Elle entre dans une église et renonce à se suicider

Laurence Cottet (1)

C’est une descente aux enfers qui s’arrête à l’église. L’histoire d’une femme, non croyante, sauvée de la mort par l’homélie d’un prêtre lors d’une messe, dans une église parisienne.

Invitée à témoigner dans l’émission française Salut Les Terriens sur Canal + le 14 mai dernier, Laurence Cottet, 55 ans, raconte son douloureux parcours qui la pousse, quelques années plus tôt, à vouloir mettre fin à sa vie. Elle n’élude rien et parle avec sincérité de son alcoolisme et de la mort de son mari. Face à cette disparition, dévastée par le chagrin, Laurence se réfugie dans le travail et l’alcool, de plus en plus, jusqu’à la dépression, les comas éthyliques, et les tentatives de suicide.

Sur le plateau, l’animateur Thierry Ardisson égraine les malheurs et déboires qui ont émaillés l’itinéraire de cette femme, brillante au travail. Le 23 janvier 2009, alors qu’elle occupe un poste important chez Vinci, elle participe à la traditionnelle cérémonie des vœux où l’alcool coule à flot en « open bar ». Là, au milieu de la salle de réception, devant 650 cadres supérieurs, elle s’écroule, ivre morte. Elle est trainée dans son bureau, et se réveille plus tard, allongée sur la moquette, en découvrant qu’elle s’était vomie dessus.

À ce moment-là « j’ai perdu ma dignité de femme […] réagit-elle, et ma décision est prise: je prends mes baskets, et je m’en vais à Denfert-Rochereau (station de métro parisienne, NDLR), pour me jeter sous la rame du métro ».

« Et là, miracle ! » interrompt l’animateur sous le regard amusé et souriant de madame Cottet qui connaît la suite. Elle entend sonner les cloches de l’église voisine. Elle rentre dans l’édifice et entend l’homélie du prêtre : « Fuyez la débauche, le Seigneur vous a donné un corps, il ne vous appartient pas. Il vous l’a donné pour le servir ». Une phrase, dit-elle, « qui m’a frappé le visage ».

Après l’homélie Laurence reste dans l’église pour suivre la messe, et elle communie pour la première fois depuis l’enterrement de son mari. « Cette communion est nouvelle. Je ressens une force inouïe, surnaturelle mais intérieure. Comme une grâce en moi. Je découvre Dieu, le mien. Un Dieu qui protège et parle à mon cœur », écrit-elle dans une œuvre biographique, intitulé « Non ! J’ai arrêté ».

Ce jour-là, explique-t-elle encore dans son ouvrage, « je fais une rencontre qui me sauve, […] j’étais seule, extrêmement affaiblie et totalement démunie. J’avais tout perdu : ma dignité de femme, mon amour-propre, ma beauté intérieure, mon travail, mes amis, ma famille, mes forces…sauf la vie ».

Et depuis cette messe fortuite sur la route de son suicide, le 24 janvier 2009, non seulement Laurence continue de vivre, mais elle ne boit plus une seule goutte d’alcool. « Une force m’habite discrètement, poursuit-elle dans son livre. J’ose dire oui à la vie ! Grâce à la véritable lumière trouvée là où je ne l’attendais pas ».

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