Droits de l’enfant : accusé par l’ONU, le Vatican réplique

blog_1391636022Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent près de l’Onu à Genève

Suite à la publication ce mercredi matin d’un rapport très dur à l’égard de l’Eglise sur son attitude face aux abus sur mineurs commis par des membres du clergé, le Saint-Siège a réagi dans un communiqué, indiquant qu’il étudierait de près les Observations du Comité des Droits de l’enfant des Nations-Unies.

Dans son rapport, le Comité des Droits de l’enfant des Nations unies a sévèrement critiqué la politique du Vatican face aux cas d’abus sexuels sur des enfants commis principalement par des membres du clergé, exigeant que désormais tout religieux pédophile soit déféré devant la justice. Dans la foulée, Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent près de l’Onu à Genève a déclaré que ce rapport déformait les faits et qu’il semblait ne pas tenir compte de l’audition de la délégation du Vatican mi janvier. « On dirait quasiment que le rapport était préparé à l’avance, avant la rencontre avec la délégation du Saint-Siège », a fait savoir Mgr Silvano Tomasi, dans une interview à Radio Vatican. « Le document (de l’ONU) ne semble pas à jour », ajoutait Mgr Tomasi, avant de détailler les mesures prises par l’Eglise catholique contre ces abus.

Le langage dans les textes qui concernent le Saint-Siège est un peu dur et quelque fois, peu correct. Alors, il faut, avec patience, répondre à toutes les affirmations contenues dans ce rapport et préparer une information adéquate de manière à ce que l’objectif que l’on veut atteindre, la protection des enfants, puisse être vraiment satisfait.

Et comment répondez-vous précisément, point par point, aux accusations de l’ONU ?

Les rapports demandent au Saint-Siège de changer des principes, des enseignements qui ne sont pas négociables, comme la protection de la vie. La Convention sur les droits de l’enfant elle-même, dans son préambule, parle de la protection de l’enfant avant et après sa naissance. Mais si on le tue, il n’y a pas d’espace pour l’application des droits de l’homme. Alors, avec toute l’attention et le respect possible, on doit vraiment mieux définir et expliquer avec précision, pas seulement la défense et la raison des principes que le Saint-Siège défend, qui sont des principes et des valeurs qui constituent le vrai bien-commun de la famille humaine mais aussi, mettre en évidence que le Saint-Siège, pour sa part, et les conférences épiscopales dans leurs domaines, ont pris des décisions concrètes qui s’appliquent déjà depuis longtemps, qui veulent clairement prévenir les abus sexuels et dédommager les victimes, aider les victimes de ses abus à se réintégrer dans la société, dans la famille, d’une manière normale et c’est un travail qu’il faut continuer. Il y a toute la bonne volonté de le faire. On espère que cela soit apprécié, même par ceux qui ont une philosophie bien différente de la tradition catholique.

L’ONU avait pourtant dit que le Vatican avait pris plus de dispositions que d’autres États pour protéger les mineurs. Qu’est-ce qui a changé ?

Mais, c’est une impression, peut-être qu’une bonne partie du texte était déjà formulé et on a ajouté quelques paragraphes pour prendre en considération les échanges qui ont eu lieu entre le comité et la délégation du Saint-Siège (mi-janvier). Mais de toute manière, il faudra, avec compétence, répondre d’une manière efficace au Comité pour expliquer que, vraiment, la réalité n’est pas complètement ce que le Comité a présenté dans son rapport.

Source : Radio Vatican

 

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