“Seigneur donne-moi de cette eau, que je n’aie plus jamais soif”

Par le père Thomas Rosica, C.S.B.

Le Mont Garizim près du puit de Jacob est situé dans le centre d’Israël dans la ville biblique de Sichem, appelée aujourd’hui Naplouse. C’est la rencontre de Jésus avec la Samaritaine qui a rendu ce puit célèbre dans la tradition chrétienne. Plusieurs choses semblent anormales dans cette scène du puit de Jacob. Tout d’abord, le puit est un espace public accessible aux hommes et aux femmes, mais ils ne devraient pas être là en même temps.

Pourquoi cette femme vient-elle au puit à midi? Probablement parce que les femmes de son village l’évitent à cause de son comportement honteux (elle a eu cinq maris et elle vie maintenant avec un autre homme qui n’est pas son mari vv. 16-18). Elle parle avec un homme étranger en public. Elle admet même cette incongruité : « Comment toi, un juif, tu me demande à boire, à moi une Samaritaine ? » (v. 9). Pour un homme, parler à une femme laissée à elle-même sur une place publique, est très suspect. Les disciples sont profondément choqués (une fois de plus) par le comportement de Jésus.

La femme, surprise, a demandé à Jésus s’il pensait qu’il était plus grand que «notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » (Jn 4, 12). Au cours du dialogue avec la Samaritaine, Jésus révèle qu’il est en fait plus grand que le patriarche Jacob. Et que lui, Jésus, inaugure une nouvelle alliance, un nouveau culte et une nouvelle révélation. La Samaritaine est invitée par Jésus à voir à un tout autre niveau : il y a l’eau et puis il y a l’eau vive ; le pain et la nourriture qui vient de Dieu ; Jacob et Jésus ; le Messie annoncé et Jésus ; des idées sur le culte et le culte véritable ;  la liste est longue…

La Samaritaine est la personne de l’Évangile de Jean qui a été catéchisée avec le plus d’attention et d’intensité. Cette femme, à qui Jésus a révélé la vérité sur sa vie, a laissé sa cruche d’eau et est allée dans la ville pour inviter les gens à venir voir Jésus : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? » Cela ne prendrait-il pas sens pour nous qui avons déjà fait l’expérience de la foi, et puis maintenant, pour tout ce que nous faisons de le but de persuader les autres à venir à LUI, la source ?

Si vous avez déjà connu la famine ou la sécheresse, vous savez quelle bénédiction l’eau peut être. Si pendant des mois ou des années il n’a pas plu, la terre asséchée se fissure et la poussière étouffe toute créature vivante. Quand la pluie tombe sur cette terre désolée, il s’agit d’un don de Dieu. Elle rafraîchit le sol. Une odeur rafraîchissante surgit de la terre, et en quelques jours, le désert se transforme en paradis fleurissant. Nous sommes souvent comme une terre sans eau. Dieu tient prête pour nous, une eau merveilleuse et rafraîchissante. « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n’aie plus soif ».

Se repentir, c’est reconnaître nos besoins vitaux au milieu du désert, c’est faire tomber les barrières qui existent entre nous, c’est trouver l’eau vive qui va réellement désaltérer notre soif.
 
 

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