Conclusion de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens

Texte en provenance du site français de Radio Vatican:

(RV) Le Pape François a présidé ce lundi soir, 25 janvier 2016, en la basilique de Saint-Paul-Hors-les-Murs, une célébration œcuménique pour conclure la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens.

Le Pape a traversé la Porte Sainte (ouverte officiellement le 13 décembre dernier) avec le métropolite Gennadios, représentant du Patriarcat œcuménique d Constantinople, et avec Sir David Moxon, évêque anglican néo-zélandais, représentant personnel à Rome de l’archevêque de Canterbury, «pour rappeler que l’unique porte qui nous conduit au salut est Jésus-Christ notre Seigneur, le visage miséricordieux du Père.»

Dans son homélie, en ce 25 janvier qui marque la commémoration liturgique de la Conversion de Saint Paul, François s’est appuyé sur l’expérience de Paul sur le chemin de Damas pour rappeler que ce bouleversement «n’était pas d’abord un changement moral, mais une expérience transformante de la grâce de Dieu, et en même temps l’appel à une nouvelle mission, celle d’annoncer à tous ce Jésus qu’avant il persécutait en persécutant ses disciples». Une mission qui ne se fondait donc pas sur ses mérites, mais sur «la bonté de Dieu».

«Pour les premiers chrétiens, comme aujourd’hui pour nous tous, baptisés, c’est un motif de réconfort et de constante stupeur de savoir avoir été choisis pour faire partie du dessein de salut de Dieu, acté en Jésus-Christ et dans l’Église», a rappelé le Pape. Tout repose donc sur l’appel de Dieu : «Nous pouvons progresser sur la voie de la pleine communion visible entre les chrétiens, pas seulement quand nous nous rapprochons les uns des autres, mais surtout dans la mesure à laquelle nous nous convertissons au Seigneur, qui par sa grâce nous choisit et nous appelle à être ses disciples.»

«L’unité se fait en chemin», a lancé le Pape en sortant de son texte, en appelant que les chrétiens des différentes Églises travaillent ensemble à la diffusion de l’Évangile.

Un appel au pardon et à la miséricorde

Le Pape François a voulu situer ce temps de prière dans la démarche du Jubilé de la Miséricorde et dans une demande de pardon, utilisant des termes proches de ceux utilisés par Saint Jean-Paul II lors du Jubilé de l’an 2000 : «comme évêque de Rome et pasteur de l’Église catholique, je veux invoquer miséricorde et pardon pour les comportements non évangéliques tenus de la part de catholiques dans les confrontations avec des chrétiens d’autres Églises, a déclaré le Pape François. Dans le même temps, j’invite tous les frères et sœurs catholiques à pardonner si, aujourd’hui ou dans le passé, ils ont subi des offenses d’autres chrétiens. Nous ne pouvons pas annuler ce qui s’est passé, mais nous ne voulons pas permettre que le poids des fautes passées continue à falsifier nos rapports. La miséricorde de Dieu renouvellera nos relations.»

Le Pape a aussi évoqué les martyrs communs aux différentes communautés chrétiennes : «Ici devant la tombe de Saint Pierre, apôtre et martyr, (…) nous sentons que notre humble requête est soutenus par l’intercession de la multitude des martyrs chrétiens d’hier et d’aujourd’hui. Ils ont répondu avec générosité à l’appel du Seigneur, ils ont donné un témoignage fidèle, avec leur vie, des œuvres merveilleuses que Dieu a accompli pour nous, et expérimentent déjà la pleine communion à la présence de Dieu le Père». Un exemple qui manifeste «l’œcuménisme du sang», a rappelé le Pape, sortantde son texte pour reprendre une expression qu’il utilise régulièrement.

Dans un geste improvisé, à la fin de la cérémonie, le Pape a demandé aux deux représentants des Églises sœurs de venir à ses côtés pour qu’ils puissent donner ensemble la bénédiction finale.

(CV)

Nous constaterons que nous ne sommes « plus qu’un ».

blog_1452869798(Photo: Courtoisie Catholic News Service)

Du 18 au 25 janvier 2016 aura lieu la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Pour l’occasion, toutes sortes d’activités de ressourcement et de prière œcuménique seront organisées partout dans le monde. Le thème de cette année, « Appelés à proclamer les hauts faits du Seigneur » (cf. 1 Pierre 2, 9) est selon moi très pertinent puisqu’il est facile de faire le lien avec, à la fois, l’année de la miséricorde décrétée par le pape François mais aussi avec la dimension missionnaire de la foi chrétienne. Pour bien vous préparer à cette semaine importante, je vous conseille de consulter ce que nous propose le document du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens fait conjointement avec 
la Commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Églises. Avant de s’y attarder plus longuement je voulais vous partager une expérience que j’ai vécu.

Il y a quelques semaines déjà, je suis allé à Québec par l’entremise de l’agence Amigo Express. Pour ceux qui ont déjà utilisé ce service, vous savez que la plupart du temps le voyage commence par la question : « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? ». Après avoir répondu être journaliste catholique à Sel + Lumière, le conducteur et la passagère ont tous les deux répliqué qu’ils étaient chrétiens eux-aussi, spécifiant qu’ils étaient de dénomination protestante. Nous étions donc trois personnes réunies complètement « par hasard » mais le simple fait de nous savoir chrétiens nous a permis d’échanger sur notre foi et toutes sortes de sujets de société. Je me suis alors rendu compte à quel point les circonstances du monde actuel sont favorables à l’œcuménisme et à l’unité des chrétiens. Notre société n’étant plus chrétienne, le dialogue peut se faire de manière beaucoup plus libre puisque nous n’avons plus vraiment d’intérêt humain à protéger. Selon moi, cela montre que nous avons comme personne et institution atteint une qualité de liberté qui s’approche de plus en plus de la véritable liberté évangélique nécessaire à l’acceptation de la plénitude de la Révélation. C’est ainsi qu’à la fin du voyage, au lieu de leur dire « au revoir » je leur ai dit « Dieu vous bénisse ». Mes interlocuteurs étaient très surpris de m’entendre parler un langage chrétien aussi ouvertement, surtout venant d’un catholique ! Toutefois, ils étaient heureux de la chose et m’ont souhaité la même bénédiction.

Comme je le disais au début, le thème de la semaine de cette année « Appelés à proclamer les hauts faits du Seigneur » (cf. 1 Pierre 2, 9) est fort adéquat puisqu’il manifeste le lien entre l’unité des chrétiens et la transformation missionnaire de l’Église. En effet, ce thème met l’emphase sur « l’appel » de tous les chrétiens. Cette dimension « vocationnelle » de l’unité des chrétiens manifeste bien que cette même unité est d’abord et avant tout un profond désir de Dieu. Cela nous aide donc à prendre conscience des racines humaines des divisions mais également de la priorité de la Grâce dans la construction de cette unité. Nous ne parviendrons à l’unité que si tous ensemble nous nous mettons à l’écoute de la Parole de Dieu d’une manière plus authentique. En ce sens, l’Église catholique ne parviendra à répondre adéquatement aux motions de Dieu que si elle oriente davantage sa pratique pastorale vers la mission. Par le fait même, elle aura mis l’accent sur le dialogue, la prière et l’action commune de tous les chrétiens.

La deuxième partie du thème de cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens souligne que notre appel consiste d’abord à « proclamer les hauts faits du Seigneur ». D’abord, cela signifie que nous devons prendre conscience que notre appel n’est pas de nous proclamer nous-mêmes comme personnes ou communauté mais d’attirer l’attention vers Dieu, vers Jésus. Loin des attitudes « autoréférentielles » (no 94-95) tant décriées par le pape François. Deuxièmement, cette décentralisation de nous-mêmes ne doit pas devenir culpabilisation ou honte de nous-mêmes mais bien manifestation des beautés que Dieu a faites pour nous et en nous. Nous avons tous raison de nous réjouir lorsque nous sommes heureux mais ce bonheur ne peut être authentique qu’en relation avec Celui qui nous donne l’existence et nous appelle à une communion avec Lui. Enfin, de ce témoignage des merveilles de la vie éternelle présentes dans notre vie et reçues par notre baptême, les chrétiens pourront être l’étincelle qui « mettra le feu » au monde. Un feu qui réchauffe et qui donne de l’énergie ! À Cela, de par leur baptême, tous les chrétiens peuvent y participer et, peut-être qu’un jour, alors que nous serons en chemin sans s’en rendre compte, nous nous constaterons que nous ne sommes « plus qu’un » (Jean 17, 11).

Message du pape François pour le Jubilé de la Miséricorde des jeunes garçons et filles

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Vous trouvez ci-dessous le texte complet du message du pape François pour le Jubilé de la Miséricorde des jeunes garçons et filles à Rome du 23 au 25 avril 2016:

Grandir en étant miséricordieux comme le Père

Chers jeunes,

l’Église vit l’Année Sainte de la Miséricorde, un temps de grâce, de paix, de conversion et de joie qui implique tout le monde : petits et grands, proches et lointains. Il n’y a pas de frontière ou de distance qui puissent empêcher la miséricorde du Père de nous rejoindre et de se rendre présente au milieu de nous. Désormais la Porte Sainte est ouverte à Rome et dans tous les diocèses du monde.

Ce temps précieux vous concerne vous aussi, chers jeunes garçons et filles, et je m’adresse à vous pour vous inviter à y prendre part, à en devenir les acteurs, vous découvrant enfants de Dieu (cf. 1 Jn 3, 1). Je voudrais vous appeler un par un, je voudrais vous appeler par votre nom, comme fait Jésus chaque jour, parce que vous savez bien que vos noms sont inscrits dans les cieux (Lc 10, 20), sont gravés dans le cœur du Père qui est le Cœur miséricordieux d’où naît toute réconciliation et toute douceur.

Le Jubilé est une année entière où chaque moment est dit saint afin que notre existence devienne entièrement sainte. C’est une occasion où nous redécouvrons que vivre en frères est une grande fête, la plus belle que nous puissions rêver, la fête sans fin que Jésus nous a enseigné à chanter dans son Esprit. Le Jubilé est la fête à laquelle Jésus invite vraiment chacun, sans distinctions et sans exclure personne. Pour cela j’ai désiré vivre aussi avec vous des journées de prière et de fête. Je vous attends nombreux, donc, au mois d’avril prochain.

“Grandir en étant miséricordieux comme le Père” est le titre de votre Jubilé, mais c’est aussi la prière que nous faisons pour vous tous, vous accueillant au nom de Jésus. Grandir en étant miséricordieux signifie apprendre à être courageux dans l’amour concret et désintéressé, signifie devenir grands aussi bien au physique qu’à l’intérieur. Vous vous préparez à devenir des chrétiens capables de choix et de gestes courageux, en mesure de construire chaque jour, aussi dans les petites choses, un monde de paix.

Vous êtes à un âge d’incroyables changements, où tout semble possible et impossible en même temps. Je vous répète avec beaucoup de force : « Demeurez sur le chemin de la foi avec une ferme espérance dans le Seigneur. Là se trouve le secret de notre chemin ! Lui nous donne le courage d’aller à contrecourant. Croyez-moi: cela fait du bien au cœur, mais il faut du courage pour aller à contrecourant et lui nous donne ce courage ! Avec lui nous pouvons faire de grandes choses ; il nous fera sentir la joie d’être ses disciples, ses témoins. Misez sur les grands idéaux, sur les grandes choses. Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au- delà, vers les grandes choses. Jouez votre vie pour de grands idéaux ! » (Homélie pour la journée des confirmés de l’Année de la Foi, 28 avril 2013).

Je ne peux pas vous oublier, jeunes garçons et filles, qui vivez dans des contextes de guerre, d’extrême pauvreté, de lutte quotidienne, d’abandon. Ne perdez pas l’espérance, le Seigneur a un grand rêve à réaliser avec vous ! Vos amis de votre âge qui vivent dans des conditions moins dramatiques que la vôtre, se souviennent de vous et s’engagent pour que la paix et la justice puissent appartenir à tous. Ne croyez pas aux paroles de haine et de terreur qui sont souvent répétées ; construisez au contraire des amitiés nouvelles. Offrez votre temps, préoccupez-vous toujours de celui qui vous demande de l’aide. Soyez courageux et à contrecourant, soyez des amis de Jésus, qui est le Prince de la paix (cf. Is 9, 6), « tout en Lui parle de miséricorde. Rien en Lui ne manque de compassion » (Misericordiae vultus, n. 8).

Je sais que vous ne pourrez pas tous venir à Rome, mais le Jubilé est vraiment pour tous et sera célébré aussi dans votre Églises locales. Vous êtes tous invités à ce moment de joie ! Ne préparez pas seulement les sacs et les banderoles, préparez surtout votre cœur et votre esprit. Méditez bien les désirs que vous remettrez à Jésus dans le sacrement de la Réconciliation et dans l’Eucharistie que nous célébrerons ensemble.

Quand vous traverserez la Porte Sainte, rappelez-vous que vous vous engagez à rendre sainte votre vie, à vous nourrir de l’Évangile et de l’Eucharistie, qui sont la Parole et le Pain de la Vie, pour pouvoir construire un monde plus juste et plus fraternel.

Que le Seigneur bénisse chacun de vos pas vers la Porte Sainte. Je prie pour vous l’Esprit Saint, afin qu’il vous guide et vous éclaire. Que la Vierge Marie, qui est Mère de tous, soit pour vous, pour vos familles et pour tous ceux qui vous aident à grandir en bonté et en grâce, une vraie Porte de la Miséricorde.

Du Vatican, le 6 janvier 2016, Solennité de l’Épiphanie du Seigneur

FRANCISCUS

« Faits pour plus » : une entrevue avec Leah Darrow

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Il y a une semaine, j’étais présent lors de la conférence Rise up 2015 de CCO/Mission Campus à l’hôtel Le Reine Élizabeth de Montréal. Lors de cette conférence, j’ai eu la chance de rencontrer l’auteure et conférencière Leah Darrow qui s’était déplacée pour l’occasion. J’ai eu l’opportunité de la rencontrer pour parler avec elle du thème de sa conférence intitulée « Made for more », littéralement en français « Faits pour plus » et qui retraçait son expérience de conversion à Dieu alors qu’elle était mannequin pour les plus grandes agences de mode de New York. Voici la traduction française de l’entrevue que vous pourrez visionner bientôt sur nos ondes.

Pouvez-vous nous parler de vous, de votre parcours et nous faire un résumé de la conférence que vous avez prononcée ici au Congrès national Rise Up 2015 à Montréal?

Leah Darrow : Et bien, je suis né et j’ai grandi dans la religion catholique. Lorsque j’ai eu quinze ans et que j’étais à l’école secondaire, j’ai commencé à m’éloigner peu à peu de ma foi et ça m’a amenée à regarder plutôt vers ce que le monde pouvait m’offrir et ce qu’il me promettait pour me combler. J’ai donc commencé à considérer ce qu’il pouvait m’enseigner sur l’amour, les relations, sur la beauté et la féminité. Malheureusement, le monde m’a donné des réponses qui n’étaient pas très saines mais je les ai suivies quand même et cela m’a menée jusqu’au point où après avoir auditionné à l’émission « America Next Top Model », j’ai pu y participer. J’habitais donc à New York et je vivais la vie de mannequin. Un jour, j’ai eu un contrat avec un magazine international de mode et, lors d’une séance de photos, croyez-le ou non mais j’ai eu un moment de conversion. Dieu a vraiment touché mon cœur d’une manière très forte et profonde. Pour résumer, je crois qu’à ce moment-là, j’ai réalisé que j’étais faite pour plus; que j’étais faite pour plus que pour cette revue et le type de relations dans lesquelles j’étais engagée avec les hommes. J’en suis venue à comprendre que le mode de vie que je vivais jusque là n’était ni le plus sain, ni le meilleur. Ce fut donc un moment dans ma vie où j’ai pu revenir vers Dieu et où je lui ai demandé de revenir dans ma vie et de la Capture d’écran 2016-01-07 à 10.46.39changer. J’ai donc commencé cette nouvelle vie avec le sacrement de la réconciliation. Ce changement a pris plusieurs années mais une fois que j’ai été remise sur pied s’est présentée l’opportunité de partager mon histoire. Et c’est ce que je continue de faire.

Ce soir, j’ai partagé mon histoire de conversion ici à la conférence Rise Up avec tous les jeunes adultes présents et j’ai insisté sur le fait que nous avons été créés pour plus que ce que le monde nous propose. Je crois que c’est le message central de ma conférence : la miséricorde de Dieu est abondante et généreuse. Dieu peut nous aider à voir que nous avons été faits pour davantage lorsque nous Lui donnons notre cœur et notre vie.


Vous faites cela depuis combien de temps et quelles sont les réactions des gens que vous rencontrez lors de vos conférences?

Leah Darrow : Je fais des conférences depuis 2008. Je fais donc cela depuis quelques années maintenant. C’est véritablement une grâce puisque c’est définitivement pas quelques chose que j’avais prévu! Je n’ai jamais pensé que j’allais raconter mon histoire aux gens… J’ai eu ce moment extraordinaire de conversion au Christ et je vivais une vie de chrétienne normale en essayant d’être de jour en jour plus proche de Lui mais je ne pensais pas qu’Il voulait que je parle de mon expérience. Pour être franche, je ne voulais pas vraiment en parler mais parfois vient un moment où une opportunité apparaît. À ce moment-là, je me suis sentie appelée par Dieu à livrer mon histoire afin que d’autres puissent savoir qu’ils ne sont pas seuls. J’ai donc finalement dit « oui » au Seigneur à le servir de cette manière.

Capture d’écran 2016-01-07 à 10.46.47J’aime vraiment les rencontres et les témoignages que je reçois des personnes qui m’ont entendue. Très souvent des personnes viennent me voir et me disent : «moi aussi », peut-être pas de la même manière mais eux aussi sont tombés et ont fait des erreurs. Pour eux, c’est encourageant d’entendre quelqu’un leur dire : « vous n’êtes pas vos péchés » et qu’ils peuvent revenir même s’ils ont un passé dont ils ne sont pas fiers. C’est ce que Dieu a fait avec moi. Nos vies sont vraiment importantes. Nous serons peut-être le seul exemplaire de l’Évangile que bien des personnes pourront lire! C’est pour cela que nous devons absolument faire en sorte que nos vies soient centrées sur le Christ, sur sa Grâce et son Amour et de les partager avec les autres avec joie et un sourire.

Je peux témoigner de l’engouement des jeunes ce soir pour ce que vous avez dit durant votre conférence. Quelles sont vos réactions à vous suite à la conférence de ce soir à Montréal?

Leah Darrow : C’est une bénédiction et un honneur parce que j’ai accès aux premières loges d’où je peux assister au travail de l’Esprit Saint! En effet, je peux voir directement ce que l’Esprit Saint fait dans le cœur des personnes et c’est très beau. J’aime livrer mon témoignage mais la meilleure partie de mon histoire c’est le Christ. Vous savez, si vous preniez mon histoire et que vous y enleviez Dieu, ce serait une histoire très triste. Cependant, lorsque je montre comment Dieu est entré dans ma vie, c’est vraiment ce qui rend mon histoire fantastique parce qu’elle est centrée sur la miséricorde et la conversion. Je crois que les personnes aiment beaucoup cette histoire parce cela permet de réaliser qu’eux aussi n’ont plus à vivre de cette manière. Qu’ils peuvent vivre une meilleure vie et qu’eux aussi ont été créés pour davantage. Les réponses que j’ai eues de la part des jeunes de ce soir étaient exceptionnelles. C’était beau de voir comment Dieu travaille dans leurs cœurs. Plusieurs personnes sont venues me voir pour me dire qu’elles allaient aller à la confession pour la première fois depuis des années parce qu’ils ont senti que Dieu les avaient touchés à ce moment-là. Quelle bénédiction de pouvoir être témoin de cela! De voir que Dieu utilise tout le monde. Des gens brisés comme moi peuvent travailler à sa mission et je me considère honorée et bénie de pouvoir faire partie de cette œuvre.

Homélie du pape François pour la Messe de minuit

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Vous trouverez ci-dessous l’homélie du pape François lors de la Messe de la veille de Noël en la Basilique Saint-Pierre de Rome:

En cette nuit, resplendit une « grande lumière » (Is 9, 1) ; sur nous tous brille la lumière de la naissance de Jésus. Comme les paroles du prophète Isaïe que nous avons écoutées sont vraies et actuelles : « Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse » (9, 2) ! Notre cœur était déjà rempli de joie par l’attente de ce moment, mais maintenant, ce sentiment est multiplié et surabonde, parce que la promesse s’est accomplie, finalement elle s’est réalisée. Joie et allégresse nous assurent que le message contenu dans le mystère de cette nuit vient vraiment de Dieu. Il n’y a pas de place pour le doute ; laissons-le aux sceptiques qui, pour interroger seulement la raison, ne trouvent jamais la vérité. Il n’y a pas de place pour l’indifférence qui domine dans le cœur de celui qui ne réussit pas à aimer parce qu’il a peur de perdre quelque chose. Toute tristesse est bannie, parce que l’Enfant Jésus est le véritable consolateur du cœur.

Aujourd’hui, le Fils de Dieu est né : tout change. Le Sauveur du monde vient pour se faire participant de notre nature humaine ; nous ne sommes plus seuls ni abandonnés. La Vierge nous offre son Fils comme principe d’une vie nouvelle. La lumière vient éclairer notre existence, souvent enfermée dans l’ombre du péché. Aujourd’hui découvrons d’une façon nouvelle qui nous sommes ! En cette nuit, nous est rendu manifeste le chemin à parcourir pour rejoindre le but. Maintenant, toute peur et toute frayeur doivent cesser, parce que la lumière nous indique la route vers Bethléem. Nous ne pouvons demeurer inertes. Il ne nous est pas permis de rester arrêtés. Nous devons aller voir notre Sauveur déposé dans une mangeoire. Voilà le motif de la joie et de l’allégresse : cet Enfant est « né pour nous », il nous est « donné à nous », comme l’annonce Isaïe (cf. 9, 5). À un peuple qui depuis deux mille ans parcourt toutes les routes du monde pour rendre chaque homme participant de cette joie, est confiée la mission de faire Capture d’écran 2015-12-24 à 16.18.00connaître le « Prince de la paix » et devenir son instrument efficace au milieu des nations.

Et donc, quand nous entendons parler de la naissance du Christ, restons en silence et laissons parler cet Enfant ; imprimons dans notre cœur ses paroles sans détourner notre regard de son visage. Si nous le prenons dans nos bras et si nous nous laissons embrasser par lui, il nous apportera la paix du cœur qui n’aura jamais de fin. Cet Enfant nous enseigne quelle est la chose vraiment essentielle dans notre vie. Il naît dans la pauvreté du monde, parce qu’il n’y a pas de place à l’hôtellerie pour lui et sa famille. Il trouve abri et soutien dans une étable, et il est déposé dans une mangeoire pour animaux. Pourtant, de ce rien, émerge la lumière de la gloire de Dieu. À partir de là, pour les hommes au cœur simple, commence le chemin de la libération véritable et du rachat éternel. De cet Enfant, qui porte imprimés sur son visage les traits de la bonté, de la miséricorde et de l’amour de Dieu le Père, jaillit pour nous tous, ses disciples, comme l’enseigne l’apôtre Paul, l’engagement à « renoncer à l’impiété » et à la richesse du monde, pour vivre « de manière raisonnable, avec justice et piété » (Tt 2, 12).

Dans une société souvent éprise de consommation et de plaisir, d’abondance et de luxe, d’apparence et de narcissisme, Lui nous appelle à un comportement sobre, c’est-à-dire simple, équilibré, cohérent, capable de saisir et de vivre l’essentiel. Dans un monde qui est trop souvent dur avec le pécheur et mou avec le péché, il faut cultiver un fort sens de la justice, de la recherche et de la mise en pratique de la volonté de Dieu. Dans une culture de l’indifférence qui finit souvent par être impitoyable, que notre style de vie soit au contraire plein de piété, d’empathie, de compassion, de miséricorde, puisées chaque jour au puits de la prière.

Comme pour les bergers de Bethléem, que nos yeux puissent aussi être pleins d’étonnement et d’émerveillement, contemplant dans l’Enfant-Jésus le Fils de Dieu. Et, devant Lui, que jaillisse de nos cœurs l’invocation : « Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde, et donne-nous ton salut » (Ps 85, 8).

[02277-FR.01] [Texte original: Français]

Discours du pape François à l’occasion de la présentation des voeux de Noël à la Curie romaine

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Chers frères et sœurs,

Je vous demande de m’excuser de ne pas parler debout, mais depuis quelques jours je suis sous l’influence de la grippe et je ne me sens pas très fort. Avec votre permission, je vous parle assis.

Je suis heureux de vous adresser mes vœux les plus cordiaux de saint Noël et d’heureuse nouvelle année, que j’étends à tous les collaborateurs, aux Représentants pontificaux et particulièrement à ceux qui, au cours de l’année passée, ont terminé leur service pour avoir atteint la limite d’âge. Nous nous souvenons aussi des personnes qui ont été rappelées à Dieu. Ma pensée et ma gratitude vont à vous tous et à vos proches.

Dans ma première rencontre avec vous, en 2013, j’ai voulu souligner deux aspects importants et inséparables du travail curial : le professionnalisme et le service, indiquant la figure de saint Joseph comme modèle à imiter. Par contre, l’an passé, pour nous préparer au Sacrement de la Réconciliation, nous avons affronté quelques tentations et “maladies” – le “catalogue des maladies curiales” – aujourd’hui au contraire je devrais parler des “antibiotiques curiaux”–qui pourraient frapper chaque chrétien, curie, communauté, congrégation, paroisse et mouvement ecclésial. Maladies qui demandent prévention, vigilance, soin et, malheureusement dans certains cas, interventions douloureuses et prolongées.

Certaines de ces maladies se sont manifestées au cours de cette année, causant beaucoup de douleur à tout le corps et blessant beaucoup d’âmes avec aussi du scandale.

Il semble juste d’affirmer que cela a été – et le sera toujours – l’objet d’une sincère réflexion et de mesures déterminantes. La réforme ira de l’avant avec détermination, lucidité et résolution, parce que Ecclesia semper reformanda.

Toutefois, les maladies et même les scandales ne pourront pas cacher l’efficacité des services que la Curie romaine avec effort, avec responsabilité, avec engagement et dévouement, rend au Pape et à toute l’Église, et cela est une vraie consolation. Saint Ignace enseignait que « c’est le propre du mauvais esprit de tourmenter, de causer de la tristesse, d’élever des obstacles, de troubler par de fausses raisons, afin d’empêcher de progresser; au contraire, c’est le propre du bon esprit de donner courage et forces, consolations et larmes, inspirations et sérénité, diminuant et écartant toute difficulté, afin d’avancer sur le chemin du bien »1.

Ce serait une grande injustice de ne pas exprimer une vive gratitude et un juste encouragement à toutes les personnes saines et honnêtes qui travaillent avec dévouement, dévotion, fidélité et professionnalisme, offrant à l’Église et au Successeur de Pierre le réconfort de leur solidarité et de leur obéissance ainsi que de leurs prières généreuses.

De plus, les résistances, les fatigues et les chutes des personnes et des ministres sont aussi des leçons et des occasions de croissance, et jamais de découragement. Ce sont des opportunités pour revenir à l’essentiel qui consiste à faire le point avec la conscience que nous avons de nous- mêmes, de Dieu, du prochain, du sensus Ecclesiae et du sensus fidei.

De ce revenir à l’essentiel je Capture d’écran 2015-12-21 à 09.04.40voudrais vous parler aujourd’hui alors que nous sommes au début du pèlerinage de l’Année Sainte de la Miséricorde, ouverte par l’Église il y a peu de temps, et qui représente pour elle et pour nous tous un fort appel à la gratitude, à la conversion, au renouveau, à la pénitence et à la réconciliation.

En réalité, Noël est la fête de la Miséricorde infinie de Dieu. Saint Augustin d’Hippone dit : « Quelle miséricorde saurait l’emporter pour des malheureux sur celle qui a fait descendre du ciel le Créateur du ciel, qui a revêtu d’un corps de terre le Fondateur de la terre, égalé à nous dans notre nature mortelle Celui qui demeure l’égal de son Père dans son éternelle nature, donné une nature d’esclave au Maître du monde, condamné le Pain même à avoir faim, la Plénitude à avoir soif, réduit la Puissance à la faiblesse, la Santé à la souffrance, la Vie à la mort; et cela pour apaiser en nous la faim, étancher la soif, soulager nos souffrances, éteindre l’iniquité, enflammer la charité? »2.

Donc, dans le contexte de cette Année de la Miséricorde et de la préparation à Noël, désormais à nos portes, je voudrais vous présenter une aide pratique pour pouvoir vivre fructueusement ce temps de grâce. Il s’agit d’un “catalogue des vertus nécessaires” non-exhaustif, pour qui prête service à la Curie et pour tous ceux qui veulent rendre féconde leur consécration ou leur service à l’Église.
J’invite les Chefs de Dicastères et les Supérieurs à l’approfondir, à l’enrichir et à le compléter. C’est une liste qui part d’une analyse acrostiche de la parole « Misericordia », afin qu’elle soit notre guide et notre phare :

1. Le caractère Missionnaire et pastoral. Le caractère missionnaire est ce qui rend, et montre la curie fructueuse et féconde ; elle est la preuve de la vigueur, de l’efficacité et de l’authenticité de notre action. La foi est un don, mais la mesure de notre foi se prouve aussi par la capacité que nous avons de la communiquer 3. Chaque baptisé est missionnaire de la Bonne Nouvelle avant tout par sa vie, par son travail et par son témoignage joyeux et convaincu. Le caractère pastoral sain est une vertu indispensable spécialement pour chaque prêtre. C’est l’engagement quotidien à suivre le Bon Pasteur qui prend soin de ses brebis et donne sa vie pour sauver la vie des autres. C’est la mesure de notre activité curiale et sacerdotale. Sans ces deux ailes nous ne pourrons jamais voler et ni atteindre la béatitude du serviteur fidèle (cf. Mt 25, 14-30).

2. Aptitude [Idoneità] et sagacité. L’aptitude demande l’effort personnel d’acquérir les qualités nécessaires et requises pour exercer au mieux ses propres tâches et activités, avec l’intelligence et l’intuition. Elle s’oppose aux recommandations et aux faveurs. La sagacité est la rapidité d’esprit à comprendre et à affronter les situations avec sagesse et créativité. Aptitude et sagacité représentent aussi la réponse humaine à la grâce divine, quand chacun de nous suit ce célèbre dicton : “Tout faire comme si Dieu n’existait pas et, ensuite, laisser tout à Dieu comme si je n’existais pas”. C’est le comportement du disciple qui s’adresse au Seigneur tous les jours avec ces paroles de la très belle Prière universelle attribuée au Pape Clément XI : « Guide-moi par ta sagesse, soutiens-moi par ta justice… encourage-moi par ta bonté, protège-moi par ta puissance. Je t’offre, ô Seigneur : mes pensées, pour qu’elles soient dirigées vers toi ; mes paroles, pour qu’elles soient de toi ; mes actions, pour qu’elles soient selon toi ; mes tribulations, pour qu’elles soient pour toi »4.

3. Spiritualité et humanité. La spiritualité est la colonne vertébrale de tout service dans l’Église et dans la vie chrétienne. Elle est ce qui nourrit toute notre conduite, la soutient et la protège de la fragilité humaine et des tentations quotidiennes. L’humanité est ce qui incarne la véridicité de notre foi. Celui qui renonce à son humanité renonce à tout. L’humanité est ce qui nous rend différents des machines et des robots qui n’entendent pas et ne s’émeuvent pas. Quand il nous est difficile de pleurer sincèrement ou de rire franchement – ce sont deux signes – , alors notre déclin a commencé ainsi que
notre processus de transformation d’“hommes” en autre chose. L’humanité c’est savoir montrer tendresse et familiarité, courtoisie avec tous (cf. Ph 4, 5). Capture d’écran 2015-12-21 à 09.04.15Spiritualité et humanité, tout en étant des qualités innées, sont toutefois des potentialités à réaliser entièrement, à atteindre continuellement et à manifester quotidiennement.

4. Exemplarité et fidélité. Le Bienheureux Paul VI a rappelé à la Curie – en 63 – « sa vocation à l’exemplarité »5. Exemplarité pour éviter les scandales qui blessent les âmes et menacent la crédibilité de notre témoignage. Fidélité à notre consécration, à notre vocation, rappelant toujours les paroles du Christ : « Qui est fidèle en très peu de chose est fidèle aussi en beaucoup, et qui est malhonnête en très peu est malhonnête aussi en beaucoup » (Lc 16, 10). Et « Mais si quelqu’un doit scandaliser l’un de ces petits qui croient en moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d’être englouti en pleine mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Il est fatal, certes, qu’il arrive des scandales, mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! » (Mt 18, 6-7).

5. Rationalité et amabilité. La rationalité sert à éviter les excès émotifs et l’amabilité à éviter les excès de la bureaucratie et des programmations et planifications. Ce sont des talents nécessaires pour l’équilibre de la personnalité : « L’ennemi – et je cite saint Ignace une autre fois, excusez-moi – considère attentivement si une âme est grossière, ou si elle est délicate. Si elle est grossière, il tâche de la rendre délicate à l’extrême pour la jeter plus facilement dans le trouble et l’abattre »6. Tout excès est l’indice de quelque déséquilibre, aussi bien l’excès de rationalité que d’amabilité.

6. Innocuité et détermination. L’innocuité qui nous rend prudents dans le jugement, capables de nous abstenir d’actions impulsives et précipitées. C’est la capacité de faire émerger le meilleur de nous-mêmes, des autres et des situations en agissant avec attention et compréhension. C’est faire aux autres ce que tu voudrais qu’il te soit fait (cf. Mt 7, 12 et Lc 6, 31). La détermination c’est agir avec une volonté résolue, avec une vision claire et dans l’obéissance à Dieu, et seulement pour la loi suprême de la salus animarum (cf. CIC, can. 1725).

7.Charité et vérité. Deux vertus indissolubles de l’existence chrétienne : « Faire la vérité dans la charité et vivre la charité dans la vérité » (cf. Ep 4, 15)7 ; au point que la charité sans vérité devient idéologie d’un “bonnisme” destructeur et la vérité sans charité devient justice aveugle.

8.Honnêteté [Onestà] et maturité. L’honnêteté est la rectitude, la cohérence et le fait d’agir avec sincérité absolue avec soi-même et avec Dieu. Celui qui est honnête n’agit pas avec droiture seulement sous le regard du surveillant ou du supérieur ; celui qui est honnête ne craint pas d’être surpris, parce qu’il ne trompe jamais celui qui lui fait confiance. Celui qui est honnête ne se comporte jamais en maître sur les personnes ou sur les choses qui lui ont été confiées à administrer, comme le “mauvais serviteur” (Mt 24, 48). L’honnêteté est la base sur laquelle s’appuient toutes les autres qualités. La maturité vise à atteindre l’harmonie entre nos capacités physiques, psychiques et spirituelles. Elle est le but et l’aboutissement d’un processus de développement qui ne finit jamais et qui ne dépend pas de l’âge que nous avons.

Capture d’écran 2015-12-21 à 09.07.329.Déférence [Rispetto] et humilité. La déférence est le talent des âmes nobles et délicates ; des personnes qui cherchent toujours à montrer un respect authentique envers les autres, envers leur propre rôle, envers les supérieurs, les subordonnés, les dossiers, les papiers, le secret et la confidentialité ; les personnes qui savent écouter attentivement et parler poliment. L’humilité, de son côté, est la vertu des saints et des personnes remplies de Dieu qui, plus elles acquièrent de l’importance, plus grandit en elles la conscience de n’être rien et de ne rien pouvoir faire sans la grâce de Dieu (cf. Jn 15, 8).

10.Générosité [Doviziosità] et attention. – j’ai le vice des néologismes – et attention. Plus nous avons confiance en Dieu et dans sa providence plus nous sommes généreux d’âme et plus nous sommes ouverts à donner, sachant que plus on donne plus on reçoit. En réalité il est inutile d’ouvrir toutes les Portes Saintes de toutes les basiliques du monde si la porte de notre coeur est fermée à l’amour, si nos mains sont fermées à donner, si nos maisons sont fermées à héberger, si nos églises sont fermées à accueillir. L’attention c’est soigner les détails et offrir le meilleur de nous-mêmes, et ne jamais baisser la garde sur nos vices et nos manques. Saint Vincent de Paul priait ainsi : “Seigneur aide-moi à m’apercevoir tout de suite : de ceux qui sont à côté de moi, de ceux qui sont inquiets

11.Impavidité et promptitude. Être impavide signifie ne pas se laisser effrayer face aux difficultés comme Daniel dans la fosse aux lions, comme David face à Goliath ; cela signifie agir avec audace et détermination et sans tiédeur « comme un bon soldat » (2 Tm 2, 3-4) ; cela signifie savoir faire le premier pas sans tergiverser, comme Abraham et comme Marie. De son côté, la promptitude c’est savoir agir avec liberté et agilité sans s’attacher aux choses matérielles provisoires. Le Psaume dit : « Aux richesses quand elles s’accroissent n’attachez pas votre coeur » (61, 11). Être prompt veut dire être toujours en chemin, sans jamais s’alourdir en accumulant des choses inutiles et en se fermant sur ses propres projets et sans se laisser dominer par l’ambition.

12.Fiabilité [Affidabilità] et sobriété. Celui qui est fiable est celui qui sait maintenir ses engagements avec sérieux et crédibilité quand il est observé mais surtout quand il se trouve seul ; c’est celui qui répand autour de lui un climat de tranquillité parce qu’il ne trahit jamais la confiance qui lui a été accordée. La sobriété – dernière vertu de cette liste, mais pas en importance – est la capacité de renoncer au superflu et de résister à la logique consumériste dominante. La sobriété est prudence, simplicité, concision, équilibre et tempérance. La sobriété c’est regarder le monde avec les yeux de Dieu et avec le regard des pauvres et de la part des pauvres. La sobriété est un style de vie8, qui indique le primat de l’autre comme principe hiérarchique et exprime l’existence comme empressement et service envers les autres. Celui qui est sobre est une personne cohérente et essentielle en tout, parce qu’elle sait réduire, récupérer, recycler, réparer, et vivre avec le sens de la mesure.

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Un Jubilé extraordinaire pour tous!

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(Photo: Catholic News Service)

Vous êtes certainement au courant que mardi dernier en la fête de l’Immaculée Conception, le pape François a procédé à l’ouverture solennelle de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome procédant ainsi à l’annonce du Jubilé extraordinaire de la miséricorde qu’il avait ouvert officiellement lors de son voyage en République Centrafricaine. Ce n’est pas un hasard si le Pape a voulu tenir cette cérémonie le jour de la Solennité de l’Immaculée Conception. Pour lui, il était important d’entrer dans cette année sous la protection de la Sainte Vierge puisque c’est par elle que le Royaume des cieux est entré dans notre histoire. En d’autres termes, c’est par elle que le Verbe a pris chair, adoptant notre condition humaine et répandant sur le monde entier les trésors de la miséricorde divine.

Ainsi, comme Marie, nous devons accepter ce don et cette invitation à redécouvrir le visage miséricordieux du Père, à s’en émerveiller et à laisser son action rédemptrice prendre toute la place dans notre vie. Comme l’affirme le pape François dans l’homélie : « La fête de l’Immaculée Conception exprime la grandeur de l’amour de Dieu. Il est non seulement celui qui pardonne le péché, mais en Marie, il va jusqu’à prévenir la faute originelle, que tout homme porte en lui en entrant dans ce monde. » En ce sens, l’année sainte doit être considérée comme un don de la Grâce de Dieu que l’on met au-devant de nos actes pour nous assurer que, même si nous tombons en court de route, Dieu sera toujours présent à nos côtés, prêt à nous pardonner les fautes que nous avons même pas encore commises !

Cette vérité fondamentale de la foi chrétienne avait peut-être été laissée de côté pendant un temps mais il semble bien que le Pape François en ait fait sa priorité absolue. Pour lui, la Porte Sainte et les différentes portes de la miséricorde qui seront ouvertes dans chaque diocèse doivent nous aider à sentir, j’irais jusqu’à dire, en notre chair, la grandeur du mystère de l’amour de Dieu. Le passage de la porte sainte aura donc un double effet : « 1) l’abandon de toutes formes de peur et de crainte, parce que cela ne sied pas à celui qui est aimé » ; et 2) « la naissance en nous de la joie de la rencontre avec la grâce qui transforme tout ».

Ce samedi et dans les semaines à venir nous aurons l’occasion tous et toutes de nous rendre dans nos cathédrales respectives pour célébrer l’ouverture de cette année de la miséricorde. Nous pouvons dire que nous sommes privilégiés puisque nous avons déjà eu la chance d’avoir une Porte Sainte ouverte durant une année entière en la cathédrale Notre-Dame de Québec. Certains ont même pensé que cette expérience positive avait fait naître l’idée dans la tête du pape François d’universaliser l’initiative. Certes, nous aurons tous le cœur rempli de candeur lorsque renouvelés par cette contemplation de la beauté de notre Dieu, nous inviterons parents et amis à traverser notre porte de la miséricorde. En ce sens, ce Jubilé donnera un deuxième souffle à notre élan missionnaire.

Si vous ne pouvez pas vous déplacer, sachez que S+L diffusera la messe d’ouverture de la Porte Sainte de la Cathédrale Notre-Dame de Québec samedi prochain le 12 décembre à 16h30. Notre journaliste Emilie Callan sera sur place pour vous faire vivre cet événement exceptionnel. Sachez aussi que S+L sera présent du côté de Montréal afin de vous permettre de revoir l’ouverture de la Porte de la miséricorde du Diocèse de Montréal en la basilique Marie-Reine-du-Monde qui aura lieu samedi le 12 décembre à 19h30. Cette coproduction S+L et l’Église catholique à Montréal sera disponible dès la semaine prochaine.

Au nom de toute l’Équipe de S+L, nous vous souhaitons une joyeuse et sainte année de la miséricorde !

« L’Église, mère des vocations »: Message du pape François pour la 53e Journée mondiale de prière pour les vocations

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Le 17 avril 2016, le 4e dimanche de Pâques, l’Église va célébrer la 53e Journée mondiale de prière pour les vocations. Le thème de cette année: « L’Église, Mère des vocations ». Ci-dessous vous trouvez le texte complet du message du Saint-Père:

Chers frères et sœurs,

Comme je voudrais, au cours du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, que tous les baptisés puissent expérimenter la joie d’appartenir à l’Église ! Puissent-ils redécouvrir que la vocation chrétienne, ainsi que les vocations particulières, naissent au sein du peuple de Dieu et sont des dons de la miséricorde divine. L’Église est la maison de la miséricorde, et constitue le « terreau » où la vocation germe, grandit et porte du fruit.

Pour cette raison, je vous invite tous, en cette 53ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, à contempler la communauté apostolique, et à être reconnaissants pour le rôle que joue la communauté dans le parcours vocationnel de chacun. Dans la Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, j’ai fait mémoire des paroles de saint Bède le Vénérable concernant la vocation de saint Matthieu : « Miserando atque eligendo » (« Jésus regarda Matthieu avec un amour miséricordieux, et le choisit ») (Misericordiae Vultus, n. 8). L’action miséricordieuse du Seigneur pardonne nos péchés et nous ouvre à la vie nouvelle qui se concrétise dans l’appel à sa suite et à la mission. Toute vocation dans l’Église a son origine dans le regard plein de compassion de Jésus. La conversion et la vocation sont comme les deux faces d’une même médaille et elles se rappellent sans cesse à nous, dans notre vie de disciple missionnaire.

Dans son Exhortation Apostolique Evangelii nuntiandi, le Bienheureux Paul VI a décrit les étapes du processus d’évangélisation. L’une d’entre elles est l’adhésion à la communauté chrétienne (cf. n. 23), dont on reçoit le témoignage de la foi et la proclamation explicite de la miséricorde du Seigneur. Cette incorporation communautaire comprend toute la richesse de la vie ecclésiale, particulièrement les sacrements. Et l’Église n’est pas seulement un lieu où l’on croit, mais elle est aussi objet de notre foi ; pour cela, dans le Credo, nous disons : « Je crois en l’Église… ».

L’appel de Dieu nous arrive à travers la médiation de la communauté. Dieu nous appelle à faire partie de l’Église et, après un certain temps de maturation en elle, il nous donne une vocation spécifique. Le parcours vocationnel se fait avec les frères et les sœurs que le Seigneur nous donne : c’est une con-vocation. Le dynamisme ecclésial de l’appel est un antidote à l’indifférence et à l’individualisme. Il établit cette communion dans laquelle l’indifférence a été vaincue par l’amour, parce qu’il exige que nous sortions de nous-mêmes, en mettant notre existence au service du dessein de Dieu et en faisant nôtre la situation historique de son peuple saint. En cette journée consacrée à la prière pour les vocations, je désire exhorter tous les fidèles à prendre leurs responsabilités dans le souci et le discernement des vocations. Quand les apôtres cherchèrent quelqu’un pour remplacer Judas Iscariote, saint Pierre rassembla cent-vingt frères (cf.Ac 1,15) ; et, pour le choix des sept diacres, tout le groupe des disciples fut convoqué (cf. Ac 6,2).

Saint Paul donna à Tite des critères spécifiques pour le choix des Anciens (Tt 1,5-9). Également aujourd’hui, la communauté chrétienne est toujours présente à la germination des vocations, à la formation de ceux qui sont appelés et à leur persévérance (cf. Exhort. Ap. Evangelii gaudium, n. 107).

La vocation naît dans l’Église. Dès le début de l’éveil d’une vocation, un ‘sens’ adéquat de l’Église est nécessaire. Personne n’est appelé uniquement pour une région déterminée, ou pour un groupe ou un mouvement ecclésial, mais pour l’Église et pour le monde. « Un signe clair de l’authenticité d’un charisme est son ecclésialité, sa capacité de s’intégrer harmonieusement dans la vie du peuple saint de Dieu, pour le bien de tous » (ibid., n. 130). En répondant à l’appel de Dieu, le jeune voit s’élargir son horizon ecclésial ; il peut découvrir les multiples charismes et réaliser ainsi un discernement plus objectif. De cette manière, la communauté devient la maison et la famille où naît la vocation. Le candidat regarde alors, dans la gratitude, cette médiation communautaire comme un élément auquel il ne peut renoncer pour son avenir. Il apprend à connaître et à aimer ses frères et sœurs qui parcourent un chemin différent du sien ; et ces liens renforcent en tous la communion.

La vocation grandit dans l’Église. Durant le processus de formation, les candidats aux diverses vocations ont besoin de connaître toujours mieux la communauté ecclésiale, en dépassant la vision limitée que nous avons tous au départ. À cette fin, il est opportun de faire des expériences apostoliques en compagnie d’autres membres de la communauté, par exemple : communiquer le message chrétien aux côtés d’un bon catéchiste ; faire l’expérience de l’évangélisation des périphéries avec une communauté religieuse ; découvrir le trésor de la contemplation en passant un temps dans un monastère ; mieux connaître la mission ad gentes (« aux nations ») au contact de missionnaires ; et, avec des prêtres diocésains, approfondir l’expérience de la pastorale en paroisse et dans le diocèse. Pour ceux qui sont déjà en formation, la communauté ecclésiale demeure toujours le milieu éducatif fondamental, objet de toute notre gratitude.

La vocation est soutenue par l’Église. Le parcours vocationnel dans l’Église ne s’arrête pas après l’engagement définitif, mais il continue dans la disponibilité au service, dans la persévérance et par la formation permanente. Celui qui a consacré sa vie au Seigneur est disposé à servir l’Église là où elle en a besoin. La mission de Paul et de Barnabé est un exemple de cette disponibilité ecclésiale. Envoyés en mission par l’Esprit Saint et par la communauté d’Antioche (cf.Ac 13,1-4), ils retournèrent dans cette même communauté et racontèrent ce que le Seigneur avait fait par eux (cf. Ac 14,27). Les missionnaires sont accompagnés et soutenus par la communauté chrétienne qui demeure une référence vitale, en tant que patrie visible offrant sécurité à ceux qui accomplissent leur pèlerinage vers la vie éternelle.

Parmi les opérateurs pastoraux, les prêtres revêtent une importance particulière. À travers leur ministère, se rend présente la parole de Jésus qui a dit : « Je suis la porte des brebis […] Je suis le bon pasteur » (Jn 10, 7.11). Le souci pastoral des vocations est une part fondamentale de leur ministère pastoral. Les prêtres accompagnent ceux qui sont à la recherche de leur vocation, comme aussi ceux qui ont déjà offert leur vie au service de Dieu et de la communauté.

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Jeanne Le Ber ou la pure soif de Dieu

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Mercredi le 28 octobre dernier, à la chapelle Bonsecours de la Basilique Notre-Dame de Montréal s’est ouvert le procès diocésain de canonisation de Jeanne Le Ber. Une liturgie de la Parole fut alors l’occasion pour tous les participants d’en apprendre davantage sur cette femme qui, malgré sa vie d’humilité et de réclusion a su rayonner et inspirer de nombreuses personnes tout au long de l’histoire du Québec et du Canada.

Née en 1662, soit quelques années seulement après la fondation de Ville-Marie, Jeanne Le Ber a grandi dans une famille et une société catholiques très ferventes. Avec la vénérable Jeanne Mance et Maisonneuve comme marraine et parrain, Jeanne Le Ber a pu recevoir nous n’en doutons pas une excellente éducation religieuse dès sa plus tendre enfance. Tout cela, sans compter son séjour à Québec où elle a pu recevoir son éducation chez les Ursulines.

Dès l’âge de 15 ans, Jeanne allait ressentir en elle l’attrait de la prière, à un point tel, qu’elle n’envisageait rien d’autre pour elle qu’une vie d’oraison perpétuelle où sa relation à Jésus-Christ allait prendre le dessus sur tout. Comme le disait Mgr Lépine dans l’homélie prononcée dans la chapelle située à l’endroit même où se trouvait la maison où Jeanne a vu le jour : « Jeanne Le Ber avait reçu un appel à la pure prière. Même à l’époque des fondateurs de Montréal, il était difficile d’accueillir un tel appel à la réclusion pour se dédier totalement à la prière ».

Ce discernement, Jeanne le réalisa en plusieurs étapes. D’abord, elle prononça des vœux temporaires de cinq ans qu’elle vécut dans une section de la maison paternelle que l’on avait aménagée pour elle. Bien accompagnée par un directeur spirituel, elle resta en tout 15 ans à cet endroit. Jusqu’au jour où les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame lui aménagèrent dans leur couvent un petit appartement adjacent à une chapelle où elle put suivre un régime de vie d’une grande rigueur toute entière imprégnée de la prière et de la contemplation. Plusieurs heures d’adoration, chapelet, lecture spirituelle, oraison mentale, voilà ce qu’était le cœur de sa vie. Elle mourut en 1714 à l’âge de 52 ans, après 34 ans de vie de prière intense.

Sa constance et la priorité qu’elle a donnée à Dieu peuvent nous inspirer encore aujourd’hui puisque ces vertus nous rappellent l’essentiel de nos vies. C’est dans le contraste entre sa vie et les valeurs véhiculées par notre société actuelle qui peut rendre cette femme encore plus fascinante. En effet, sa prière incessante, qui peut nous paraître inutile ou une perte de temps, était pour elle la seule chose vraiment nécessaire. Le bonheur et le rayonnement de Jeanne Le Ber nous montrent que le cœur humain n’est pas appelé, en définitive, à se contenter des choses qui passent. Au contraire, malgré notre acharnement à essayer de nous satisfaire de ce qui est provisoire et passager, nous n’y arrivons pas. À l’heure où nous constatons le prix climatique de cette « culture du déchet » tant décriée par le pape François, nous devrions saisir l’occasion que suscite l’ouverture de ce procès diocésain pour nous rapprocher de ce qui est vraiment essentiel c’est-à-dire la vie éternelle que l’on trouve lorsque l’on s’approche de Jésus-Christ.

Dans les prochaines semaines et les prochains mois, beaucoup de fidèles, de religieux et de religieuses prieront pour le bon déroulement des étapes entourant le procès diocésain de canonisation de Jeanne Le Ber. Il nous est maintenant permis d’espérer que les mois et années à venir, et qui seront composés de longues heures d’études et de recherches théologiques et historiques, aboutiront le plus tôt possible à un rapport concluant qui pourra être présenté à Rome en vue des futures étapes que sont, comme l’affirmait le chanoine François Sarazin, chancelier de l’archidiocèse de Montréal, « la vénérabilité, la béatification et enfin, la canonisation ».

Les béatitudes, modèle de sainteté

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Réflexion du père Thomas Rosica c.s.b. pour la Solennité de la Toussaint (dimanche 26 octobre 2015)

Les paroles de Mgr Angelo Amato, s.d.b., préfet de la Congrégation pour la cause des saints, prononcées l’année dernière lors du Synode sur La Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église, résonnent encore dans mon esprit et mon cœur en ce jour de la Solennité de la Toussaint :

Jésus dit: “Je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes” (Mt 11, 29). Pendant deux millénaires, des hommes et des femmes, grands et petits, savants et ignorants, en Orient comme en Occident, se sont mis à l’école du Seigneur Jésus, qui a fait résonner dans leur esprit et dans leur cœur un commandement sublime : “soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait” (Mt 5, 48).

Leur savoir était composé essentiellement par la vie et par la Parole de Jésus : heureux les pauvres, heureux les affligés, heureux les doux, heureux les affamés et assoiffés de la justice, heureux les miséricordieux, heureux les cœurs purs, heureux les artisans de paix, heureux les persécutés. Les saints, comprenant que les béatitudes sont l’essence de l’Évangile et le portrait même de Jésus, l’ont ainsi imité.

Les béatitudes, modèle de sainteté

Les béatitudes énumérées par le Christ dans son Sermon sur la Montagne (Matthieu 5,1-12) sont la recette de sainteté extrême. Comme plusieurs l’ont souligné auparavant, le Mont des Béatitudes est réellement le sommet le plus élevé au monde même s’il se retrouve quelque dizaine de pieds en dessous du niveau de la mer. Sur cette montagne sacrée de la Galilée, Jésus a proclamé la nouvelle loi; une expression de la sainteté du Christ. Il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’un code de conduite abstrait. Jésus est pauvre d’esprit, doux, persécuté et artisan de la paix. Il représente plutôt le nouveau « code de sainteté » qui doit être étampé dans nos cœurs et contemplé par les actes de l’Esprit Saint. Sa mort et sa passion sont le couronnement de sa sainteté.

La sainteté est un mode de vie qui implique l’engagement et le passage à l’acte. À l’opposé, elle n’est pas une tentative passive, mais plutôt une série de choix continus qui visent à approfondir son lien à Dieu pour ensuite permettre à cette relation de diriger nos gestes en société. La sainteté nécessite un changement radical dans sa façon de voir les choses et dans son attitude. Lorsqu’on accepte l’appel à la sainteté, Dieu devient l’objectif final de chaque aspect de notre vie.

En observant Jésus, on peut voir la définition même de ce qui est pauvreté de cœur, douceur et compassion, attristement et préoccupation pour la justice, cœur pur, artisan de paix et persécuté. C’est pourquoi il a le droit de dire à chacun, « Viens, suis-moi! » Jésus ne dit pas simplement, « Fais ce que je dis. » Il dit plutôt, « Viens, suis-moi. » 

Faire le point sur la multitude des saints

Les saints et les bienheureux sont nos compagnons de voyage sur le chemin de la vie lors des moments de joie comme ceux de misère. Ils sont des hommes et des femmes qui ont écrit une page nouvelle dans la vie de tellement de gens. Cette pensée fut au cœur du message de Jean-Paul II à l’humanité : la sainteté n’est pas un don réservé à certains. Nous pouvons tous aspirer à la sainteté, car c’est un objectif à notre portée, une grande leçon réaffirmée par le Concile Vatican II et son appel à la sainteté universelle (Lumen Gentium).

Aujourd’hui, la solennité de la Toussaint est une occasion formidable pour l’Église entière de faire le point sur la façon dont le serviteur de Dieu, le pape Jean-Paul II, a changé notre façon de voir les saints et les bienheureux. En presque 27 ans de pontificat, le pape Jean-Paul II a confié 1 338 bienheureux et 482 saints à l’Église.

Jean-Paul II nous a rappelé que les héros et les héroïnes de ce monde offerts aux jeunes d’aujourd’hui sont viciés à la base. Ils nous laissent avec un vide intérieur. Les « vedettes » réelles de son pontificat sont les saints et les bienheureux qui n’ont pas cherché à être considérés comme des héros, à choquer ou à provoquer. Si l’on veut véritablement croire que la grandeur est accessible, nous avons besoin de bons modèles à émuler. Nous avons désespérément besoin de vrais héros et héroïnes qui sont à la fois des exemples à suivre et les témoins de la foi et de la vertu. Ce sont les « vedettes » que les mondes du sport, du cinéma, des sciences et de la musique n’arrivent pas à offrir à la société.

Se placer à l’extrême centre

Plusieurs pensent que la sainteté est réservée aux privilégiés. En fait, devenir saint est la tâche de tout chrétien et on irait même jusqu’à dire la fonction de tous. Nous pensons souvent que les saints sont tout simplement des « excentriques » que le Christ élève comme modèle à émuler, c’est-à-dire plus au moins des personnes qui forment l’exception et qui ne sont pas en phase avec la réalité humaine. Ce qui est certainement le cas des hommes et des femmes qui étaient littéralement « excentriques », c’est-à-dire qu’ils déviaient du juste milieu, de la pratique habituelle, des façons de faire dites ordinaires, de la méthode usuelle. Sous un autre angle, les saints se sont placés à « l’extrême centre ».

Devenez les saints du nouveau millénaire

Jean Paul II, le serviteur de Dieu, a beaucoup parlé aux jeunes de l’appel à la sainteté et de la vocation de sainteté. Dans son message de la Journée mondiale de la jeunesse 2000 à Rome, il s’adressa aux jeunes du monde entier par ses paroles inoubliables qui sont devenues le cri de ralliement pour la plus grande célébration du jubilé:

Jeunes de tous les continents, n’ayez pas peur d’être les saints du nouveau millénaire! Soyez contemplatifs et aimant la prière, cohérents avec votre foi et généreux au service de vos frères, membres actifs de l’Église et artisans de paix. Pour réaliser cet projet de vie engageant , restez à l’écoute de sa Parole, prenez des forces dans les Sacrements, spécialement l’Eucharistie et la Pénitence. Le Seigneur vous veut apôtres intrépides de son Évangile et constructeurs d’une nouvelle humanité.

Deux ans plus tard, en 2002, lors de notre Journée mondiale de la jeunesse au Canada, Jean-Paul II a soulevé encore une fois le thème de la sainteté et des saints dans son message :

De même que le sel donne de la saveur aux aliments et que la lumière éclaire les ténèbres, de même la sainteté donne le sens plénier à la vie, en en faisant un reflet de la gloire de Dieu. Combien de saints, même parmi les jeunes, compte l’histoire de l’Église ! Dans leur amour pour Dieu, ils ont fait resplendir leurs vertus héroïques à la face du monde, devenant des modèles de vie que l’Église a présentés en vue de leur imitation par tous. Chers jeunes, par l’intercession de cette foule immense de témoins, je prie le Dieu trois fois saint de vous rendre saints, les saints du troisième millénaire. [Read more…]

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