Le Pape appelle les chrétiens à sortir de l’enfouissement


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Pour le Pape François, « la signification de ceci est clair ! L’homme de la parabole est Jésus, les serviteurs sont les disciples, c’est à-dire nous-mêmes, et les talents sont le patrimoine que le Seigneur leur confie : sa Parole, l’Eucharistie, la foi dans le Père céleste, son pardon… En somme, ses biens les plus précieux. Le Seigneur ne nous les confie pas seulement pour les conserver, mais pour les faire croître, a insisté le Saint-Père. Alors que dans l’usage commun le terme « talent » indique une remarquable qualité individuelle, par exemple dans le sport ou la musique, dans cette parabole les talents représentent les biens du Seigneur, qu’il nous confie pour que nous les fassions fructifier. »

Et le Pape a lancé une pierre dans le jardin des chrétiens tentés par une spiritualité de l’enfouissement, qui gardent leur foi dans la sphère privée. « Le trou creusé dans le terrain par le serviteur méchant et paresseux indique la peur du risque qui bloque la créativité et la fécondité de l’amour. La peur des risques de l’amour nous bloque. Mais Jésus ne nous demande pas de conserver sa grâce dans un coffre-fort, mais veut que nous l’usions à l’avantage des autres. Tous les biens que nous avons reçus sont faits pour les donner aux autres. C’est comme s’il disait : « Voici ma miséricorde, ma tendresse, mon pardon : prends-les et fais-en un large usage. » Et nous qu’avons-nous fait ? Qui avons-nous « contaminé » avec notre espérance ? Combien d’amour avons-nous partagé avec notre prochain ? Ce sont des questions qui nous feront du bien ! »

Pour une Église en sortie missionnaire

Conformément à son désir de voir l’Église sortir de ses cadres habituels, le Pape François a rappelé que « n’importe quel environnement, même le plus lointain, peut devenir un lieu où faire fructifier les talents. Il n’y a pas de situations ou de lieux a priori fermés à la présence et au témoignage chrétien. Le témoignage que Jésus nous demande n’est pas fermé, c’est ouvert, cela dépend de nous. Cette parabole nous encourage à ne pas cacher notre foi et notre appartenance au Christ, à ne pas enfouir la Parole de l’Évangile, mais à la faire circuler dans notre vie, nos relations, dans les situations concrètes, comme une force qui met en crise, qui purifie, qui rénove. Ainsi, le pardon, que le Seigneur nous donne spécialement dans le Sacrement de la Réconciliation : ne le tenons pas fermé en nous-mêmes, mais laissons tomber ce qui emprisonne sa force, qu’il fasse tomber ces murs que notre égoisme a élevé, qu’il nous fasse faire le premier pas dans les rapports bloqués, et reprendre le dialogue là où il n’y a plus de communication. Il faut faire en sorte que ces talents, ces cadeaux, ces dons, viennent aux autres et donnent des fruits. »

Rappelant que Dieu s’adresse à chacun personnellement selon sa vocation, le Pape François a précisé que « le Seigneur ne donne pas à tous les mêmes choses et dans le même mode, il nous connait personnellement et nous confie ce qui est juste pour nous. Mais en tous repose la même immense confiance. Dieu a confiance en nous, Dieu a espérance en nous. Ne le décevons pas ! Ne nous laissons pas gagner par la peur, mais rendons la confiance à la confiance ! La Vierge Marie incarne cette attitude de la façon la plus belle et la plus pleine. Elle a reçu et accueilli le don le plus sublime, Jésus en personne, et à son tout l’a offert à l’humanité avec un cœur généreux. Demandons-lui de nous aider à être des serviteurs bons et fidèlees, pour participer à la joie de notre Seigneur ! »

Et comme il le fait souvent, le Pape a invité chacun à relire cet extrait de l’Évangile à la maison, calmement, en se demandant : « tout ce que le Seigneur m’a donné, comment je fais en sorte que cela croisse vers les autres ? »

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