L’humanisme intégral du pape François (1ère partie)

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Image: Courtoisie de CNS

Depuis les attentats terroristes de Paris, le monde entier s’interroge sur l’importance d’une plus grande stabilité internationale. En effet, la société globale qui est en train de se développer ne se présente plus nécessairement comme une utopie n’ayant que des bons côtés. Ces événements ponctuels mais non moins tragiques montrent à quel point la mondialisation est aussi un défi et, comme dans tout défi, l’échec doit être considéré comme une possibilité. C’est pour surmonter cette nouvelle responsabilité que les dirigeants de divers pays se sont réunis dimanche dernier à Paris pour montrer leur solidarité et leur désir de participer à la construction d’un monde plus libre et plus respectueux des différences.

C’est dans ce contexte qu’a été prononcé le discours traditionnel du Pape au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Je recommande la lecture de ce texte réaliste, ouvert sur l’espérance et la responsabilisation de tous. En effet, l’Église se sent concernée par ces transformations sans précédent. D’abord, et comme le disait Paul VI, l’Église « experte en humanité », précède le monde entier c’est-à-dire les personnes, les États, les institutions de la sociétés civile, les entreprises, etc. dans cette entrée vers un monde globalisé. De fait, l’Église catholique est depuis longtemps une institution universelle, une société inclusive où tous les peuples et les pays sont représentés et y trouvent un chez-soi. C’est en ce sens que l’Église et son représentant le plus officiel, le Pape, sont en mesure d’accompagner ce monde en transformation pour qu’il s’oriente vers davantage de paix et de justice et non l’inverse. Comme le disait le Cardinal Parolin dans une entrevue au père Thomas Rosica CSB « c’est en ce sens que doit être comprise la mission de l’Église au plan diplomatique ».

Dans ce discours, le pape François a voulu « faire résonner avec force un mot qui nous est cher : la paix ! ». Cependant,comme c’est souvent par l’ombre qu’est manifestée la présence discrète de la lumière, il a surtout voulu Catholic clergy in Libya vow to continue ministering despite upsurge in fightingmettre l’accent sur cette réalité qu’est le « drame du refus ». En effet, ce mystère du rejet de la paix que Dieu nous donne en son Fils Bien-Aimé n’a cessé de surprendre ceux qui ont reçu la Grâce l’accueillir. Toutefois, ce refus ne prend pas seulement la forme d’un refus explicite de la Présence transformante de Jésus dans la vie d’une personne. Ce refus peut aussi se manifester lorsque l’on ne reconnaît pas l’autre comme un frère ou une sœur à traiter avec respect; même lorsque qu’une personne pense ou agit en contradiction avec mes convictions les plus intimes. Lorsque ce refus tend à se généraliser, nous assistons à la création d’une culture antihumaine que le pape Saint Jean-Paul II appelait «culture de la mort »[4] et que le pape François nomme « culture du déchet » et qu’il assimile à l’attaque terroriste de Paris.

Pour le pape François, il existe un lien entre cette « anticulture » et le terrorisme en ce que, dans les deux cas, les autres : « ne sont plus perçus comme des êtres d’égale dignité, comme des frères et sœurs en humanité, mais sont vus comme des objets »[6], ce qui rend légitime, à leurs yeux, la violence à leur égard. En ce sens, l’homme qui succombe à cette tentation, de libre qu’il était, « devient esclave, que ce soit des modes, du pouvoir, de l’argent, parfois même de formes déviantes de religion »[7]. Comment faire face à ce fléau qui fait des ravages dans toutes les sphères de la société ? Nous examinerons cette question demain dans la deuxième partie de cet article.

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