Déclaration commune de la CECC et du Centre consultatif des relations juives et israéliennes sur la visite du pape François au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau

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(CNS photo/Grzegorz Galazka)

Vous trouverez ci-dessous le texte complet de la Déclaration commune de la Conférence des évêques catholiques du Canada et du Centre consultatif des relations juives et israéliennes suite à la visite du pape François au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau: 

Le 29 juillet 2016

Ottawa, ON – Aujourd’hui, Sa Sainteté le pape François visite le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau en Pologne. Cette visite du pape est importante, car elle est l’occasion de rappeler les horribles conséquences de la haine et de l’indifférence dans le monde. Le passage du pape François marquera la troisième visite d’un pape en ces lieux tristement célèbres, faisant suite à celles de saint Jean-Paul II et du pape émérite Benoît XVI. Cette visite traduit d’ailleurs l’attitude des papes des cinquante dernières années, qui ont cherché à cultiver les liens entre les catholiques et les juifs et qui ont dénoncé l’antisémitisme ainsi que d’autres manifestations de la  haine, de l’intolérance ou du terrorisme et les formes modernes de génocide.

Comme le souligne Shimon Koffler Fogel, président-directeur général du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), « la visite papale d’aujourd’hui est une prise de position essentielle sur les dangers de l’antisémitisme, le devoir de se rappeler et l’importance de dénoncer le génocide à notre époque. Nous félicitons le pape François et nos amis de la communauté catholique de s’opposer fermement contre l’antisémitisme qui pose de nouveau des problèmes en Europe et ailleurs. Sur cette question comme sur beaucoup d’autres, Sa Sainteté s’impose comme un dirigeant de principes dont le rayonnement dépasse les frontières de l’Église catholique. La communauté juive est heureuse qu’aujourd’hui le pape souligne un autre moment historique dans les relations entre juifs et catholiques. »

Pour sa part, Mgr Douglas Crosby, O.M.I., évêque de Hamilton et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), déclare : « Les mots sauraient-ils exprimer les horreurs que l’humanité et le peuple juif en particulier ont subies à Auschwitz? Comment décrire cette éruption féroce, impitoyable, du mal et des ténèbres? Face à Auschwitz, tout être humain sensible à l’amour, à la compassion et à la vérité est tenu de s’interroger, de sonder dans son propre cœur les germes du mal et de l’intolérance, et de condamner le sol contaminé de l’hostilité qui continue d’affliger l’humanité. Quand l’âme et le cœur sont corrompus par la haine et l’indifférence, ils provoquent dans notre monde un déferlement de souffrance et de désespoir. Mais transformés par la foi et la tendresse de l’amour, l’âme et le cœur engendrent une récolte d’espérance, de réconciliation et de solidarité. »

Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada et le président-directeur général du Centre consultatif des relations juives et israéliennes exhortent toutes les personnes de bonne volonté de se rappeler du passé, non seulement pour en revivre la tristesse et le deuil, mais pour en tirer les leçons et passer à l’action. Ainsi, notre génération apprendra l’importance de la vigilance face à la haine et la nécessité de travailler ensemble pour faire grandir une société plus juste et plus aimante.

Homélie du pape François lors de la célébration eucharistique à Czestochowa

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Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie de Sa Sainteté le pape François lors de la célébration eucharistique à Czestochowa 28 juillet 2016:

Des lectures de cette Liturgie émerge un fil divin, qui passe par l’histoire humaine et tisse l’histoire du salut.

L’apôtre Paul nous parle du grand dessein de Dieu : « Lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4). Toutefois, l’histoire nous dit que lorsqu’est venue cette ‘‘plénitude des temps’’, c’est-à-dire lorsque Dieu s’est fait homme, l’humanité n’était pas particulièrement bien disposée et il n’y avait même pas une période de stabilité et de paix : il n’y avait pas un ‘‘âge d’or’’. La scène de ce monde ne méritait donc pas la venue de Dieu, tout au contraire, « les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11). La plénitude des temps a été alors un don de grâce : Dieu a rempli notre temps de l’abondance de sa miséricorde ; par pur amour, il a inauguré la plénitude des temps.

Surtout, la manière dont se réalise la venue de Dieu dans l’histoire est frappante : ‘‘né d’une femme’’. Aucune entrée triomphale, aucune manifestation imposante du Tout-Puissant : il ne se montre pas comme un soleil éblouissant, mais il entre dans le monde de la manière la plus simple, comme un enfant de sa mère, de cette manière dont nous parle l’Écriture : comme pluie sur la terre (cf. Is 55, 10), comme la plus petite des semences qui germe et grandit (cf. Mc 4, 31-32). Ainsi, contrairement à ce à quoi nous nous attendrions et que peut-être nous voudrions, le Royaume de Dieu, maintenant comme autrefois, « n’est pas observable » (Lc 17, 20), mais vient dans la petitesse, dans l’humilité

L’Évangile d’aujourd’hui reprend ce fil divin qui traverse délicatement l’histoire : de la plénitude des temps, nous passons au ‘‘troisième jour’’ du ministère de Jésus (cf. Jn 2, 1) et à l’annonce du ‘‘maintenant’’ du salut (cf. v. 4). Le temps se resserre, et la manifestation de Dieu s’accomplit toujours dans la petitesse. Tel fut ‘‘le commencement des signes que Jésus accomplit’’ (v. 11) à Cana de Galilée. Il n’y a pas un geste éclatant accompli devant la foule, et même pas une intervention qui résout une question politique brûlante, comme la soumission du peuple à la domination romaine. Plutôt, dans un petit village, un miracle simple est accompli, qui réjouit le mariage d’une jeune famille, tout à fait anonyme. Pourtant, l’eau changée en vin à la fête de noces est un grand signe, parce qu’elle nous révèle le visage nuptial de Dieu, d’un Dieu qui se met à table avec nous, qui rêve et qui réalise la communion avec nous. Elle dit que le Seigneur ne maintient pas la distance, mais qu’il est proche et concret, qu’il est au milieu de nous et prend soin de nous, sans décider à notre place et sans s’occuper de questions de pouvoir. Il aime à se faire contenir dans ce qui est petit, contrairement à l’homme, qui tend à vouloir posséder quelque chose de toujours plus grand. Être attiré par la puissance, par la grandeur et par la visibilité est tragiquement humain, et constitue une grande tentation qui cherche à s’introduire partout ; se donner aux autres, supprimer les distances, en demeurantCapture d’écran 2016-07-28 à 10.05.35 dans la petitesse et en habitant concrètement le quotidien, est typiquement divin.

Dieu nous sauve donc en se faisant petitproche et concret. Avant tout, Dieu se fait petit. Le Seigneur, « doux et humble de cœur » (Mt 11, 29), préfère les petits, auxquels est révélé le Royaume de Dieu (Mt 11, 25) ; ils sont grands à ses yeux et il tourne son regard vers eux (cf. Is 66, 2). Il a une prédilection pour eux, parce qu’ils s’opposent à l’‘‘arrogance de la vie’’, qui vient du monde (cf. 1Jn 2, 16). Les petits parlent la même langue que lui : l’amour humble qui rend libre. Voilà pourquoi il appelle des personnes simples et disponibles pour être ses porte-paroles, et il leur confie la révélation de son nom ainsi que les secrets de son cœur. Pensons aux nombreux fils et filles de votre peuple : aux martyrs, qui ont fait resplendir la force sans défense de l’Évangile ; aux gens simples mais extraordinaires qui ont su témoigner de l’amour du Seigneur au sein de grandes épreuves ; aux annonciateurs doux et forts de la Miséricorde, tels que saint Jean-Paul II e sainte Faustine. À travers ces ‘‘canaux’’ de son amour, le Seigneur a fait parvenir d’inestimables dons à toute l’Église et à l’humanité entière. Et il est significatif que cet anniversaire du Baptême de votre peuple coïncide précisément avec le Jubilé de la Miséricorde.

En outre, Dieu est proche, son Royaume est proche (cf. Mc 1, 15) : le Seigneur ne désire pas être craint comme un souverain puissant et distant, il ne veut pas rester sur un trône au ciel ou dans les livres d’histoire, mais il aime se glisser dans nos événements quotidiens, pour cheminer avec nous. En pensant au don d’un millénaire riche de foi, il est beau de remercier avant tout Dieu, qui a cheminé avec votre peuple, en le prenant par la main et en l’accompagnant dans de nombreuses situations. Voilà ce que, également comme Église, nous sommes appelés à faire toujours : écouter, nous impliquer, nous faire proches, en partageant les joies et les peines des gens, en sorte que l’Évangile passe de la manière la plus cohérente et qu’il porte davantage de fruit : par un rayonnement positif, à travers la transparence de la vie.

Enfin, Dieu est concret. Des lectures d’aujourd’hui il ressort que tout, dans l’agir de Dieu, est concret : la Sagesse divine ‘‘œuvre comme un artisan’’ et ‘‘joue’’ (cf. Pr 8, 30), le Verbe s’est fait chair, il naît d’une mère, il naît sous la loi (cf. Ga 4, 4), il a des amis et participe à une fête : l’éternel se communique en passant du temps avec des personnes et dans des situation concrètes. Votre histoire également, pétrie de l’Évangile, de la Croix et de la fidélité à l’Église, a vu la contagion positive d’une foi authentique, transmise de famille en famille, de père en fils, et surtout par les mamans et par les grand-mères, qu’il faut beaucoup remercier. En particulier, vous avez pu toucher de la main la tendresse concrète et pleine de sollicitude de la Mère de tous, que je suis venu ici vénérer en tant que pèlerin et que nous avons salué dans le Psaume comme « honneur de notre peuple » (Jdt15, 9). 

C’est justement vers elle que nous, ici réunis, nous tournons le regard. En Marie, nous trouvons la pleine correspondance au Seigneur : au fil divin se noue ainsi dans l’histoire un ‘‘fil marial’’. S’il y a quelque gloire humaine, quelque mérite de notre part dans la plénitude des temps, c’est elle : c’est elle cet espace, demeuré libre du mal, où Dieu s’est reflété ;  c’est elle l’échelle que Capture d’écran 2016-07-28 à 10.04.59Dieu a parcourue pour descendre jusqu’à nous et se faire proche et concret ; c’est elle le signe le plus clair de la plénitude des temps.

Dans la vie de Marie, nous admirons cette petitesse aimée par Dieu, qui « s’est penché sur son humble servante » et qui «  a  élevé les humbles » (Lc 1, 48.52). Il s’est tant complu en elle qu’il s’est laissé tisser la chair en elle, en sorte que la Vierge est devenue Mère de Dieu, comme le proclame une hymne très ancienne, que vous chantez depuis des siècles. A vous, qui sans interruption, venez à elle, en accourant dans cette capitale spirituelle du pays, qu’elle continue d’indiquer la voie, et qu’elle vous aide à tisser, dans la vie, la trame humble et simple de l’Évangile. 

A Cana, comme ici à Jasna Góra, Marie nous offre sa proximité, et elle nous aide à découvrir ce qui manque à la plénitude de la vie. Maintenant comme autrefois, elle le fait avec un empressement de Mère, par la présence et le bon conseil, nous enseignant à éviter les décisions sans consultation et les murmures dans nos communautés. En tant que Mère de famille, elle veut nous protéger ensemble. Le chemin de votre peuple a surmonté, dans l’unité, tant de moments difficiles ; que la Mère, forte aux pieds de la croix et persévérante dans la prière avec les disciples dans l’attente de l’Esprit Saint, infuse le désir d’aller au-delà des torts et des blessures du passé, et de créer la communion avec tous,sans jamais céder à la tentation de s’isoler et de s’imposer. 

La Vierge, à Cana, a été très concrète : c’est une Mère qui prend à cœur les problèmes et intervient, qui sait se rendre compte des moments difficiles et y pourvoir avec discrétion, efficacité et détermination. Elle n’est pas patronne ni protagoniste, mais Mère et servante.  Demandons la grâce de faire nôtre sa disponibilité, sa créativité au service de celui qui est dans le besoin, la beauté de consacrer sa vie aux autres, sans préférences ni distinctions. Elle, cause de notre joie, qui apporte la paix dans l’abondance du péché et dans les turbulences de l’histoire, qu’elle nous obtienne la surabondance de l’Esprit, pour être de bons et fidèles serviteurs.

PAR SON INTERCESSION QUE LA PLÉNITUDE DES TEMPS SE RENOUVELLE AUSSI POUR NOUS. LE PASSAGE ENTRE L’AVANT ET L’APRÈS CHRIST SERT À PEU DE CHOSES, S’IL DEMEURE UNE DATE DANS LES ANNALES DE L’HISTOIRE. QUE PUISSE S’ACCOMPLIR, POUR TOUS ET POUR CHACUN, UN PASSAGE INTÉRIEUR, UNE PÂQUES DU CŒUR VERS LE STYLE DIVIN INCARNÉ PAR MARIE : ŒUVRER DANS LA PETITESSE ET ACCOMPAGNER DE PRÈS, D’UN CŒUR SIMPLE ET OUVERT.

Discours d’accueil du pape François lors de la rencontre avec les autorités, la société civile et le Corps diplomatique

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Vous trouverez ci-dessous le texte complet de l’allocution du pape François lors de la Rencontre avec les autorités civiles et le Corps diplomatique:

Monsieur le Président,
Distinguées Autorités,
Membres du Corps diplomatique,
Recteurs magnifiques,
Mesdames et Messieurs,

Je salue avec déférence Monsieur le Président et je le remercie pour l’accueil chaleureux et pour ses aimables paroles. Je suis heureux de saluer les membres distingués du Gouvernement et du Parlement, les Recteurs d’universités, les Autorités régionales et de la cité, de même que les membres du Corps diplomatique et les autres Autorités présentes. C’est la première fois que je visite l’Europe centre-orientale et je suis heureux de commencer par la Pologne, qui a eu parmi ses fils l’inoubliable saint Jean-Paul II, inventeur et promoteur des Journées mondiales de la Jeunesse. Il aimait parler de l’Europe qui respire avec ses deux poumons : le rêve d’un nouvel humanisme européen est animé par le souffle créateur et harmonieux de ces deux poumons et de la civilisation commune qui trouve dans le christianisme ses racines les plus solides. 

La mémoire caractérise le peuple polonais. Le sens vivant de l’histoire du Pape Jean-Paul II m’a toujours impressionné. Quand il parlait des peuples, il partait de leur histoire pour en faire ressortir les trésors d’humanité et de spiritualité. La conscience de l’identité, libre des complexes de supériorité, est indispensable pour organiser une communauté nationale sur la base de son patrimoine humain, social, politique, économique et religieux, pour inspirer la société et la culture, en les maintenant fidèles à la tradition et en même temps ouvertes au renouveau et à l’avenir. Dans cette perspective, vous avez célébré il y a peu de temps le 1050ème anniversaire du Baptême de la Pologne. Cela a certainement été un moment fort d’unité nationale, qui a confirmé comment la concorde, même dans la diversité des opinions, est la route sûre pour atteindre le bien commun du peuple polonais tout entier.

De même, la fructueuse coopération dans le cadre international et la considération réciproque murissent par la conscience et le respect de l’identité propre et de celle d’autrui. Le dialogue ne peut exister si chacun ne part pas de sa propre identité. Dans la vie quotidienne de chaque individu, comme de toute société, il y a toutefois deux types de mémoire : bonne et mauvaise, positive et négative. La mémoire bonne est celle que la Bible nous montre dans le Magnificat, le cantique de Marie, qui loue le Seigneur et son œuvre de salut. La mémoire négative est au contraire celle qui tient le regard de l’esprit et du cœur fixé avec obsession sur le mal, surtout sur celui commis par les autres. En considérant votre histoire récente, je rends grâce à Dieu car vous avez pu faire prévaloir la mémoire bonne : par exemple, en célébrant les 50 années du pardon réciproquement offert et reçu entre les épiscopats polonais et allemand, après la seconde guerre mondiale. L’initiative, qui a impliqué initialement les communautés ecclésiales, a déclenché aussi un processus social, politique, culturel et religieux irréversible, changeant l’histoire des relations entre les deux peuples. À ce sujet, rappelons aussi la Déclaration conjointe entre l’Église catholique de Pologne et l’Église orthodoxe de Moscou : un acte qui a engagé un processus de rapprochement et de fraternité non seulement entre les deux Églises, mais aussi entre les deux peuples. 

Ainsi, la noble nation polonaise montre comment on peut faire grandir la mémoire bonne et laisser tomber la mauvaise. Pour cela il faut une espérance solide et une confiance en Celui qui conduit le destin des peuples, ouvre les portes fermées, transforme les difficultés en opportunité et crée de nouveaux scenarios là où cela semblait impossible. Les vicissitudes historiques de la Pologne en témoignent vraiment : après les tempêtes et les obscurités, votre peuple, rétabli dans sa dignité a pu chanter, comme les Hébreux de retour de Babylone : « Nous étions comme en rêve. […] notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie » (Ps 126, 1-2). La conscience du chemin accompli et la joie pour les objectifs atteints donnent force et sérénité pour affronter les défis du moment, qui demandent le courage de la vérité et un engagement éthique constant, afin que les processus décisionnels et opératifs comme aussi les relations humaines soient toujours plus respectueux de la dignité de la personne. Chaque activité y est associée : aussi l’économie, la relation avec l’environnement et la manière mêmeCapture d’écran 2016-07-27 à 11.39.42 de gérer le complexe phénomène migratoire.

Ce dernier demande un supplément de sagesse et de miséricorde, pour dépasser les peurs et réaliser le plus grand bien. Il faut discerner les causes de l’émigration de la Pologne, en facilitant le retour de tous ceux qui le veulent. En même temps, il faut la disponibilité pour accueillir tous ceux qui fuient la guerre et la faim ; la solidarité envers ceux qui sont privés de leurs droits fondamentaux, parmi lesquels celui de professer en liberté et sécurité leur propre foi. En même temps, cela demande des collaborations et des synergies au niveau international dans le but de trouver des solutions aux conflits et aux guerres, qui contraignent tant de personnes à laisser leur maison et leur patrie. Il s’agit aussi de faire le possible pour alléger leurs souffrances, sans se lasser d’agir avec intelligence et continuité pour la justice et la paix, en témoignant dans les faits des valeurs humaines et chrétiennes. 

À la lumière de son histoire millénaire, j’invite la Nation polonaise à regarder avec espérance l’avenir et les problèmes qu’elle doit affronter. Une telle attitude favorise un climat de respect entre toutes les composantes de la société et une confrontation constructive entre les différentes positions ; en outre, elle crée les meilleures conditions pour une croissance civile, économique et même démographique, alimentant la confiance d’offrir une vie bonne à ses propres enfants. En effet, ils ne devront pas seulement affronter des problèmes mais ils jouiront des beautés de la création, du bien qu’ils sauront accomplir et diffuser, de l’espérance que nous saurons leur donner. Les mêmes politiques sociales en faveur de la famille, cellule première et fondamentale de la société, pour venir en aide aux plus faibles et aux plus pauvres et les soutenir dans l’accueil responsable de la vie, seront de cette façon encore plus efficaces. La vie doit toujours être accueillie et protégée – les deux choses ensemble : accueillie et protégée – de la conception à la mort naturelle, et tous nous sommes appelés à la respecter et à en prendre soin. D’autre part, il revient à l’État, à l’Église et à la société d’accompagner et d’aider concrètement quiconque se trouve en situation de graves difficultés, afin qu’un enfant ne soit jamais perçu comme un poids mais comme un don, et que les personnes les plus fragiles et pauvres ne soient pas abandonnées. 

Monsieur le Président,

La nation polonaise peut compter, comme cela a été tout au long de son long parcours historique, sur la collaboration de l’Église catholique, afin que, à la lumière des principes chrétiens qui l’inspirent et qui ont forgé l’histoire et l’identité de la Pologne, elle sache, dans les conditions historiques changeantes, poursuivre son chemin, fidèle à ses meilleures traditions et pleine de confiance et d’espérance, également dans les moments difficiles.

En renouvelant l’expression de ma gratitude, je vous souhaite ainsi qu’à chacune des personnes présentes un service du bien commun serein et fructueux.

Que la Vierge de Częstochowa bénisse et protège la Pologne !

Homélie du Cardinal archevêque de Cracovie Stanislaw Dziwisz lors de la Messe d’ouverture des JMJ de Cracovie 2016.

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Vous trouverez ci-dessous le texte complet de l’introduction et de l’homélie du Cardinal archevêque de Cracovie Stanislaw Dziwisz telle que prononcée lors de la Messe d’ouverture des JMJ de Cracovie 2016.

Introduction

Chers Jeunes Amis !

Le jour que nous attendions depuis 3 ans est enfin arrivé. Nous l’attendions depuis le moment, où, à Rio de Janeiro, le Pape François a annoncé que les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse se tiendraient à Cracovie en Pologne. Les jours, les heures, les minutes et les secondes qui nous séparaient de cet instant étaient comptés par l’horloge, qui se trouve sur la façade de la Basilique Sainte-Marie, dans le centre historique de Cracovie.

Il y a pourtant une horloge plus importante, qui enregistre les pensées et les sentiments dans nos cœurs et qui nous préparait spirituellement à cette rencontre des jeunes disciples du Maître de Nazareth, qui commence aujourd’hui.

Vous venez de tous les continents et de toutes les nations, de l’occident et de l’orient, du nord et du sud de notre globe terrestre, en apportant avec vous vos expériences. Vous portez en vous de nombreux désirs, vous parlez différentes langues mais à partir d’aujourd‘hui nous allons tous utiliser le langage de l’Évangile. C’est le langage de l’amour, de la fraternité, de la solidarité et de la paix.

Je vous souhaite la bienvenue dans la ville de Karol Wojtyła – de St Jean-Paul II. C’est ici qu’il se prépara à servir l’Église et c’est d’ici qu’il partit sur les chemins du monde, pour annoncer l’Évangile de Jésus Christ. Je vous souhaite la bienvenue dans cette ville, où nous ressentons particulièrement le mystère et le don de la Miséricorde Divine.

Cari amici – benvenuti a Cracovia!Capture d’écran 2016-07-26 à 12.36.48

Dear friends – welcome to Cracow!

Chers amis – bienvenus à Cracovie!

Liebe Freunde – herzlich willkommen in Krakau!

Queridos amigos – bienvenidos a Cracovia!

Queridos amigos – Bem-vindos à Cracóvia!

Дорогие Друзья! Добро пожаловать в Краков!

Дорогі друзі, вітаємо у Кракові!

Drodzy Przyjaciele – witajcie w Krakowie!

Frères et sœurs, ouvrons nos cœurs pour accueillir la Parole de Dieu et le don de l’Eucharistie. Que le Christ crucifié puis ressuscité, le Sauveur du monde soit présent au milieu de nous. Remettons-lui toutes nos pensées et tous nos sentiments, nos espoirs et nos attentes en lien avec cette fête de la foi de notre jeune Église, qui commence aujourd’hui.

Puisque nous sommes conscients de nos infidélités et de nos péchés, demandons pardon au Seigneur, afin que d’un cœur pur, nous puissions célébrer ensemble la sainte Eucharistie.

Homélie

Chers Amis !

En écoutant le dialogue du Christ ressuscité avec Simon Pierre au bord du lac de Tibériade, lorsque l’apôtre répond à la question du Christ, répétée trois fois « m’aimes-tu ? », ayons en tête les éléments de la vie du pécheur de Galilée, qui précédèrent cette discussion décisive. Nous savons qu’un beau jour il quitta tout – sa famille, sa barque et ses filets – pour suivre l’incroyable Maître de Nazareth. Il devint son disciple et apprit à porter Son regard, sur toute chose qui concerne Dieu et l’homme. Il éprouva sa passion et sa mort, ainsi que des moments de faiblesse et de trahison personnelle. Il fut surpris et heureux en voyant le Christ ressuscité apparaître à ses disciples avant de monter au ciel.

Nous devons aussi garder en tête la suite de cet échange, de cet examen d’amour, qui est décrit dans l’Évangile d’aujourd’hui. Simon-Pierre, fortifié par l’Esprit Saint est devenu un témoin courageux du Christ. Il est devenu le rocher de l’Église naissante. Il dû en payer le prix, en donnant sa vie dans la capitale romaine, crucifié comme son Maître. Le sang versé de Pierre a permis de semer la foi et de faire grandir l’Église, répandue sur toute la terre.

Le Christ nous parle aujourd’hui à Cracovie, au bord de la Vistule qui traverse la Pologne, des montagnes jusqu’à la mer. L’expérience vécue par Pierre peut devenir la nôtre et nous faire réfléchir.

Posons-nous donc 3 questions et cherchons-en les réponses. Pensons d’abord : d’où venons-nous ? Puis, où en sommes-nous, en ce moment de notre vie ? Enfin, où allons-nous et qu’allons-nous emporter avec nous après ces JMJ ?

D’où venons-nous ? Nous venons de « toutes les nations sous le ciel » (Act. ap. 2, 5), comme ceux qui se sont rassemblés le jour de la Pentecôte à Jérusalem. Nous sommes cependant bien plus nombreux qu’il y a deux mille ans, car nous avons derrière nous deux millénaires de transmission de l’Évangile aux quatre coins du monde. Nous apportons avec nous la richesse de nos cultures, de nos traditions et de nos langues. Nous apportons avec nous les expériences de nos Églises locales. Nous apportons avec nous les témoignages de foi et de sainteté des générations passées et de la génération actuelle de nos frères et sœurs, des disciples du Seigneur ressuscité.

Nous venons des régions du monde, où les hommes vivent en paix, où les familles sont des communautés d’amour et de vie et où les jeunes peuvent réaliser leurs rêves. Il y a parmi nous des jeunes, qui vivent dans des pays, où les gens souffrent des conflits et des guerres, où les enfants meurent de faim, où les chrétiens sont terriblement persécutés. Il y a des jeunes parmi nous, qui viennent de pays où règne la violence, le terrorisme aveugle, où le gouvernement abuse de son pouvoir sur l’homme et le peuple, animé par une folle idéologie.

Nous venons avec nos propres expériences de l’Évangile vécue au quotidien dans ce monde difficile. Nous venons avec nos peurs et nos déceptions, mais aussi nos nostalgies et nos espoirs, nos désirs de vivre dans un monde plus humain, plus fraternel et solidaire. Nous nous rendons compte de nos faiblesses, mais nous croyons, que « l’on peut tout en celui qui nous donne la force » (Phil. 4, 13). Nous pouvons faire face aux défis du monde actuel, où l’homme doit choisir entre la foi et l’incroyance, entre le Bien et le Mal, entre l’amour et sa négation.

Où sommes-nous aujourd’hui, à quel endroit, à quel moment de notre vie ? Nous sommes venus de près et de loin. Bon nombre d’entre nous ont parcouru des milliers de kilomètres et ont investi beaucoup dans ce voyage pour pouvoir être ici aujourd’hui. Nous sommes à Cracovie, ancienne capitale de Pologne, où la lumière de la foi est arrivée il y a mille cinquante ans. L’histoire de la Pologne n’était pas facile, mais nous avons toujours essayé de rester fidèles à Dieu et à l’Évangile.

Nous sommes ici, car Jésus nous y a réunis. Il est la lumière du monde. Celui qui Le suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. À qui d’autre irions-nous ?  Il n’y a que Jésus Christ qui est capable de satisfaire les désirs les plus profonds du cœur humain. C’est lui qui nous a guidés jusqu’ici. Il est présent parmi nous. Il nous accompagne comme ses disciples qui marchaient vers Emmaüs. Remettons-lui toutes nos affaires, nos peurs et nos espoirs. Il nous questionnera sur notre amour pour Lui, comme il a questionné Simon Pierre. Ne fuyons pas devant la réponse à cette question.

En rencontrant Jésus, nous découvrons que nous formons une grande communauté, l’Église, qui dépasse les frontières humaines et qui divisent les hommes construites par l’homme divisant les hommes.  Nous sommes tous des enfants de Dieu rachetés par le sang de Son Fils Jésus Christ. Vivre l’universalité de l’Église est une expérience incroyable des Journées Mondiales de la Jeunesse. C’est de nous, de notre foi et de notre sainteté que dépend l’image de l’Église. C’est notre rôle d’apporter l’Évangile à ceux qui ne connaissent pas encore le Christ, ou ne le connaissent pas encore assez.

Demain nous accueillerons le successeur de St Pierre, le pape François. Après demain nous lui souhaiterons la bienvenue sur ce même lieu. Les jours suivants nous pourrons l’écouter et prier avec lui. La présence du Pape aux Journées Mondiales de la Jeunesse est une très belle caractéristique de cette fête de la foi.

Enfin troisième et dernière question : où allons-nous et qu’allons-nous emporter avec nous ? Notre rencontre va durer seulement quelques jours, durant lesquels nous vivrons une expérience spirituelle très intense, qui ne va pas sans peine. Puis nous rentrerons dans nos foyers, auprès de nos proches, dans nos écoles, universités et lieux de travail. Peut-être prendrons-nous des décisions importantes ? Peut-être choisirons-nous un nouveau but dans nos vies ? Peut-être entendrons-nous la voix du Christ qui nous demandera de tout laisser et de le suivre ?

Qu’emporterons-nous ? Mieux vaut ne pas répondre trop vite, mais relevons néanmoins le défi. Partageons ce que nous avons de plus précieux. Partageons notre foi, nos expériences, nos espoirs. Chers jeunes amis, formez vos esprits et vos cœurs. Ecoutez les catéchèses prêchées par les évêques, écoutez attentivement le pape François. Participez de tout votre cœur à la sainte liturgie. Expérimentez l’amour miséricordieux du Seigneur dans le sacrement de la réconciliation. Découvrez aussi les sanctuaires de Cracovie, les richesses de la culture de cette ville, ainsi que l’hospitalité de ses habitants et des villages environnants, où vous trouverez le repos après une rude journée.

Cracovie vit des mystères de la Miséricorde Divine, entres autres grâce à Ste Faustine et à St Jean-Paul II, qui ont sensibilisé l’Église et le monde à cette face de l’amour de Dieu. En rentrant dans vos pays, vos maisons et vos communautés, emportez avec vous l’étincelle de la miséricorde en rappelant à tous, qu’« heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). Apportez aux autres la flamme de votre foi et allumez de nouvelles flammes, afin que les cœurs des hommes battent en rythme avec le cœur du Christ, qui est un « foyer ardent de l’amour ». Que la flamme de l’amour embrase notre monde, afin qu’il n’y ait plus d’égoïsme, de violence et d’injustice, que notre monde soit affermi par la civilisation de la bonté, de la réconciliation, de l’amour et de la paix.

Le prophète Isaïe nous parle aujourd’hui « qu’ils sont beaux les pas du messager qui porte la bonne nouvelle » (Isaïe 52, 7). Apportez au monde la Bonne Nouvelle. Donnez le témoignage que ça vaut la peine de lui remettre notre destin. Ouvrez grand au Christ les portes de vos cœurs. Annoncez avec conviction, comme l’Apôtre  Paul, que « ni la mort ni la vie, […] ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rom. 8, 38-39).

Amen.

Hymne Officiel des JMJ de Cracovie

Émilie Callan nous présente l’hymne officiel des JMJ 2016 à Cracovie en Pologne.

Le logo des JMJ de Cracovie

Émilie Callan nous présente la signification du logo des JMJ de Cracovie.

Vidéo message du pape François pour les jeunes en Pologne

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Photo: Catholic News Service

Plusieurs jours avant son Voyage apostolique en Pologne à l’occasion de la XXXIe Journée Mondiale de la Jeunesse, le pape François a envoyé un vidéo en italien aux jeunes de Pologne et qui fut télédiffusé à 8:00 pm à travers toute la nation polonaise. Ci-dessous, vous trouverez la traduction française du texte du Message du Saint-Père tel qu’il fut envoyé du Vatican en Pologne.

Chers frères et sœurs,
elle est désormais proche la trente-et-unième Journée mondiale de la Jeunesse, qui m’appelle à rencontrer les jeunes du monde, convoqués à Cracovie, et m’offre aussi l’heureuse occasion de rencontrer la chère nation polonaise. Tout sera sous le signe de la Miséricorde, en cette Année jubilaire, et dans la mémoire reconnaissante et fidèle de saint Jean-Paul II, qui a été l’artisan des Journées mondiales de la Jeunesse et a été le guide du peuple polonais sur son récent chemin historique vers la liberté.

Chers jeunes polonais, je sais que depuis longtemps vous avez préparé, surtout par la prière, la grande rencontre de Cracovie. Je vous remercie de grand cœur pour tout ce que vous faites, et pour l’amour avec lequel vous le faites ; d’avance, je vous embrasse et je vous bénis.

Chers jeunes de toutes les parties de l’Europe, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie ! Je bénis aussi vos pays, vos désirs et vos pas vers Cracovie, afin qu’ils soient un pèlerinage de foi et de fraternité. Que le Seigneur Jésus vous accorde la grâce de faire en vous-mêmes l’expérience de sa parole : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7).

J’ai un grand désir de vous rencontrer, pour offrir au monde un nouveau signe d’harmonie, une mosaïque de visages divers, de tant de races, langues, peuples et cultures, mais tous unis dans le nom de Jésus, qui est le Visage de la Miséricorde.

Et maintenant je m’adresse à vous, chers fils et filles de la nation polonaise ! Je sens que c’est un grand don du Seigneur que celui de venir parmi vous, parce que vous êtes un peuple qui dans son histoire, a traversé tant d’épreuves, certaines très dures, et qui est allé de l’avant avec la force de la foi, soutenu par la main maternelle de la Vierge Marie. Je suis certain que le pèlerinage au sanctuaire de Częstochowa sera pour moi une immersion dans cette foi éprouvée, qui me fera beaucoup de bien. Je vous remercie de vos prières avec lesquelles vous préparez ma visite. Je remercie les Évêques et les prêtres, les religieux et les religieuses, les fidèles laïcs, spécialement les familles, auxquelles j’apporte en pensée l’Exhortation apostolique post synodale Amoris laetitia. La “santé” morale et spirituelle d’une nation se voit dans ses familles : pour cela, saint Jean-Paul II avait tant à cœur les fiancés, les jeunes époux et les familles. Continuez sur cette route !

Chers frères et sœurs, je vous envoie ce message comme gage de mon affection. Restons unis dans la prière. Et à bientôt en Pologne !

[01194-FR.01] [Texte original: Italien]

Vidéo message du pape François pour les jeunes de Pologne:

La croix et l’icône, symboles des JMJ

En confiant la croix du Christ aux jeunes du monde Jean-Paul II leur disait : « portez-la dans le monde entier comme signe de l’amour de notre Seigneur Jésus pour l’humanité ». Cette croix aujourd’hui, avec l’icône de Notre-Dame, fait partie des symboles des JMJ.

Les JMJ: l’expérience de Francis Denis

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Lorsque je pense à mon expérience personnelle des Journées mondiales de la Jeunesse, je me souviens de l’été 2011 à Madrid. Je venais de terminer mon baccalauréat en théologie à Rome et j’étais sur le point de revenir à Québec. J’étais donc dans une période de transition intense. De l’Église universelle que j’avais côtoyée durant 3 ans à Rome, j’étais sur le point de revenir à l’atmosphère de mon église particulière. Rome étant la capitale mondiale du catholicisme, j’allais évidemment devoir m’adapter à un nouveau climat de vie ecclésiale. En ce sens, ma participation aux JMJ de Madrid, du 16 au 21 août 2011 fut une expérience qui m’a permis de faire le pont entre ces deux modes de vie en Église.

Universalité dans la localité

D’une certaine façon, les JMJ renversent la structure même de l’Église pendant quelques jours. Ce n’est plus Rome qui devient le cœur de l’Église mais un diocèse particulier, celui qui accueille les JMJ. Ces jours passés à Madrid m’ont appris que la vie de l’Église ne repose pas seulement sur les décisions romaines mais aussi dans la manière dont ces décisions sont incarnées par des personnes sur le terrain. En ce sens, les JMJ de Madrid étaient pour moi l’occasion de découvrir une église riche d’une tradition séculaire où l’Église universelle avait pu prendre racine d’une manière des plus fructueuses au cours des siècles. La seule visite de la ville et des églises présentes sur son territoire avaient réussi à me convaincre que la foi qui avait habité l’histoire et toutes ces personnes durant des siècles pouvait encore aujourd’hui porter de nombreux fruits.

Une ville transformée

Les JMJ peuvent être un évènement traumatisant pour la ville hôte. Dans le cas de Madrid, alors que sévissait encore la crise économique de 2008 et que le mouvement des « indignés » y avait vu le jour plusieurs mois auparavant, on aurait pu craindre le pire. Toutefois, les centaines de milliers de jeunes, qui ont littéralement pris d’assaut la capitale espagnole, n’ont pas tardé à se faire aimer des madrilènes. Non seulement les bénéfices économiques réels faisaient le bonheur des nombreux commerçants mais aussi la joie que ces jeunes apportaient avec eux a pu redonner un peu de bonheur aux habitants de la capitale; et ainsi les aider à passer mieux à travers cette période difficile.

Un aéroport en état de grâce

Arrivés la veille à l’aéroport de Quatro vientos dans une zone quelque peu à l’extérieur de Madrid, plus d’un million et demi de personnes se sont rassemblées pour une veillée de prière le soir même et une messe gigantesque le matin suivant. Une atmosphère ahurissante se dégageait de ce rassemblement titanesque. Alors que dans l’après-midi torride, des camions réservoirs avaient aspergé les pèlerins avec leurs boyaux d’arrosage, durant la Veillée de prière avec le pape Benoît XVI, un orage important faisait son entrée avec coups de tonnerres, éclairs et des vents dont la fraîcheur faisait presque regretter la canicule de l’après-midi. Je me souviens encore m’être réfugié sous une toile de plastique apportée par de sympathiques inconnus avec qui nous avons pu, l’équipe de tournage et moi, fraterniser jusqu’à ce que la tempête se calme. Ce soir-là, l’aéroport des « Quatre vents » portait bien son nom!

De retour à Québec, cette expérience des JMJ m’avait profondément marqué comme étant un moment de ressourcement pour tous les chrétiens, spécialement désireux de recharger leurs batteries d’évangélisateurs. Car c’est bien là le but premier des Journées Mondiales de la Jeunesse, faire en sorte que les jeunes découvrent leur vocation missionnaire en prenant conscience de l’intensité et de la beauté du message qu’ils seront appelés à partager avec leurs concitoyens de retour chez eux.

Vous trouverez ci-dessous une vidéo que nous avions réalisée à la toute fin des JMJ de Madrid. On y voit justement ma première apparition sur les ondes de S+L ! Une belle expérience qui se poursuit !!!

Histoire des Journées Mondiales de la Jeunesse

Les Journées Mondiales de la Jeunesse ont été lancées par Jean-Paul II en 1986. Depuis cette date, les jeunes du monde entier se retrouvent tous les 2 ou trois ans dans un pays différent, autour du Pape, sur un thème tiré du Nouveau Testament.

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