Témoignage de Miguel, 34 ans d’Asunción au Paraguay lors de la Veillée de prière avec le pape François

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Je m’appelle Miguel, j’ai 34 ans, je viens de Asunción, au Paraguay. Nous sommes onze frères et sœurs et je suis le seul à avoir des problèmes avec la drogue. J’ai vaincu mon addiction à la « Fazenda de la Esperanza San Rafael » (Maison de l’Espérance San Rafael) à Rio Grande do Sul, au Brésil.

J’ai pris de la drogue pendant 16 ans, à partir de l’âge de 11 ans. J’ai toujours eu de grandes difficultés dans les relations avec ma famille, je ne me sentais ni aimé ni proche d’eux. On se disputait sans arrêt et on vivait constamment stressés. Je ne me souviens pas de m’être assis à table avec eux. Pour moi la famille était un concept inexistant, et la maison était juste un endroit pour dormir et manger.

À l’âge de 11 ans je me suis enfui de la maison car le vide en moi était trop grand. Je continuais les cours, mais je voulais la «liberté». Quelques mois après, je me suis drogué pour la première fois sur le chemin de l’école. Cela ne faisait qu’approfondir le vide qui était en moi, je ne voulais pas rentrer à la maison, faire face à ma famille, faire face à moi-même. Ensuite j’ai abandonné l’école et mes parents m’ont fermé les portes de la maison, car ils avaient perdus tout espoir. À 15 ans, j’ai commis un délit pour lequel je suis allé en prison. En me rendant visite, mon père m’a demandé si je voulais changer et j’ai répondu « Oui ». Sorti de prison, peu de temps après je suis retourné à la criminalité. Un jour, j’ai commis un crime et j’ai été à nouveau mis en prison, cette fois-ci pour six ans, années durant lesquelles j’ai beaucoup souffert. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi aucun de mes frères et sœurs ne m’avaient pas rendu visite. Ainsi, les années ont passé et j’ai purgé ma peine. Mes parents sont restés toujours liés à l’Église.

Après ma sortie de prison, un prêtre, ami de la famille, m’a invité à voir un endroit appelé “Fazenda de la Esperanza” (Maison de l’Espérance). J’étais sans but dans la vie. Toutes ces années perdues étaient fortement visibles dans mes yeux, sur mon visage. J’ai accepté d’y aller, et pour la première fois j’ai senti ce qu’était une vraie famille. Au début, les relations avec les autres et la vie commune étaient très difficiles pour moi. Là-bas, la méthode de guérison se fait au travers de la Parole de Dieu. J’avais un colocataire que je ne pouvais pas alors pardonner. J’avais besoin de paix, et lui, il avait besoin d’amour. Pendant les sept mois que j’ai passés dans cet endroit, il me fut demandé de faire quelque chose pour améliorer la vie dans la maison. C’est ainsi que j’ai compris que Dieu voulait quelque chose de moi. Ce camarade a reçu une lettre de sa femme. Leurs relations n’étaient pas très bonnes. Cela m’a aidé à mieux le comprendre. Je lui ai donné cette lettre et il m’a dit « Frère, peux-tu me pardonner ? » et je lui ai répondu « Oui, bien sûr. Dès ce moment, j’eu une excellente relation avec lui. Dieu nous transforme vraiment, IL nous restaure !

J’ai recouvré complètement ma santé il y a 10 ans, j’étais responsable de la maison «Quo Vadis ? » à la Maison de l’Ésperance à Cerro Chato, pendant trois ans.

Trad. : Joasia Kierska

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