Mont Thabor, Paul VI et la fête de la Transfiguration de Notre Seigneur

Par le père Thomas Rosica, C.S.B. 

Chaque année, le 6 août est consacré à la fête de la Transfiguration du Seigneur. C’est un très grand mystère que nous sommes amenés à contempler à la suite des trois apôtres que Jésus prit avec lui sur la montagne : Pierre, Jacques, et Jean. Mais c’est surtout à la suite de Pierre que nous allons assister à cet événement unique dans la vie de Jésus. Car s’il y a quelqu’un qui a osé se manifester ce jour-là, c’est bien Pierre: la Transfiguration du Seigneur a tellement marqué l’esprit de cet apôtre qu’il en a parlé longuement dans sa deuxième épître (cf. 2 P. 1, 16-18). Avec Pierre, et à sa suite, voyons ce qui s’est passé en ce 6 août avant la mort de Jésus…

Le mystère de la Transfiguration consiste, pour Jésus, à manifester tout l’éclat et toute la gloire de sa divinité. Jésus, qui est homme, veut montrer le plus clairement possible qu’il est aussi et d’abord Dieu. Aussi, ce qui est humain en lui, tout en demeurant véritablement humain, prend un aspect et une apparence qui dépasse en plénitude tout ce que l’esprit de l’homme peut concevoir en lui : en se transfigurant devant ses apôtres, Jésus se présente à eux comme un homme qui, à la limite, ne serait plus homme, mais Dieu.

 

Sur la sainte montagne, Pierre est heureux! Jacques et Jean le sont aussi, mais il n’y a que Pierre qui ose le dire à Jésus. Vraiment, l’enthousiasme de Pierre fait de lui le témoin privilégié de cet événement. Et il veut que cela dure, longtemps, longtemps ! Si longtemps qu’il veut dresser des abris, des sortes de tentes, afin que Jésus, Moïse et Elie puissent demeurer là, devant lui, dans l’éclat et la splendeur de la Gloire !

 

Vraiment, la Transfiguration du Christ a marqué l’esprit de Pierre : c’est cela qu’il veut avoir devant les yeux, toujours, toujours, toujours… Et Pierre s’en souviendra encore longtemps, racontant l’événement dans sa deuxième épître, ainsi que je l’ai déjà dit. Ne serait-ce pas ce souvenir qu’il eut devant les yeux lorsqu’il mourut quelque trente ans plus tard, crucifié, non pas comme son Maître, mais la tête en bas ?

 

Rappelons-nous la mort du Pape Paul VI (qui, un jour, sera déclaré bienheureux) survenue le dimanche 6 août 1978, fête de la Transfiguration. Fidèle imitateur de son Seigneur, il portait dans son cœur la lumière du Mont Thabor, et avec cette lumière, il marcha jusqu’à la fin, portant sa croix avec une joie évangélique.  Sans doute, Pierre, le premier Pape, et son Successeur, le Pape Paul VI, sont-ils tous deux entrés dans la Gloire du Seigneur ayant dans l’esprit le souvenir de la Transfiguration de Jésus…

 

La Transfiguration de Jésus n’est qu’une étape, un chemin vers la Gloire du Ciel, une anticipation et un commencement d’éternité, si on peut ainsi parler. Le Chrétien vit déjà dans le Ciel par la foi, l’espérance, et la charité, mais il demeure toujours sur terre, obligé de suivre fidèlement la Loi de Dieu et les inspirations de l’Esprit du Seigneur. A la suite de Pierre, de Jacques et de Jean, nous devons tous écouter le Christ, notre Maître : dans le Ciel de notre âme, le Fils de Dieu nous rassasie de sa Parole, et dans notre corps, nous portons les marques de sa Passion par notre obéissance de la foi.

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