Allocution du pape François lors de la rencontre avec les familles des victimes des attentats de Nice

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Mes chers frères et sœurs, je m’excuse de parler italien, mais mon français n’est pas bon.

C’est une grande émotion pour moi de vous rencontrer, vous qui souffrez dans votre corps ou dans votre âme parce qu’un soir de fête la violence vous a frappés aveuglément, vous ou l’un de vos proches, sans considération d’origine ou de religion. Je veux partager votre peine, une peine qui se fait encore plus vive lorsque je pense aux enfants, parfois aux familles entières, dont la vie a été arrachée à l’improviste et de façon dramatique. Soyez tous assurés de ma compassion, de ma proximité et de ma prière.

Chères familles, j’invoque Notre Père du ciel, notre Père à tous, pour qu’il accueille vos défunts bien-aimés auprès de lui afin qu’ils trouvent sans tarder le repos et la joie de la vie éternelle. Pour nous chrétiens, le fondement de notre espérance c’est le Christ mort et ressuscité. L’Apôtre Paul nous l’affirme : « Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir» (Rm 6,8-9). Que la certitude de la vie éternelle, qui est aussi celle de croyants d’autres religions, soitcapture-decran-2016-09-25-a-11-07-12 une consolation pour toute votre vie, et un puissant motif de persévérance afin de continuer courageusement votre route ici-bas.

Je prie aussi le Dieu de miséricorde pour toutes les personnes blessées, parfois atrocement mutilées dans leur chair ou dans leur âme, et je n’oublie pas toutes celles qui n’ont pas pu venir ou qui sont encore hospitalisées. L’Église vous demeure proche et vous accompagne avec son immense compassion. Par sa présence à vos côtés en ces moments si lourds à porter, elle demande à Dieu de vous venir en aide et de mettre en votre cœur des sentiments de paix et de fraternité.

Le drame qu’a connu la ville de Nice a suscité, de toutes parts, de belles initiatives de solidarité et d’accompagnement. Je remercie toutes les personnes qui, sur le moment, ont porté secours aux victimes, ou qui aujourd’hui encore, et pour longtemps sans doute, se dévouent à soutenir et accompagner les familles. Je pense, bien sûr, à la Communauté catholique et à son Evêque, Monseigneur André Marceau, mais aussi aux services de soins et au monde associatif, en particulier, à l’association Alpes-Maritimes Fraternité ici présente, qui rassemble des représentants de toutes les confessions religieuses, ce qui est un très beau signe d’espérance. Et je me réjouis de voir que chez vous les relations interreligieuses sont bien vivantes, ce qui ne peut que contribuer à panser les blessures de ces dramatiques événements.

En effet, l’établissement d’un dialogue sincère et de relations fraternelles entre tous, en particulier entre ceux qui confessent un Dieu unique et miséricordieux, est une urgente priorité que les responsables, tant politiques que religieux, doivent chercher de favoriser et que chacun est appelé à mettre en œuvre autour de soi. Alors que la tentation de se replier sur soi-même, ou bien de répondre à la haine par la haine et à la violence par la violence est grande, une authentique conversion du cœur est nécessaire. C’est là le message que l’Évangile de Jésus nous adresse à tous. On ne peut répondre aux assauts du démon que par les œuvres de Dieu qui sont pardon, amour et respect du prochain, même s’il est différent.

Chers frères et sœurs, je vous assure encore une fois de ma prière et de toute la tendresse du successeur de Pierre. Je prie aussi pour votre cher pays et pour ses responsables afin que soit édifiée sans relâche une société juste, pacifique et fraternelle. En signe de ma proximité, j’invoque sur chacun de vous le secours de la Vierge Marie et l’abondance des Bénédictions divines.

Le Seigneur bénisse vous tous. [01508-FR.02] [Texte original: Italien] [B0668-XX.02]

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