Liberté religieuse au Canada: réfléchissons avec les évêques (3e partie)

Comment affirmer notre droit d’intervenir sur la place publique en tant que chrétiens ?

Continuons notre réflexion en examinant certains éléments explicitement proposés par nos évêques pour intervenir publiquement en tant que chrétiens. Dans le document de la CECC sur la liberté religieuse, ils insistent sur le fait que : « Jamais il n’aura été plus nécessaire pour les chrétiens engagés d’agir et d’intervenir publiquement dans la sphère de leur vie professionnelle » (no 12). Il convient donc de nous interroger sur des façons de vivre pleinement notre foi catholique dans le milieu du travail. En voici deux : l’exemple et la prise de parole.

L’opinion d’une personne produit toujours un effet chez d’autres que dans la mesure où cette personne est crédible. C’est parce que Steeve Job a su se démarquer par son ingéniosité qu’il a pu être crédible qu’en aux valeurs qui l’habitaient. Voilà pourquoi, à la fin de sa vie, il avait une grande influence au-delà de son domaine propre. De même, c’est en travaillant fort, avec attention, dans la bonne humeur, avec efficacité et professionnalisme que le chrétien d’aujourd’hui rayonnera autour de lui.  Et ainsi, il  suscitera la curiosité de ses collègues sur les raisons motivant une telle application. Pour ce faire, ils n’ont pas à réinventer la roue mais simplement redécouvrir le riche patrimoine de la sagesse catholique et de la mettre en pratique. En effet, en vivant les vertus chrétiennes, les hommes et les femmes œuvrant dans le monde professionnel ne manqueront pas d’attirer l’attention de leurs pairs.

Deux vertus me semblent particulièrement importantes pour arriver à établir cette crédibilité au travail: l’humilité et la magnanimité.

L’humilité

L’humilité est la vertu qui nous permet d’accepter la vérité sur soi-même (Aristote). Autrement dit cela signifie avoir une juste connaissance de ses forces et de ses faiblesses. Ainsi, les personnes ayant acquis cette vertu seront capables, d’un côté, d’accepter plus facilement que leur travail fasse l’objet de critique, de l’autre, ils auront l’audace de se dépasser. Selon le professeur Alexandre Harvard, du Havard Virtuous Leadership Institute (www.hvli.org), « l’humilité fraternelle est la vertu du service par excellence. Elle signifie tirer plutôt que pousser, enseigner au lieu de donner des ordres, inspirer plutôt que réprimander ». De cette manière, les professionnels chrétiens seront en mesure d’exercer un leadership leur permettant de manifester, à travers leur travail, la grandeur de la vocation chrétienne.

La Magnanimité :

La deuxième vertu évoquée par  monsieur Havard est la magnanimité. En effet, cette vertu est tout spécialement requise dans les milieux de travail puisqu’elle se définit comme étant  l’habitude de tendre vers de grands accomplissements. Les « leaders sont magnanimes dans leurs rêves, dans leur vision et dans leur sens de la mission; ils le sont également dans leur capacité de se mettre au défi eux-mêmes et ceux qui les entourent ». C’est ainsi que les chrétiens pourront entreprendre des projets à la hauteur de leur ambition sans, toutefois, excéder leur capacité.

Voilà une façon efficace de grandir dans sa relation au Christ tout en avançant dans sa carrière. Sans camoufler les motivations profondes de leur travail, les chrétiens gagneront ainsi en crédibilité et pourront par conséquent inciter leur pairs à les imiter d’abord dans leur vie professionnelle et ensuite dans leur relation avec Dieu.

La semaine prochaine, nous entamerons le deuxième point sur lequel la CECC invite les fidèles à réfléchir et à le mettre en pratique : Comment préserver la qualité des relations entre l’Église et l’État.

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