Cours d’été avec le pape Benoît XVI à Sydney

par le père Thomas Rosica, c.s.b.

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Cette semaine, j’ai l’occasion de regarder quelques rediffusions de la Journée mondiale de la jeunesse 2008 à Sydney, en Australie.
Souvent, lorsque nous sommes au beau milieu d’une aventure, il est difficile d’apprécier toute la magnitude, la profondeur et la beauté ambiante. Cette semaine, j’ai le privilège de regarder de nouveau ces scènes spectaculaires, écoutant une nouvelle fois les messages profonds du pape Benoît XVI, admirant le travail consciencieux de l’équipe de Sel + Lumière qui m’accompagna « Down under » et remerciant Dieu pour tous ceux, particulièrement les Chevaliers de Colomb, qui ont rendu possible la couverture de ce grand événement écclesial !

Le pape Benoît XVI a enseigné quelques leçons puissantes lors de ce cours d’été à la Journée mondiale de la jeunesse 2008 à Sydney le mois dernier. Le « mégarassemblement » de jeunes dans la métrople australienne permis au pape Benoît d’articuler son souci pour la nature, l’écologie et l’environnement. En faisant appel aux sensibilités écologiques et environnementales des jeunes, le pape leur a enseigné qu’ils croient vraiment en un Dieu qui a créé toutes choses et que le plan de Dieu pour la création doit être respecté.

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Piété et dévotion publiques

La présentation renversante des stations de la croix aux emplacements les plus saisissants de Sydney fut un instrument et une méthode d’enseignement évangélique très efficace dans une terre chrétienne relativement nouvelle. La reconstitution a été regardée par des centaines de milliers de personnes dans la ville et par un auditoire télévisisé d’environ 500 millions de personnes. Condamné à mort au Musée des Beaux-arts de la Nouvelle-Galles du Sud, Jésus a été fouetté et châtié au majestueux Théatre de l’Opéra de Sydney. Jésus et la croix ont alors navigué sous le pont du port de Sydney vers Darling Harbor, où le Seigneur fut aidé par Simon de Cyrène, joué par un acteur arborigène qui a pu faire réfléchir les Australiens sur la façon dont les puissances coloniales ont capturé et enchaîné le peuple autochtone sur les bords de la frontière australienne du 19ème siècle.

Dans la pénombre de cette nuit d’un vendredi d’hiver australien, Jésus a été traîné jusqu’à la scène centrale, dépouillé de ses vêtements et attaché à une croix en bois et en métal qui fut levé mécaniquement pour le supplice final au port de Sydney. Faisant écho aux stations de la croix historiques de la JMJ 2002 à Toronto, le corps du Seigneur fut doucement abaissé par un long tissu de satin, bercé par une souffrante Marie, et transporté sur les épaules de ses disciples à travers cette foule de personnes en deuil le long du port. La fin dramatique mettait la table à la résurrection du Christ.

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« Vivant » à Darlinghurst

À l’extrémité des stations de la croix, le Pape rencontra des jeunes ayant une dépendance à la drogue et d’autres problèmes suivant le programme de réhabilitation « Vivant ». Le Pape échangea ouvertement avec eux au sujet des faux dieux d’aujourd’hui et du culte de trois choses : les possessions matérielles, l’amour possessif et le pouvoir.

« Je vois en vous des ambassadeurs d’espérance pour ceux qui se trouvent dans les mêmes conditions. Aidez-les, grâce à votre expérience, à reprendre leur chemin de vie et à fuir l’attraction de la mort. L’Evangile montre que Jésus aime avant tout ceux qui se sont égarés car lorsqu’ils prennent conscience de leur erreur ils s’ouvrent plus que tout autre à sa parole de salut ».

Moment de renouvellement pour l’Église australienne

Le pape Benoît a pris l’occasion de la messe du matin du samedi 19 juillet pour partager personnellement la douleur des victimes d’abus sexuel commis par des prêtres en Australie, allant encore plus loin que les excuses qu’il avait faite aux Etats-Unis, quelques mois plus tôt :

« Je désire ici m’arrêter quelques instants pour évoquer la honte que nous avons tous éprouvé à la suite des abus sexuels commis sur des mineurs par quelques prêtres et religieux de ce pays. Je suis vraiment profondément désolé pour la douleur et la souffrance que les victimes ont supportées et je les assure qu’en tant que Pasteur je partage leur souffrance. Ces méfaits qui constituent une trahison grave de la confiance doivent être condamnés sans équivoque. »

La nouvelle ère de Benoît XVI proclamée à Sydney

À la liturgie du dimanche 20 juillet, point culminant des six jours d’événements publics et privés de la Journée mondiale de la jeunesse, le pape Benoît XVI a parlé du désert spirituel qui grandit : le vide intérieur, une crainte anonyme et un sens discret du désespoir affligent l’humanité. Il a également décrit une nouvelle génération de chrétiens « appelée à contribuer à l’édification d’un monde où la vie est accueillie, respectée et aimée, non rejetée ou ressentie comme une menace et par conséquent détruite. Une nouvelle ère où l’amour n’est pas avide et égoïste, mais pur, fidèle et sincèrement libre, ouvert aux autres, respectueux de leur dignité, cherchant leur bien et rayonnant la joie et la beauté. »

La Journée mondiale de la jeunesse n’appartient pas à un seul Pape

Remerciant le pape Benoît XVI dans ses remarques à la conclusion de la messe de clôture, le cardinal George Pell de Sydney a indiqué que la Journée mondiale de la jeunesse du monde agit en tant qu’antidote aux images d’un catholicisme en régression ou miné par la controverse. « Cela montre l’Église comme elle est vraiment, vivante avec de l’énergie évangélique (…) Votre sainteté, les JMJ sont l’invention du pape Jean Paul le Grand (…) [pourtant] les JMJ du monde n’appartiennent pas à un Pape, ou même à une génération, mais font maintenant partie intégrale de la vie de l’église. »

Benoît XVI a fourni à l’Australie un programme pour le renouvellement spirituel et social d’une nation entière. Alors que les Jeux olympiques apporta beaucoup de lustre et de « glam » à ce pays en 2000, la Journée mondiale de la jeunesse 2008 n’a pas apporté des médailles d’or, d’argent ou de bronze, mais quelque chose d’encore plus grand : elle a donné à l’Australie et à Sydney une âme et un futur.

Aujourd’hui, je remercie Dieu de la sagesse et du génie du pape Jean Paul II qui a inventé cet instrument puissant de la nouvelle évangelisation maintenant connu sous le nom de Journée mondiale de la jeunesse. Et je dis merci à Dieu pour le pape Benoît XVI qui poursuit la tradition. Remerciez Dieu pour de tels événements qui sont maintenant une partie ordinaire de la vie de l’Église… pour donner espoir au monde.

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