La foi qui informe… »Imprégner le monde d’esprit chrétien (suite 3)

par Stefano Cascio

Nous continuons notre étude du chapitre 43 de « Gaudium et Spes », et en particulier le devoir du chrétien dans le monde. Le pape dernièrement lors d’une audience a invité de jeunes espagnols à porter à leurs contemporains « le bonheur indescriptible de se savoir aimé par Dieu, l’unique amour qui ne déçoit pas »… une invitation pour les jeunes et les moins jeunes…

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Chapitre II « Imprégner le monde d’esprit chrétien »

Les laïcs, qui ont un rôle actif à jouer dans l’ensemble de la vie de l’Eglise, sont […] tenus d’imprégner le monde d’esprit chrétien
 » Le Concile a revalorisé la place et le rôle du laïc dans l’Eglise. Lumen Gentium présente de manière positive la mission des baptisés. En effet les fidèles participent à l’unique mission de l’Eglise, aucun ne peut se dégager de cette mission, mais chacun la vit selon son Charisme. Ainsi, la mission des laïcs se trouve essentiellement dans les activités séculières. Ces activités ont une valeur propre, une « autonomie légitime » comme le souligne le numéro 36 de GS
« Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, que l’homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser et à organiser, une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur ».
C’est sur cette valeur propre que nous allons, tout d’abord, centré notre attention.

A / Valeur propre des activités séculières

Aux laïcs reviennent en propre, quoique de façon non exhaustive, les charges et les activités séculières.

Le laïc n’est donc pas défini comme n’étant ni un clerc ni un religieux mais de manière positive chargé d’une mission qui lui est propre (mais non exclusive) dans le monde séculier. Le numéro 36 de Lumen Gentium décrit déjà le rôle des fidèles laïcs :
Le Seigneur désire étendre son royaume également grâce au concours des fidèles laïcs […] par leurs activités même séculières ils doivent s’aider mutuellement en vue d’une vie plus sainte, de façon que le monde soit imprégné de l’esprit du Christ et atteigne plus efficacement sa fin dans la justice, la charité et la paix. Pour l’accomplissement de ce devoir dans son universalité, les laïcs occupent une place privilégiée
Le rôle du laïc est primordial dans la construction du monde. L’orientation pour agir d’une manière prioritaire dans les tâches séculières est nettement affirmée, et semble constitutive de l’identité du laïc.
Trois repères sont donnés aux laïcs dans ces activités.

1 Les trois règles fondamentales :

En tant que « citoyens du monde », les fidèles laïcs doivent dans leurs actions avoir trois exigences :
Respect et compétence :
Lorsqu’ils agissent, soit individuellement soit en étant associés, en tant que citoyens du monde, non seulement ils observeront les lois propres à chacune des disciplines, mais ils s’efforceront d’acquérir une véritable compétence dans ces domaines.
Le Concile demande de développer les compétences liées aux diverses disciplines et de respecter la juste « autonomie des réalités terrestre » par la reconnaissance des lois qui régissent l’activité. Il faut donc une connaissance de ces lois et tendre vers une maîtrise de la matière avant d’agir dans un domaine particulier. Mais cette intervention ne doit pas se faire seule.
Collaboration :
Ils collaboreront volontiers avec les hommes qui poursuivent les mêmes objectifs.
Les Pères vont par la suite souvent insister sur la collaboration qui est ouverture à l’autre, union dans le travail et donc force supplémentaire. Cela doit être « volontaire », c’est-à-dire franc et sincère, venant de la libre volonté de la personne et permettant ainsi d’être un vrai projet commun. Cette collaboration est précise, il faut poursuivre un objectif commun. Le chrétien ne s’engagera qu’à la condition que le projet soit défini, le but de cette union clarifié. il faut donc à la base de cette collaboration un désir commun de réaliser un objectif particulier.
Initiatives et réalisation
Conscients des exigences de la foi et revêtus de sa force, ils prendront sans hésiter de nouvelles initiatives et, si besoin est, en assureront la réalisation.
C’est la force de la foi qui va éclairer le fidèle dans son action. Le Concile veut faire prendre conscience que cet engagement est actif. Le chrétien est appelé à être un moteur dans son champ d’action, il doit, s’il le peut, innover et porter jusqu’à son terme le projet.
Le laïc a un rôle important qui ne peut se faire sans la grâce, force reçue dans la foi qui impose une vraie responsabilité.

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