La JMJ 2002 : heureux sommes-nous d’en voir les fruits!

JPII 250702Sel + Lumière étant née sur les ailes des JMJ de Toronto, nous ne pouvions passer sous silence l’anniversaire de ce grand rassemblement qui a bousculé une ville voire, un pays. Huit ans plus tard, ce n’est pas seulement avec un brin de nostalgie que je regarde ces jours mémorables et l’année de préparation qui les a précédés. Je regarde aujourd’hui les nombreux fruits qui en sont le testament. Quels sont-ils?

D’abord sur le plan vocationnel : s’il n’y a pas eu une avalanche de vocations au sacerdoce et à la vie religieuse, nombreux sont les jeunes qui ont découvert leur désirs de s’engager dans une voie ou l’autre après avoir vécu les JMJ. S’engager. Servir. Chacun le réalise à sa manière, comme prêtre, religieuse ou religieux, époux ou célibataire. Lors de sa dernière JMJ outre-mer, Jean-Paul II nous a rappelé où nous sommes assurés de trouver le bonheur :

Chers amis, à votre envie de jeunes désirant être heureux, le vieux Pape, chargé d’années mais encore jeune de cœur, répond par une parole qui n’est pas la sienne. C’est une parole qui a résonné il y a deux mille ans. Nous l’avons de nouveau entendue ce soir: «Heureux…». La parole clé de l’enseignement de Jésus est une annonce de joie: «Heureux…»L’homme est fait pour le bonheur. Votre soif de bonheur est donc légitime. Le Christ a la réponse à votre attente. Il vous demande donc de lui faire confiance. La joie véritable est une conquête, qui ne s’obtient pas sans une lutte longue et difficile. Le Christ possède le secret de la victoire.

Vous savez ce qui a précédé. Le livre de la Genèse le raconte: Dieu créa l’homme et la femme dans un paradis, l’Eden, parce qu’Il les voulait heureux. Malheureusement le péché bouleversa ses projets initiaux. Dieu ne se résigna pas à cet échec. Il envoya son Fils sur la terre pour redonner à l’homme la perspective d’un ciel encore plus beau. Dieu s’est fait homme – les Pères de l’Église l’ont souligné – afin que l’homme puisse devenir Dieu. Tel est le tournant décisif que l’Incarnation a imprimé dans l’histoire humaine.
Où se situe la lutte? La réponse nous est donnée par le Christ lui-même. «Lui qui était dans la condition de Dieu», a écrit saint Paul, «il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais… en prenant la condition de serviteur…, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir» (Ph, 2 6-8). Il s’agit d’une lutte jusqu’à la mort. Le Christ l’a vécue non pour lui mais pour nous. De cette mort a jailli la vie. La tombe du Calvaire est devenue le berceau de l’humanité nouvelle en chemin vers le vrai bonheur.

Le «Discours sur la Montagne» trace la carte de ce chemin. Les huit Béatitudes sont les panneaux signalétiques qui indiquent la direction à suivre. C’est un chemin qui monte, mais Jésus l’a parcouru le premier. Et il est prêt à le parcourir de nouveau avec vous. Il déclara un jour: «Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres» (Jn 8, 12). Et dans une autre circonstance il ajouta: «Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie» (Jn 15,11).

C’est en marchant avec le Christ que l’on peut conquérir la joie, la vraie joie! C’est précisément pour cette raison qu’il vous lance aujourd’hui encore un appel à la joie: «Heureux…».

Jean-Paul II à Exhibition Place le 25 juillet 2002

Des Portageurs qui ont marché avec la Croix des JMJ de Montréal à Toronto en 2002 plusieurs se sont mariés (deux d’entre eux ensemble!) devant Dieu et leurs proches au nom d’un amour qu’ils réalisent plus grands qu’eux, d’autres ont part la suite étudié la théologie, un est aujourd’hui prêtre. Plusieurs ont continué de servir l’Église là où ils se trouvaient.

Tel peut être un autre fruit de cette JMJ : la place réservée aux jeunes au sein de l’Église. Pas des jeunes pour faire bella figura mais bien pour assurer des rôles de leaders dans la structure ecclésiale, dans l’organisation d’événements, dans l’animation pastorale, etc. Bien que la pastorale jeunesse se porte plutôt mal dans plusieurs diocèses, soyons honnêtes, cela ne signifie pas que des jeunes ne sont pas engagés pour autant. Il ne faut qu’une pincée de sel pour donner du goût à un met, qu’un rayon de lumière pour percer les ténèbres. Les jeunes qui ont participé aux JMJ sont aujourd’hui nombreux à s’activer dans divers mouvements et communautés, dans leur famille, dans leur emploi. C’est ainsi que l’Église de demain se construit aujourd’hui!

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