelle catholique qu’il a créée en 1882 et dont le but était de protéger la foi des catholiques. Cette mission s’articule autour de trois piliers :

  1. Les Chevaliers devaient servir d’antidote aux sociétés secrètes qui attiraient les hommes catholiques loin de leur foi en leur offrant des avantages financiers.
  2. Le programme d’assurance de l’Ordre aiderait à maintenir l’unité des familles catholiques lorsqu’un pilier de la famille décède ; cela contribuerait également à prévenir la perte de la foi chez les veuves et les orphelins forcés de vivre dans des institutions d’État ou avec des parents ou des familles adoptives non catholiques.
  3. Les Chevaliers défendent les pleins droits de la citoyenneté américaine pour les catholiques. Cela aussi soutiendrait l’Église, puisque garantir l’égalité des droits aux catholiques contribuerait à limiter la pression sociale ou civile exercée sur eux pour qu’ils abandonnent leur foi.

L’organisation du Père McGivney s’est développée au-delà des trois piliers initiaux et, aujourd’hui, les Chevaliers sont bien connus pour leur engagement en faveur de la charité et du service communautaire. Depuis la mort du père McGivney, les Chevaliers de Colomb ont continué à se développer et à servir d’innombrables personnes. Il s’agit de la plus grande société catholique de secours mutuel au monde.

 

Cause de canonisation

En 1997, l’archevêque Daniel Cronin a ouvert la cause de béatification et de canonisation du père McGivney, et en avril 2008, le pape Benoît XVI a élevé le père McGivney au rang de vénérable.

Pour l’étape suivante du processus – la béatification – le Vatican exige la preuve d’un miracle attribué à l’intercession du candidat. Le 27 mai 2020, le Vatican a officiellement annoncé l’approbation d’un miracle impliquant la guérison d’un enfant à naître dont la vie était menacée.

 

Un fondateur du laïcat catholique d’aujourd’hui

Alors que nos sociétés sont confrontées à des changements et des évolutions parfois déboussolantes, le bienheureux Michael McGivney et son œuvre demeurent une pierre d’assise pour les laïcs catholiques d’aujourd’hui, toujours à la recherche d’un bien à servir dans l’Église et la société civile. 

Nazaria Ignacia de Sainte-Thérèse-de-Jésus​

Nazaria Ignacia de Sainte-Thérèse-de-Jésus

Fondatrice de la congrégation des Missionnaires croisées de lÉglise
Jour de fête : 6 juillet
10 janvier 1889 – 6 juillet 1943

« Toi, Nazaria, suis-moi. » À 9 ans seulement, Nazaria Ignacia March Mesa a entendu ces mots, ressentant son premier appel du Seigneur. « Je vais suivre Jésus, a-t-elle répondu, daussi près que le peut une créature humaine. »

Née à Madrid en 1889 dans une grande famille espagnole, Nazaria acquit rapidement une foi solide. Sa famille s’opposa souvent à sa foi et, si lasse de ses dévotions, elle lempêcha même une fois daller à la messe. Cependant, Nazaria persista dans sa conviction, et après que sa famille eut déménagée au Mexique en 1904, elle continua sa dévotion et décida de se joindre à linstitut des Petites sœurs des personnes âgées abandonnées (Instituto de Hermanitas de Ancianos Desamparados) en 1908, prenant le nom de Nazaria Ignacia de Sainte-Thérèse-de-Jésus et prononça ses vœux perpétuels en 1915. L’institut l’envoya travailler à Oruro, en Bolivie, où elle aida les personnes âgées, pauvres et abandonnées.

Après quelques années en Bolivie, sœur Nazaria, inspirée par les exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, commença à se sentir appelée à établir un nouvel ordre consacré à la mission, à lévangélisation et à léducation religieuse. Le 16 juin 1925, elle fonda les Missionnaires de la Croisade pontificale (renommée plus tard congrégation des Missionnaires croisées de lÉglise). Cétait la première communauté religieuse bolivienne pour femmes. Leur mission était de soutenir la catéchisation des enfants et des adultes, tout en soutenant les prêtres, en menant des missions et en imprimant des tracts religieux. Comme supérieure de la congrégation, Mère Nazaria travailla avec diligence pour surmonter lopposition et les difficultés, faisant tout ce qui était en son pouvoir pour que cette nouvelle congrégation grandisse. Elle eut même une audience privée avec le pape Pie XI en 1934 dans laquelle elle lui dit quelle était prête à mourir pour lÉglise, mais le pape lui répondit : « Ne meurs pas, mais vis et travaille pour lÉglise. »

Dans cet esprit, la congrégation a poursuivi ses travaux en Bolivie tout en fondant des maisons et des œuvres dans plusieurs pays. Dirigées par Mère Nazaria, les sœurs ont travaillé pour aider de nombreuses personnes dans le besoin. Elles se sont occupées des femmes, des orphelins et des soldats, ont créé un magazine pour les femmes dans la vie religieuse et ont même aidé à former le premier syndicat de travail pour les femmes. En commençant en Bolivie, leur travail sest étendu à l’Amérique du Sud et au Portugal, à l’Espagne, la France, l’Italie et au Cameroun.

De retour à Buenos Aires, Mère Nazaria commença à souffrir d’une pneumonie au début de 1943 et mourut le 6 juillet de la même année. Sa renommée et celle de sa congrégation continuèrent à se répandre après sa mort. La congrégation des Croisées missionnaires de lÉglise reçut la reconnaissance officielle du Vatican le 9 juin 1947 et Nazaria Ignacia de Sainte-Thérèse-de-Jésusfut béatifiée par Jean-Paul II le 27 septembre 1992.

Mère Nazaria a laissé derrière elle une grande réputation de sainteté et de bonté. Elle est reconnue pour avoir toujours recommandé aux supérieures des maisons de sa congrégation une approche maternelle envers les sœurs sous leur responsabilité, n’oubliant pas leur rôle de mère de la maison. Un grand nombre la considère comme une visionnaire pour son époque par sa proposition que lÉglise catholique soit ouverte à vraiment rencontrer les gens, et ce, des décennies avant les débats et les documents du Concile Vatican II.

Canonisations à Rome – oct, 2017

À Rome, place Saint-Pierre, le pape François canonisera les bienheureux :

  • Ange d’Acri, prêtre capucin italien (1669-1739);
  • Faustino Míguez González, prêtre piariste espagnole, fondateur des Filles de la Divine Bergère et de l’Institut Calasanz (1831-1925);
  • Cristobal, Antonio et Juan, les Martyrs de Tlaxcala : 3 enfants assassinés pour avoir embrassé la foi chrétienne au Mexique, en 1527 et 1529;
  • Andrea de Soveral, Ambrogio Francesco Ferro et Matteo Moreira ainsi que 27 laïcs : 30 Martyrs du Brésil assassinés les 16 juillet et 3 octobre 1645 au Brésil.

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Le pape François présidera la messe de canonisation en la fête du Christ Roi

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Le 23 novembre 2014, en la solennité du Christ-Roi, le pape François proclamera six nouveaux saints dont deux de l’Inde et deux de l’Italie. Parmi eux, il y a aussi un laïc et un évêque.

Voici la liste des bienheureux qui seront canonisés ce dimanche:

  • Kuriakose Elias Chavara – Prêtre et fondateur de la Congrégation des Carmes de Marie Immaculèe ainsi que des soeurs de la Mère du Carmel.
  • Eufrasia du Sacré Coeur de Jèsus Eluvathingal – Religieuse de la Congrègation de soeurs de la Mère du Carmel. On la sumommait la « priante ».
  • Amato Ronconi – Laïc et membre du tiers ordre des franciscains et fondateur de l’hospice de Santa Maria di Monte Orciale à Saludecio.
  • Giovanni Antonio Farina – Évêque italien de Vicenza et fondateur de l’institut des soeurs de Sainte Dorothèe.
  • Nicola da Longobardi – Oblat de l’ordre des minimes.
  • Ludovic de Casoria – Prêtre de l’Ordre des frères mineurs et fondateur de la Congrégation des soeurs franciscaines élisabéthaines.

TV Sel + Lumière diffusera la messe EN DIRECT de Rome à 12h00 HE / 09h00 HP.  Suivez-nous sur : www.seletlumieretv.org/endirect <http://www.seletlumieretv.org/endirect>

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