Une vie remplie d’espoir

Mary-Kate Martin, center, a member of Holy Family Parish in Marshall, Wis., is pictured in an undated photo with several of the girls she helps care for at a home in Swaziland. Martin founded Hosea's Heart, an organization that supports girls victimized by abuse and prostitution. (CNS photo/courtesy Mary-Kate Martin) See SWAZILAND-HOSEA Aug. 31, 2015.

Mary-Kate Martin, centre, au Swaziland (CNS photo/courtesy Mary-Kate Martin).

Nous retrouvons dans l’Ancien Testament l’une des plus belles histoires d’amour entre Dieu et son peuple, Israël. Elle nous vient du prophète Osée qui a reçu le commandement de Dieu de prendre pour femme une prostituée, Gomer. Celle-ci, bien que son épouse, lui devient infidèle. Elle s’éloigne d’Osée pour retourner à la prostitution et adhère aux dieux païens. Mais Osée, à toutes les fois où elle s’enfuie, il la cherche, la trouve et la reprend jusqu’à ce qu’elle rejette son péché et accueille son amour pour de bon. Il y a un passage dans le récit qui décrit la manière dont Dieu entoure Gomer, l’attirel’entraîne et lui parle dans un endroit où il sera entendu et écouter. Le récit d’Osée nous est présenté comme exemple de la miséricorde de Dieu envers Israël, envers son Église et envers chaque personne.

C’est à partir de récit-là qu’une jeune femme du Wisconsin aux États-Unis s’est inspirée pour fonder une maison pour filles au Swaziland. Mary-Kate Martin, à 28 ans, est fondatrice et directrice de l’œuvre à but non-lucratif Hosea’s Heart (Le cœur d’Osée) pour aider les filles vulnérables et dirige la maison Hope for Life.

Mary-Kate retrace son désir d’ouvrir une maison pour filles à sa première expérience missionnaire au Swaziland, que « Dieu mettait sur son cœur encore et encore » à la manière de Mère Teresa. Elle y a donc passé deux mois d’été en 2008 alors qu’elle était étudiante à l’université pour devenir enseignante. Le projet de mission se rattachait au Manzini Youth Care, un centre géré par des pères salésiens et la communauté Don Bosco dans la ville de Manzini au Swaziland.

Cet été-là elle a rencontré une fille de 12 ans, Tenele, abusée physiquement ou vendue comme esclave sexuelle. « [Tenele] a commencé à m’appeler ‘maman’ et je l’appelais ‘mon enfant’ » raconte Mary-Kate en décrivant le lien fort qu’il y avait entre elle et les filles qu’elle rencontrait. Selon les résultats d’un sondage de l’UNICEF recueillis en 2008, au Swaziland, une fille sur trois est victime d’abus sexuel; une fille sur quatre est victime d’abus physique; trois sur dix connaissent l’abus émotionnel. À la fin du projet de mission, il n’y avait aucun doute pour cette jeune étudiante, qu’elle y retournerait un jour…

Elle a d’abord terminé ses études et reçu un poste d’enseignante dans une école secondaire. Pendant deux ans, Mary-Kate voyageait entre le Minnesota – où elle enseignait – et le Swaziland pour établir les bases de son projet pour Hosea’s Heart. Ce n’est qu’en 2013 qu’elle a décidé de tout quitter pour aller vivre au Swaziland et diriger la maison d’accueil. Mary-Kate affirme que la plupart des filles qui arrivent à Hope for Life « ont été violées, abusées sexuellement ou complètement abandonnées ».

Son but est donc de les « nourrir spirituellement, physiquement et émotionnellement ». À Hope for Life, les filles ont aussi la chance de recevoir de l’aide psychologique. Elles sont nourries et habillées. Puis on leur offre des ateliers de métiers et des sessions de catéchèse et de prière.

Cette année, l’équipe de Hosea’s Heart – qui inclut sa mère, Peg et son frère, Garret – veulent  amasser des fonds pour ouvrir une deuxième maison au Swaziland pour les femmes dans le besoin et qui servirait aussi de maison pour les employés et pour les bénévoles.

Mary-Kate sent qu’elle est devenue mère de 15 filles du jour au lendemain. Bien qu’il y ait de plus en plus d’organisations et de centres de soins pour les jeunes filles qui se font abusées, plusieurs d’entre elles retournent à leur « ancienne » vie si elles réussissent d’abord à s’en sortir.  Elles ont de la difficulté à reconnaitre leur propre dignité. C’est ce qui est arrivé avec Tenele. La mission de Mary-Kate est de les ouvrir au cœur d’Osée, au cœur de Dieu. Au-delà des besoins matériels et physiques, ces filles ont besoin d’une oreille attentive et de l’amitié gratuite. Cela exige patience, espérance et courage. « Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas » (Isaïe 49, 15).

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