Saint Thomas d’Aquin : modèle de la Foi et de la Raison au travail

Par le père Thomas Rosica, C.S.B.

Saint Thomas d’Aquin est l’un des plus grands et des plus influents théologiens dans l’histoire de l’Église Catholique. Il est un exemple suprême de celui dont la vie et l’enseignement n’étaient qu’un. Il fut canonisé en 1323, puis déclaré Docteur de l’Église par le pape Pie V. Il est fêté le 28 janvier.

Selon la pensée de Saint Thomas, la raison humaine « respire » : elle se déplace à l’intérieur d’un vaste horizon ouvert où elle peut exprimer le meilleur d’elle-même. Si au contraire nous réduisons le champ de notre pensée aux objets matériels et à ce qui peut être prouvé, nous nous fermons aux grandes questions de la vie, à nous-même et à Dieu ; nous sommes appauvris.

La relation entre foi et raison  est un sérieux défi pour la culture actuelle qui domine dans le monde occidental. C’est pour cette raison que le pape Jean-Paul II a consacré une encyclique à ce sujet intitulée Fides et Ratio – Foi et Raison (1998). La foi présuppose la raison et la rend  plus parfaite, et la raison, éclairée par la foi, trouve la force de s’élever à la connaissance de Dieu et des réalités spirituelles. La raison humaine ne perd rien en s’ouvrant elle-même au contenu de la Foi, qui, en réalité, nécessite une adhésion libre et consciente.

Saint Thomas a su présenter une merveilleuse synthèse chrétienne de la raison et de la foi. C’est aujourd’hui pour la civilisation occidentale un grand patrimoine qui permet un dialogue efficace avec les grandes traditions culturelles et religieuses de l’Est et du Sud du monde.

En la fête de saint Nicolas de 1272, Thomas célébrait la messe quand un formidable changement survint en lui et après cela il n’écrit plus. Son secrétaire, frère Reginald s’en plaignait et Thomas lui dit : « Ces choses qui m’ont été révélées dans la prière et que j’ai écrite me semble être des ordures. Et maintenant dans le silence, je vais attendre la fin de ma vie. » Il avait 49 ans. Sur le chemin du Concile œcuménique de Vienne en France, le 1er mars, Thomas a été frappé par une branche d’arbre et il est mort sur la route. Quatre mois jour pour jour après avoir reçut la révélation sur son travail. Au cours de ces quatre mois il n’a rien écrit. C’était le silence et l’obscurité.

Bien que Thomas soit parfois perçu comme un auteur méthodique et analytique, il était, surtout dans ses dernières années, entré dans des périodes d’extases mystiques. Seul un mystique serait capable d’écrire des textes tels que l’adoro te devote, la prière d’action de grâce après la messe, et le Tantum Ergo. Ces hymnes et ces prières expriment avec éloquence l’unité transcendante accomplie dans ce mystère, dans lequel, comme GK Chesterton a dit, « chaque homme, prince ou pauvre, peut reconnaître le grandeur de sa vocation ».

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