Vers un Vatican II orthodoxe ?

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Le 27 juin dernier, le Concile pan-orthodoxe prenait fin.  À Kolympari sur l’île de Crète, il réunissait les plus hautes autorités de dix églises orthodoxes venues là pour prier, réfléchir et discuter de nombreux sujets concernant l’orthodoxie dans le monde d’aujourd’hui. À l’issue de cette rencontre historique, les dix églises présentes ont publié une encyclique présentant sommairement les thèmes abordés dans ce rassemblement qualifié « d’historique » par de nombreux observateurs. Parmi les sujets abordés se trouvaient : la doctrine sociale et les enjeux environnementaux, la liberté religieuse, les tensions causées par les différentes sortes d’extrémismes ainsi que la reconnaissance des autres églises chrétiennes non-orthodoxes parmi lesquelles figure bien évidemment l’Église catholique, la validité de l’ecclésialité de cette dernière étant désormais reconnue.

Dans l’introduction de son Message, le Concile ne cache pas sa volonté de « s’offrir pour l’humanité toute entière, elle partage les dons que Dieu dispensa à l’humanité : son amour, la paix, la justice, la réconciliation, la force de la Résurrection et l’espérance de l’éternité. » S’appuyant sur la Révélation divine, la Tradition des pères de l’Église et le travail des différents conciles de son histoire, l’Église orthodoxe cherche en ce début de XXIe siècle à trouver un langage qui lui permettra d’engager un dialogue avec le monde moderne. L’identité missionnaire de l’Église appartenant « au noyau de son identité », le Concile affirme que cet apostolat doit s’accomplir non pas de façon agressive, mais librement, dans l’amour et le respect envers l’identité culturelle des individus et des peuples. »[1]

L’Église est donc consciente des transformations actuelles et compte établir des structures plus permanentes afin d’offrir des réponses à la multitude des problèmes inédits auxquels font face les hommes et les femmes de notre temps. Par exemple, devant la sécularisation grandissante, le Concile propose une affirmation explicite de la Révélation en Jésus-Christ « à la place de l’« homme-dieu » contemporain, l’Église orthodoxe affirme le « Dieu-homme » comme mesure ultime de tout »[2].

L’absence de quatre églises au Concile pan-Orthodoxe ne signifie pas nécessairement leur rejet du document et de ses décisions. Selon le patriarche de Constantinople, Bartolomé 1er, tous sont appelés à accepter le texte. En ce sens, le Saint Synode de l’Église orthodoxe russe a affirmé qu’il étudiera et donnera son éventuelle approbation durant le mois de juillet prochain. Restera à mettre en application les conclusions du Synode, la question de la réception d’un Concile étant souvent presque aussi sensible que la tenue du Concile lui-même.

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