Le dialogue dans la vérité: réflexion sur « Nos voisins évangéliques »

prayer-1308663_1280-2

Cette semaine, la Commission épiscopale pour l’unité chrétienne, les relations religieuses avec les Juifs et le dialogue interreligieux de la Conférence des évêques catholiques du Canada publiait un document intitulé « Nos voisins évangéliques : Réflexion sur l’évangélisme chrétien ». Cette brochure de 12 pages, se veut une ressource pour les catholiques afin qu’ils en apprennent davantage sur le christianisme évangélique à travers «  l’histoire et les croyances des évangéliques et en prêtant une attention particulière aux relations entre les évangéliques et les catholiques ». Je retiens de ma lecture une foule d’informations tant historiques que théologiques ainsi qu’une posture cohérente avec le souhait du pape François pour que « la collaboration interreligieuse et œcuménique montre que les hommes et les femmes ne doivent pas oublier leur propre identité, ethnique ou religieuse, pour vivre en harmonie avec leurs frères et sœurs ».

Regard historique et théologique 

La première chose que l’on note, c’est que les différences qui séparent les catholiques des évangéliques s’enracinent dans une longue histoire. En effet, on commémore cette année le 500ième anniversaire de la Réforme protestante ! L’évangélisme est donc un mouvement chrétien issu de la tradition protestante , ce qui implique l’acceptation des principes théologiques qui y sont liés tels que « l’autorité exclusive de l’Écriture » et « la justification par la seule foi » (p.2). Le document de la CECC offre ensuite une description des différentes explications et implications de ces principes avant de présenter quelques-unes de ces manifestations dans la vie concrète de nos frères protestants. On explique ainsi les expressions tels que « born again », de « revivalism » ou de « fondamentalisme », tout en spécifiant que « les évangéliques forment un groupe diversifié » (p.4).

D’une perception à une autre

Ce qui est significatif dans ce document, c’est que l’on ose sortir de l’énumération des traits distinctifs, à la manière d’une encyclopédie, pour prendre en compte l’expérience concrète que ces mêmes différences peuvent avoir sur la vie quotidienne des membres des deux communautés chrétiennes. On offre ainsi pour les deux perspectives, un dialogue qui tient compte des critiques réciproques.

En effet, on se demande d’abord ce que pensent les catholiques des évangéliques ? On offre alors un portrait réaliste des éléments dont les catholiques peuvent naturellement faire l’éloge comme leur attachement à la Parole de Dieu telle que transmise dans la Bible mais également l’emphase mise sur la relation personnelle au Christ. capture-decran-2016-10-22-a-10-36-39Toutefois, on ne cache pas les réticences que les catholiques peuvent également avoir face à une certaine tendance à interpréter l’Écriture Sainte d’une manière trop littérale sans tenir compte de la Tradition c’est-à-dire la vie des chrétiens qui nous ont précédés ou, en d’autres termes, « la grande communauté chrétienne qui s’étend aussi bien à travers le temps que dans l’espace » (p.7). Enfin, l’unité de l’Église catholique et sa structure hiérarchique bien définie, expliquent comment « l’aspect transconfessionnel de l’évangélisme engendrent une sorte de corps indéfini que les catholiques ont de la difficulté à identifier au Corps du Christ » (p.7).

Dans un deuxième temps, on se demande ce qui, dans la pratique catholique, peut sembler étranger à un christianisme authentique tel que le conçoivent les évangéliques. D’abord, bien que l’on souligne les nombreuses avancées du dialogue œcuménique, on affirme qu’un certain nombre de cette mouvance ne sont toujours pas certains que les catholiques soient de véritables chrétiens (p.8). De plus, on montre comment l’accent mis sur la relation personnelle avec le Christ peut pousser les évangéliques à parler de leur salut « à l’imparfait » c’est-à-dire comme quelque chose de déjà accompli tandis que, du côté catholique, on a souvent tendance à parler du salut « au futur », mettant ainsi l’accent davantage sur la dimension ultime c’est-à-dire après la mort.

Le dialogue, une responsabilité partagée

Dans la dernière partie du document, on trouve une analyse de la réalité du dialogue œcuménique aujourd’hui tout en manifestant l’ouverture que nous devons avoir pour être fidèles au souhait du Christ « Ut unum sint ».

Le contexte actuel et l’expansion rapide du phénomène de sécularisation doivent nous pousser à dépasser nos différences et les blessures héritées du passé afin d’offrir au monde un témoignage plus à même de convaincre de la véracité de la Révélation chrétienne. Toutefois, puisque l’estime mutuelle qui se construit peu à peu entre les deux communautés « scandalise certaines personnes » (p.11), le document de la CECC insiste sur le contexte dans lequel ce dialogue est en mesure de porter des fruits. En ce sens, pour que la vérité puisse être au centre des aspirations de tous les interlocuteurs, il est essentiel que des liens de charité profonde soient d’abord créés entre les membres. Ainsi le travail œcuménique ne pourra être concluant que s’il « s’établit au quotidien dans la vie chrétienne des croyants […] le succès du dialogue à venir dépend en grande partie de vous » (p.11).

Tant du point de vue de la richesse des informations contenues dans ce document que de la place laissée à l’expérience concrète des croyants des deux communautés, il est possible de conclure que ce document de la CECC remplit bien son mandat d’instrument au service de l’œcuménisme. Que ce soit dans le fait d’affirmer haut et fort les points de désaccord inhérents aux identités respectives que dans l’estime mutuelle et dans la capacité de reconnaître l’autre d’abord comme un frère « dans le contexte d’une foi commune » (p.5), ce document est certainement un outil de premier plan facilitant cette responsabilité missionnaire  qui nous incombe à tous.

Église en sortie 21 octobre

Cette semaine à Église en sortie, Francis Denis reçoit Yolland Ouellet o.m.i., directeur national des Œuvres pontificales missionnaires. Nous vous présentons un reportage sur l’Assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada. Dans la troisième partie de l’émission, Mgr Gaétan Proulx nous parle de la réalité pastorale du diocèse de Gaspé.

Nouveau document de la CECC: Nos voisins évangéliques Réflexion sur l’évangélisme chrétien

cccb-our-ev-neighbours-fr

(CECC – Ottawa)… Aujourd’hui, en la fête liturgique de saint Luc l’évangéliste, la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), par l’entremise de sa Commission épiscopale pour l’unité chrétienne, les relations religieuses avec les juifs et le dialogue interreligieux, a publié une nouvelle ressource intitulée : « Nos voisins évangéliques – Réflexion sur l’évangélisme chrétien ». La ressource donne aux catholiques du Canada une introduction au christianisme évangélique en explorant ses origines, ses similitudes et ses différences du catholicisme. La ressource a été élaborée en étroite collaboration avec l’Alliance évangélique du Canada (AÉC), un partenaire de dialogue officiel de la CECC depuis 2010.

Le document fait ressortir que « Dans une société qui se sécularise de plus en plus, catholiques et évangéliques peuvent mesurer plus facilement que ce qui les sépare est moins important que ce qui les unit. » Les catholiques et les évangéliques au Canada ont bénéficié des partenariats fructueux dans leurs efforts pour promouvoir les valeurs évangéliques dans la société canadienne. Dans les deux groupes chrétiens, il y a des mariages mixtes qui fournissent un autre lieu pour le dialogue. Il est mentionné dans cette ressource que le « dialogue qui s’établit au quotidien dans la vie chrétienne de croyantes et de croyants qui ont dans leur famille des fidèles de l’autre confession, qui en côtoient au travail ou qui militent avec eux pour la justice dans la société, à l’extérieur de cliniques d’avortement ou à l’intérieur de soupes populaires… ces dialogues, où des croyantes et des croyants se soucient les uns des autres, prient les uns pour les autres et travaillent les uns avec les autres, peuvent préparer le terrain sur lequel pousseront les fruits de dialogues plus officiels. »

Dans une lettre adressée à Mgr Douglas Crosby O.M.I., évêque de Hamilton et président de la CECC, le président de l’AÉC, M. Bruce Clemenger, fait remarquer que la nouvelle ressource Nos voisins évangéliques « offre un aperçu clair des croyances et des pratiques évangéliques; je crois que la plupart des évangéliques au Canada se trouveraient assez bien représentés dans ses pages. »

La nouvelle ressource est maintenant disponible sur le site Internet de la CECC, et il est possible d’en commander des exemplaires aux Éditions de la CECC au 1-800-769-1147 ou par courriel publi@cccb.ca. Le code de commande pour la version française est 184-928, et pour la version anglaise, 184-929. Le prix de vente est de 3,00 $ l’unité et il y a un rabais pour les commandes de 50 exemplaires et plus.

Version PDF

Lien à la lettre du Président de l’AÉC

Vous pouvez également visionner une brève présentation du document lors de l’édition de Perspectives du 18 octobre 2016 en cliquant sur le lien suivant:

La pastorale face à l’euthanasie

blog_1475206632

Cette semaine se tenait à Cornwall, l’Assemblée plénière des évêques catholiques du Canada. Lors de cette rencontre annuelle, les évêques de partout au pays se sont réunis pour prier, réfléchir, discuter et prendre des décisions concernant les grandes orientations de la Conférence pour l’année à venir. Suivant un agenda bien rempli, les évêques ont donc pu aborder plusieurs thèmes relatifs à la réalité pastorale propre au Canada. Parmi les sujets abordés cette année, l’euthanasie a certainement retenu l’attention des participants.

La pastorale devant l’euthanasie

La question de l’euthanasie au Québec et au Canada est une problématique relativement nouvelle puisque les législations permettant une telle pratique sont apparues dans le courant de cette année. La CECC a donc fait appel au Cardinal Willem Eijk, archevêque d’Utrecht au Pays-Bas, afin qu’il puisse partager son expérience d’évêque dans un pays ayant une législation très permissive en matière d’euthanasie et de suicide assisté. Dans un deuxième temps, les évêques de partout au pays ont pu se concerter avant d’amorcer ce qui pourrait être le début d’un processus visant à définir certaines balises communes en cette matière. Les évêques catholiques d’Alberta ayant publié un document sur cette question peu de temps avant la plénière, celle-ci n’a attiré l’attention des médias québécois et canadiens qu’à la veille de la clôture de cette rencontre. Manifestant l’urgence d’aborder cette nouvelle réalité, cette polémique va certainement pousser les évêques à réfléchir avec plus d’intensité aux conséquences d’une telle législation sur la pastorale.

De la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté surgissent deux problématiques distinctes, celle de la célébration du sacrement de l’onction des malades d’une part, et, d’autre part, celle de la célébration des funérailles. C’est deux questions appellent à certaines clarifications.

Le sacrement de l’onction des malades, une porte de la miséricorde

Dans un premier temps, la célébration du sacrement des malades dans le contexte précédant une euthanasie demande un discernement approfondi. D’un côté, il y a la réalité objective. Dans le cas d’une personne faisant la demande de l’injection létale causant directement sa mort, il apparaît contradictoire qu’elle demande du même coup le sacrement des malades. En effet, comment célébrer authentiquement le signe efficace d’une foi qui est volontairement niée dans son élément le plus fondamental, c’est-à-dire le sens chrétien de la souffrance ? Le sacrement des malades (anciennement « extrême onction ») ayant pour but d’ouvrir à l’espérance de la vie éternelle et d’accepter le don gratuit de la miséricorde de Dieu dans la vie d’une personne, il apparaît contradictoire que cette personne en face la demande avant de commettre ce que l’Église enseigne comme étant un rejet du don le plus précieux de Dieu : la vie humaine elle-même. Que conclure de cette contradiction?

Du côté pastoral, il apparaît clair qu’un refus pur et simple de célébrer ce sacrement pourrait faire offense au cri de détresse qu’une telle demande représente. En effet, les pasteurs ne peuvent jamais « jeter l’éponge » puisque Dieu accueille toujours celui ou celle qui vient à Lui. C’est ainsi que nous devons comprendre l’appel du pape François ainsi que des évêques du Québec entendues ces derniers jours dans les médias. Bien que le contexte médical et humain de la société risque fort de se détériorer avec les lois 52 et C-14, puisque ces dernières désacralisent la vie et la dignité humaine de tous les citoyens, de son côté, l’Église ne changera pas la posture qui était et qui sera la sienne, celle d’accompagner toutes les personnes qui viennent à elle et qui lui demandent de l’aide. L’absence d’interdiction de célébrer les sacrements des malades aux personnes sur le point de se suicider ne devrait donc ni être comprise comme un encouragement, ni comme un consentement. Au contraire, elle devrait être interprétée comme une porte ouverte aux personnes en détresse sur le point de commettre l’irréparable. Une « porte de la miséricorde » par laquelle la grâce de Dieu pourrait être sentie par l’entremise de la présence aimante et pleine de tendresse d’un frère dans la foi.

Pour ce qui est des funérailles

La célébration des funérailles est une autre question. Il ne s’agit hélas plus d’accompagner la personne vers « sa mort naturelle » mais bien d’accompagner les personnes qui sont encore parmi nous afin qu’elles puissent prier pour le défunt et se sentir elles-mêmes réconfortées par la présence mystérieuse de Dieu.

Prier pour le défunt, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’est pas une évidence. Durant les funérailles, prier pour une personne signifie la remettre dans les mains de Dieu en Lui demandant de bien vouloir l’accueillir dans son Royaume. Cependant, un suicide peut causer du ressentiment et de la rancœur pour ceux qui restent et qui se sentent souvent trahis lorsqu’une personne aimée les quitte de cette manière. Avec la légalisation de l’euthanasie, sa banalisation et l’élargissement de cette pratique dont les premiers signes sont déjà perceptibles à l’horizon, ces blessures seront de plus en plus répandues. L’Église devra donc mettre sur pied une pastorale adéquate d’accueil et d’accompagnement des personnes, nous pourrions dire, « doublement » endeuillées. Les funérailles étant un lieu privilégié pour accompagner et manifester la sollicitude de l’Église, il m’apparaît important qu’elle respecte la volonté du défunt d’avoir des funérailles puisque, malgré l’aspect objectivement contradictoire de sa « dernière volonté » avec la foi catholique, elle peut être une belle occasion d’aider et d’évangéliser.

Ainsi, loin de causer scandale ou de présenter une image de l’Église comme cautionnant cette pratique inhumaine qu’est l’euthanasie, fermer unilatéralement la porte aux familles des défunts serait une erreur tant au niveau de la pastorale d’accompagnement si chère au pape François, qu’au niveau d’une perspective missionnaire.

Bien que les assemblées d’évêques, telles que l’AECQ ou la CECC n’ont pas pour mission de se substituer au jugement pastoral de chaque évêque dans son diocèse, la plénière de la CECC de cette année aura certainement permis aux évêques de partout au pays de réfléchir aux différents scénarios d’adaptation devant les défis de l’effritement de la protection juridique de la dignité humaine au Canada. Les évêques devront faire preuve d’une immense tendresse envers les personnes qui seront, à cause de la pratique de l’euthanasie, de plus en plus blessées et en détresse. En ce sens, garder un esprit et une réglementation fondamentalement ouverts aux personnes m’apparaît le plus à même de servir le salut des âmes.

Déclaration commune de la CECC et du Centre consultatif des relations juives et israéliennes sur la visite du pape François au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau

blog_1469803921

(CNS photo/Grzegorz Galazka)

Vous trouverez ci-dessous le texte complet de la Déclaration commune de la Conférence des évêques catholiques du Canada et du Centre consultatif des relations juives et israéliennes suite à la visite du pape François au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau: 

Le 29 juillet 2016

Ottawa, ON – Aujourd’hui, Sa Sainteté le pape François visite le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau en Pologne. Cette visite du pape est importante, car elle est l’occasion de rappeler les horribles conséquences de la haine et de l’indifférence dans le monde. Le passage du pape François marquera la troisième visite d’un pape en ces lieux tristement célèbres, faisant suite à celles de saint Jean-Paul II et du pape émérite Benoît XVI. Cette visite traduit d’ailleurs l’attitude des papes des cinquante dernières années, qui ont cherché à cultiver les liens entre les catholiques et les juifs et qui ont dénoncé l’antisémitisme ainsi que d’autres manifestations de la  haine, de l’intolérance ou du terrorisme et les formes modernes de génocide.

Comme le souligne Shimon Koffler Fogel, président-directeur général du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), « la visite papale d’aujourd’hui est une prise de position essentielle sur les dangers de l’antisémitisme, le devoir de se rappeler et l’importance de dénoncer le génocide à notre époque. Nous félicitons le pape François et nos amis de la communauté catholique de s’opposer fermement contre l’antisémitisme qui pose de nouveau des problèmes en Europe et ailleurs. Sur cette question comme sur beaucoup d’autres, Sa Sainteté s’impose comme un dirigeant de principes dont le rayonnement dépasse les frontières de l’Église catholique. La communauté juive est heureuse qu’aujourd’hui le pape souligne un autre moment historique dans les relations entre juifs et catholiques. »

Pour sa part, Mgr Douglas Crosby, O.M.I., évêque de Hamilton et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), déclare : « Les mots sauraient-ils exprimer les horreurs que l’humanité et le peuple juif en particulier ont subies à Auschwitz? Comment décrire cette éruption féroce, impitoyable, du mal et des ténèbres? Face à Auschwitz, tout être humain sensible à l’amour, à la compassion et à la vérité est tenu de s’interroger, de sonder dans son propre cœur les germes du mal et de l’intolérance, et de condamner le sol contaminé de l’hostilité qui continue d’affliger l’humanité. Quand l’âme et le cœur sont corrompus par la haine et l’indifférence, ils provoquent dans notre monde un déferlement de souffrance et de désespoir. Mais transformés par la foi et la tendresse de l’amour, l’âme et le cœur engendrent une récolte d’espérance, de réconciliation et de solidarité. »

Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada et le président-directeur général du Centre consultatif des relations juives et israéliennes exhortent toutes les personnes de bonne volonté de se rappeler du passé, non seulement pour en revivre la tristesse et le deuil, mais pour en tirer les leçons et passer à l’action. Ainsi, notre génération apprendra l’importance de la vigilance face à la haine et la nécessité de travailler ensemble pour faire grandir une société plus juste et plus aimante.

Presque 4 000 jeunes Canadiens se rendront en Pologne pour la Journée mondiale de la jeunesse 2016

blog_1467827320

***Cet article ci-dessous provient du site web de la CECC

(CECC – Ottawa)… La jeunesse du monde entier est attendue à Cracovie, en Pologne, du 25 au 31 juillet 2016, pour participer à la 31e Journée mondiale de la jeunesse (JMJ). Cracovie est la ville de Karol Wojtyla – saint Jean-Paul II – qui, dans ses premières années comme prêtre, aumônier universitaire, évêque et puis cardinal-archevêque a semé les graines de ce qui deviendra, dans les premières années de son pontificat, la Journée mondiale de la jeunesse.

Près de 3 750 jeunes pèlerins du Canada sont inscrits pour participer à ce rassemblement international sur le thème « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5,7). À l’exemple des JMJ 2011 à Madrid et 2013 à Rio de Janeiro, les pèlerins canadiens auront encore l’occasion de vivre une célébration nationale qui aura lieu le 26 juillet à 13 heures, en la fête de sainte Anne et saint Joachim, parents de la Vierge Marie. L’événement aura lieu à l’aréna Tauron de Cracovie qui sera le lieu principal pour les pèlerins de langue anglaise pendant les célébrations de la JMJ. Ce pavillon est parrainé par les Chevaliers de Colomb. Son Éminence M. le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec et primat du Canada, présidera le temps de prière qui impliquera des évêques, des prêtes, des personnes dans la vie consacrée, des agents de pastorale jeunesse, des musiciens, des artistes et plusieurs milliers de jeunes pèlerins Canadiens.

En plus des 3 750 jeunes, la délégation canadienne sera composée de neuf évêques du Canada. Le Conseil pontifical pour les laïcs a invité trois des évêques canadiens pour servir à titre de catéchètes auprès des jeunes pèlerins : M. le Cardinal Lacroix; Mgr Albert LeGatt, archevêque de Saint-Boniface; et Mgr Bryan Bayda, C.Ss.R., évêque éparchial ukrainien de Saskatoon. De jeunes Canadiens seront impliqués dans les diverses cérémonies, liturgies et événements de la Journée mondiale de la jeunesse de Cracovie. Du 20 au 25 juillet, plusieurs pèlerins canadiens auront également l’opportunité de participer aux diverses activités pour les journées dans les diocèses de la Pologne.

Pendant son voyage apostolique en ce pays, le pape François présidera plusieurs célébrations. Son horaire inclura l’eucharistie à l’occasion du 1050e anniversaire du baptême de la Pologne qui aura lieu sur le terrain du sanctuaire du couvent Jasna Góra en présence des autorités religieuses et civiles du pays; la cérémonie d’accueil de la JMJ (28 juillet) ; le Chemin de Croix du vendredi soir (29 juillet) au parc Blonia ; l’eucharistie avec les prêtres polonais, les religieux et religieuses, de même que les séminaristes au sanctuaire de saint Jean-Paul II (30 juillet) ; et la vigile de prière en soirée en plus de la messe de clôture du dimanche (31 juillet) sur le Campus Misericordiae. Le Saint-Père visitera également le camp de concentration d’Auschwitz où il priera dans la cellule du martyr saint Maximilien Kolbe, dont c’est le 75e anniversaire de la mort, en plus d’offrir une prière silencieuse devant le Monument international des victimes du camp d’extermination de Birkenau qui faisait partie du complexe d’Auschwitz. Parmi les 1.1 million de prisonniers qui sont morts à Auschwitz, il y avait sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein) et sa sœur, Rosa, également une religieuse carmélite.

L’horaire du Saint-Père pour la semaine comprendra également une célébration du sacrement de la réconciliation avec des jeunes qui participent à la JMJ ; une visite de l’Hôpital universitaire pour enfants ; une rencontre avec les évêques de la Pologne, une prière dans la chapelle du tombeau de sainte Faustine ; une bénédiction de deux bâtiments de la Caritas pour les pauvres et les personnes âgées, de même qu’une rencontre avec les bénévoles de la JMJ 2016 à l’aréna Tauron.

Programmation en direct sur Télévision Sel + Lumière
Le réseau national de télévision catholique canadien Sel et Lumière, qui est disponible par satellite et câble numérique à travers le Canada, de même qu’à travers le monde par Internet aux www.seletlumieretv.org ou www.saltandlighttv.org, sera en Pologne toute la semaine avec une équipe accompagnée du directeur général, le père Thomas Rosica, C.S.B. Sel + Lumière assurera une couverture en direct des plus importantes activités de la JMJ, incluant les catéchèses et plusieurs entrevues. La couverture de Sel + Lumière sera diffusée en Australie, par la Télévision catholique de Boston, par le Centre audiovisuel du diocèse de Hong Kong, de même que par l’Ordinariat militaire des États-Unis. Ayant précédemment agi à titre de directeur général de la Journée mondiale de la jeunesse de 2002 au Canada, le père Rosica est le coordonnateur national de la délégation canadienne à la JMJ 2016 en Pologne. Le site Internet www.wydcentral.org contiendra également de beaux souvenirs de la JMJ.

Déclaration du Président de la CECC sur l’adoption récente du projet de loi C-14 qui légalise l’euthanasie et le suicide assisté

CrosbyPic

L’adoption récente du projet de loi C-14, qui légalise l’euthanasie et le suicide assisté dans notre pays, est une décision historique déplorable qui atteste l’échec de notre gouvernement et, en effet, de notre société d’assurer une protection humaine authentique pour les personnes souffrantes et vulnérables parmi nous.

Nous vivons dans un pays où la grande majorité des mourants n’ont pas accès à des soins palliatifs ou des soins à domicile de qualité, où le taux de suicide dans plusieurs communautés autochtones atteint des niveaux alarmants, et où on suggère que la vie de personnes chroniquement malades, vulnérables ou handicapées ne mérite pas d’être vécue. Il est paradoxal et très malheureux que la loi de notre société consacre désormais l’homicide comme une manière acceptable de mettre fin à la souffrance. On ne peut qu’être stupéfait et profondément troublé de constater que notre pays est de moins en moins capable de reconnaître le caractère sacré de la vie humaine.

Nulle institution, nul individu, nulle idéologie, nulle législation n’ont le droit de menacer ou de miner le caractère sacré de la dignité de chaque personne et du don de la vie elle-même. Nous sommes appelés, en tant que société formée d’individus capables de compassion, à respecter et à protéger la vie humaine de la conception à la mort naturelle en honorant une vision de la personne humaine qui embrasse aussi bien son existence terrestre actuelle que la vie outre-tombe. Les catholiques, comme toutes les personnes de bonne volonté, ont le devoir moral et social de protéger les personnes vulnérables, de consoler celles qui souffrent et d’accompagner celles qui sont à l’article de la mort. Les évêques du Canada prient et espèrent qu’avec tous nos sœurs et frères catholiques et nos concitoyennes et concitoyens canadiens, chacune et chacun de nous et l’ensemble de notre société puissent vivre une profonde conversion du cœur et en viennent à reconnaître l’image de Dieu imprimée profondément en chaque vie humaine, quel que soit l’état de la personne, son niveau de confort, son degré de productivité ou sa contribution à la société.

La mise à mort intentionnelle d’une vie humaine – qu’il s’agisse d’une personne âgée, d’un enfant, d’un adulte vulnérable, d’un embryon ou d’une personne mourante – est un acte grave et moralement injustifiable. Notre société doit rejeter tout ce qui porte atteinte à la vie elle-même : le meurtre, le génocide, le suicide, l’avortement, l’euthanasie et l’aide médicale à mourir. La suppression délibérée de la vie humaine par une intervention directe n’a rien d’un geste humanitaire. Il faut plutôt chercher à réduire au minimum la douleur et la souffrance des personnes mourantes et de celles qui sont tentées de s’enlever la vie, et non à supprimer leur existence. Efforçons-nous d’aider les personnes malades et handicapées à trouver un sens à leur vie, même et surtout dans leur souffrance. Consolons ceux et celles qui vivent une maladie terminale ou une condition chronique par notre présence authentique, un amour humain et l’aide médicale. Comme société et en tant qu’individus, choisissons de cheminer avec eux dans leur souffrance et ne contribuons pas à mettre fin au don de la vie.

Faire de l’aide médicale au suicide un « droit » n’est ni un vrai soin ni un gage d’humanité. C’est fondamentalement une forme faussée de pitié, une déformation de la bonté envers nos frères et sœurs. La nouvelle loi laisse entendre qu’un être humain, une personne, cesse d’être une personne et perd sa dignité simplement en raison de la perte ou de la diminution de certaines capacités physiques et mentales. C’est faux. La vérité, c’est que notre propre humanité se détériore quand nous omettons de prendre soin des faibles et des mourants, et quand nous évitons délibérément de voir en eux, avec leurs maladies et leurs limites, des personnes dignes de vivre. La vraie compassion humaine consiste à partager la douleur de l’autre, à l’accompagner dans son cheminement – et non à s’en débarrasser. Le suicide assisté est une insulte à ce qu’il y a de plus noble et de plus précieux dans l’existence humaine, et constitue une injustice grave et une violation de la dignité de chaque personne humaine dont la tendance naturelle et intrinsèque est de préserver la vie. Il faut entourer nos personnes malades, mourantes, vulnérables et handicapées, d’amour et d’attention, de sollicitude et d’une compassion vraiment porteuse de vie. C’est pourquoi les soins palliatifs restent incontestablement le seul choix moral, efficace et indispensable, la seule option de vraie compassion, maintenant que notre pays s’est engagé sur ce chemin périlleux.

Saint Joseph, patron du Canada et patron de la bonne mort, priez pour nous.

Mgr Douglas Crosby, OMI
Évêque de Hamilton
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada

Le 27 juin 2016

Église en sortie 3 juin 2016

Cette semaine à Église en sortie, nous vous présentons une entrevue avec l’abbé Louis-André Naud, prêtre du diocèse de Québec et directeur de l’Office national de liturgie à la CECC. On participe à la procession de la Fête-Dieu dans les rues de Montréal.  Enfin, dans la troisième partie de l’émission nous rencontrons Mgr Yvon Joseph Moreau, évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière au Québec et président de la Commission épiscopale pour la liturgie et les sacrements de la CECC pour le secteur francophone qui nous entretient de l’importance de la liturgie dans la vie missionnaire de l’Église.

Église en sortie 27 mai 2016

Cette semaine à Église en sortie, nous vous présentons une entrevue avec Mgr Raymond Poisson, évêque de Joliette et membre de la Commission Justice & Paix de la Conférence des évêques catholiques du Canada. Il nous parle des relations de l’Église catholique avec les autochtones. Nous nous rendons à la Marche Nationale pour la vie 2016 à Ottawa, le 12 mai dernier. Enfin, dans la troisième partie de l’émission nous nous entretenons avec Charles Le Bourgeois qui nous parle de son expérience à l’intérieur des deux synodes sur la famille au Vatican ainsi que de sa série documentaire « Charité Sans Frontières ».

L’Euthanasie: une décision qui nous affectera tous!

blog_1462711959

Du 8 au 15 mai prochains ce sera la semaine nationale pour la vie et la famille. Ce rendez-vous annuel est l’occasion de réfléchir et de discuter de la beauté de la vie humaine mais également de manifester son appui au respect de la dignité intrinsèque de celle-ci depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Pour l’occasion, le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr Douglas Crosby, a publié une lettre dans laquelle il montre sa sollicitude devant les « innombrables défis auxquels sont confrontées nos familles ». Parmi ces défis, il y a évidemment le problème récurrent de l’avortement qui, selon la Constitution Gaudium et Spes du Concile Vatican II, « est un crime abominable » (no 3). Toutefois, à l’heure actuelle, la « culture de la mort » tant décriée par saint Jean-Paul II manifeste une nouvelle fois sa capacité à transformer négativement la société par l’introduction de la pratique de l’euthanasie. Il est important d’y réfléchir puisque, comme l’avortement, l’exécution par administration d’une substance létale a de grande chance, dans un proche avenir, de devenir pratique courante.

Comme le disait Mgr Crosby, « pour aggraver les choses, bien des gens dans notre société ont perdu leur chemin et ne savent plus vers qui se tourner. Nous n’avons qu’à penser au débat sur l’euthanasie et le suicide assisté qui secoue notre pays ». Nous nous sommes déjà interrogé sur les causes derrière l’engouement que suscitent les législations pro-euthanasie. Toutefois, comme le dit le pape François dans Amoris Laetitia, il est de mise de poursuivre notre réflexion sur les manières dont « l’euthanasie et/ou le suicide assisté constituent de graves menaces pour les familles dans le monde entier » (no48).

Dans un premier temps, l’euthanasie laisse croire qu’il existe une telle chose comme une vie qui ne vaut pas la peine d’être vécue. En effet, la dignité humaine et sa conséquence éthique qu’est l’interdiction de provoquer directement la mort d’une personne innocente ne dépend pas d’une qualité secondaire ou accessoire comme la couleur de la peau, l’âge, le sexe ou, dans le cas présent, le degré de souffrance. Au contraire, la dignité humaine est inhérente à la vie humaine elle-même. Ainsi, voter une loi comme le projet C-14 au fédéral ou 52 au Québec (maintenant loi 2)  ne revient pas uniquement à permettre l’injection d’une substance létale à une personne souffrante qui en fait la demande. NON ! Cette loi dévalorise la vie humaine de tous, vous et moi. En ce sens, lors du vote en faveur de cette loi, tous les députés ont votéCapture d’écran 2016-05-08 à 09.02.20 en faveur d’une relativisation de la dignité et de la valeur de la vie humaine. Nous sommes passés d’une société où la vie a une valeur absolue à une société où la valeur de la vie est relative. Or, comme disent les philosophes, entre le relatif et l’absolu, il y a l’infini. C’est pourquoi cette loi dévalorisante pour tous aura une infinité de conséquences désastreuses pour vous, moi, nos amis, nos enfants !

De cette première dévalorisation découlera une dégradation sociale considérable et à tous les niveaux. En effet, toutes les injustices, les crimes, la corruption, la pollution sont des conséquences d’un manque d’acceptation de la dignité humaine par ceux qui les commettent. Par exemple, une compagnie de produits chimiques sera d’autant plus soucieuse de la santé des habitants qui l’entourent qu’elle aura une haute estime de la valeur de leurs vies. Au contraire, une industrie dont les dirigeants ne reconnaîtraient pas la dignité humaine auront moins de scrupules à déverser des produits chimiques dangereux pouvant causer la mort. De même, quelqu’un ayant une haute perception de la dignité humaine n’ira jamais voler ou agresser une autre personne. Ainsi, puisque l’ordre social, la justice et la paix présupposent une protection et une éducation à la valeur absolue de la dignité humaine, une loi dévalorisante légitimant, même dans certains cas, la soit disant « aide médicale à mourir » aura de graves conséquences à ce niveau au point ou, si cela en vient à ce généraliser, notre société deviendra invivable.

Devant ce constat dramatique, nous ne devons pas désespérer puisque nous ne sommes pas seuls et nous ne devons pas avoir peur : «  ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps » (Mt 10, 28). Ainsi comme le dit Mgr Crosby : [Read more…]

Secured By miniOrange