3 juin – 51e anniversaire du décès de saint Jean XXIII (Angelo Roncalli)

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Le 3 juin prochain marquera le 51ième anniversaire de la mort de saint Jean XXIII. Béatifié en juin 2000 par son successeur saint Jean-Paul II, la fête liturgique du pape Jean XXIII n’est pas célébrée le jour de sa mort, soit le 3 juin, mais plutôt le 11 octobre, jour de l’ouverture du Concile Vatican II. Le pape Jean XXIII fut canonisé le 27 avril 2014 durant la même cérémonie qui a proclamé Jean-Paul II « saint ». La canonisation de Jean XXIII fut approuvée par le pape François sans la reconnaissance du deuxième miracle qui est ordinairement nécessaire.

En l’anniversaire de sa mort, rappelons-nous son fameux Décalogue :

1. Rien qu’aujourd’hui, j’essaierai de vivre ma journée sans chercher à résoudre le problème de toute ma vie.

2. Rien qu’aujourd’hui, je prendrai le plus grand soin de me comporter et d’agir de manière courtoise ; je ne critiquerai personne, je ne prétendrai corriger ou régenter qui que ce soit, excepté moi-même.

3. Rien qu’aujourd’hui, je serai heureux sur la certitude d’avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l’autre monde mais également dans celui-ci.

4. Rien qu’aujourd’hui, je consacrerai dix minutes à une bonne lecture en me rappelant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps, de même la bonne lecture est nécessaire à la vie de l’âme.

5. Rien qu’aujourd’hui, je ferai une bonne action et n’en parlerai à personne.

6. Rien qu’aujourd’hui, j’accomplirai au moins une chose que je n’ai pas envie de faire, et si on m’offense je ne le manifesterai pas.

7. Rien qu’aujourd’hui, je me plierai aux circonstances, sans prétendre que celles-ci cèdent à tous mes désirs.

8. Rien qu’aujourd’hui, j’établirai un programme détaillé de ma journée. Je ne m’en acquitterai peut-être pas entièrement, mais je le rédigerai. Et je me garderai de deux calamités : la hâte et l’indécision.

9. Rien qu’aujourd’hui, je croirai fermement — même si les circonstances attestent le contraire — que la Providence de Dieu s’occupe de moi comme si rien d’autre n’existait au monde.

10. Rien qu’aujourd’hui, je n’aurai aucune crainte. Et tout particulièrement je n’aurai pas peur d’apprécier ce qui est beau et de croire à la bonté.

Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures, ce qui ne saurait me décourager, comme si je me croyais obligé de le faire toute ma vie durant.

Déclaration du président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec au sujet du projet de loi 52

Le Québec doit se doter d’une politique sur les soins palliatifs et non pas s’engager sur la voie de l’euthanasie

 

Les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale se sont entendus pour réintroduire le projet de loi qui permettrait aux médecins de pratiquer l’euthanasie sous l’appellation « aide médicale à mourir ». L’adoption de ce projet de loi aurait des conséquences graves et néfastes pour l’avenir du Québec.

 

Faire mourir n’est pas un soin. Les expressions « mourir dans la dignité » et « aide médicale à mourir » employées pour qualifier une injection mortelle sèment la confusion et induisent en erreur. Il s’agit purement et simplement d’euthanasie, et non d’un soin de fin de vie.

 

Nous avons déjà le droit de refuser l’acharnement thérapeutique. Nous avons déjà le droit de ne pas voir notre vie prolongée artificiellement en étant branchés à toutes sortes d’appareils. Mais ce dont il est question dans le projet de loi, c’est de tout autre chose: c’est de permettre aux médecins de causer directement la mort. Cela contredirait le but même de la médecine: donner la mort à un patient, ce n’est pas le soigner.

 

Nous comprenons, bien sûr, l’angoisse et la peine de tous ceux et celles qui ont entendu un proche réclamer la mort pendant une difficile agonie. Personne ne peut rester insensible à cette détresse. Mais la vraie réponse de la médecine et de la société à cette situation, ce sont les soins palliatifs: ils sont la meilleure façon de soulager la souffrance de la personne approchant de la fin de sa vie et de l’aider à vivre cette étape ultime avec humanité et dignité.

 

Cette question interpelle et engage la conscience de chacun et chacune. Les soins palliatifs ont fait leurs preuves. Nous avons au Québec l’expérience nécessaire pour les implanter dans toutes nos régions. C’est ce qu’il faut demander de toute urgence à nos élus: que le Québec se dote d’une politique sur les soins palliatifs et sur leur accessibilité universelle mais qu’il ne s’engage pas sur la voie de l’euthanasie.

 

+ Pierre-André Fournier

archevêque de Rimouski

président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec

27 mai 2014

Échos du Vatican

Homélie du pape François lors de la messe au Cénacle

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Chers Frères,
C’est un grand don que le Seigneur nous fait, de nous réunir ici, au Cénacle, pour célébrer l’Eucharistie. Ici, en ce lieu où Jésus consomma la dernière Cène avec ses Apôtres ; où, ressuscité, il apparut au milieu d’eux ; où l’Esprit Saint descendit avec puissance sur Marie et sur les disciples. Ici est née l’Église, et elle est née en sortie. D’ici elle est partie, avec le Pain rompu entre les mains, les plaies de Jésus dans les yeux, et l’Esprit d’amour dans le cœur.
Au Cénacle, Jésus ressuscité, envoyé du Père, communiqua aux Apôtres son Esprit-même et avec cette force, il les envoya renouveler la face de la terre (cf. Ps 104, 30).
Sortir, partir, ne veut pas dire oublier. L’Église en sortie garde la mémoire de ce qui est arrivé ici ; l’Esprit Paraclet lui rappelle chaque parole, chaque geste et en révèle le sens.
Le Cénacle nous rappelle le service, le lavement des pieds que Jésus a accompli, comme exemple pour ses disciples. Se laver les pieds les uns les autres signifie s’accueillir, s’accepter, s’aimer, se servir réciproquement. Cela veut dire servir le pauvre, le malade, l’exclus.
Le Cénacle nous rappelle, avec l’Eucharistie, le sacrifice. Dans chaque célébration eucharistique, Jésus s’offre pour nous au Père, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui, en offrant à Dieu notre vie, notre travail, nos joies et nos peines…, tout offrir en sacrifice spirituel. [Read more…]

Rencontre avec les prêtres, religieux et séminaristes dans l’église de Gethsémani

papa_holyland12. Méditation à Gethsémani
« Il sortit pour se rendre… au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent » (Lc 22, 39)
Quand arrive l’heure marquée par Dieu pour sauver l’humanité de l’esclavage du péché, Jésus se retire ici, à Gethsémani, au pied du mont des Oliviers. Nous nous retrouvons dans ce lieu saint, sanctifié par la prière de Jésus, par son angoisse, par sa sueur de sang ; sanctifié par-dessus tout par son « oui » à la volonté d’amour du Père. Nous avons presque peur de nous rapprocher des sentiments que Jésus a éprouvés en cette heure ; nous entrons sur la pointe des pieds dans cet espace intérieur où s’est décidé le drame du monde.
En cette heure, Jésus a senti la nécessité de prier et d’avoir auprès de lui ses disciples, ses amis, qui l’avaient suivi et avaient partagé de plus près sa mission. Mais ici, à Gethsémani, le suivre se fait difficile et incertain ; le doute, la fatigue et la terreur prennent le dessus. Dans la rapidité du déroulement de la passion de Jésus, les disciples auront diverses attitudes à l’égard du Maître : de proximité, d’éloignement, d’incertitude.
Cela nous fera du bien à nous tous, évêques, prêtres, personnes consacrées, séminaristes, de nous demander en ce lieu : qui suis-je devant mon Seigneur qui souffre ?
Suis-je de ceux qui, invités par Jésus à veiller avec lui, s’endorment, et au lieu de prier, cherchent à s’évader en fermant les yeux devant la réalité ?
Est-ce que je me reconnais en ceux qui se sont enfuis par peur, abandonnant le Maître à l’heure la plus tragique de sa vie terrestre ?
Peut-être y-a-t-il en moi la duplicité, la fausseté de celui qui l’a vendu pour trente pièces, qui avait été appelé ami, et qui pourtant a trahi Jésus ?
Est-ce que je me reconnais dans ceux qui ont été faibles et qui l’ont renié, comme Pierre ? Peu de temps avant, il avait promis à Jésus de le suivre jusqu’à la mort (cf. Lc 22, 33) ; puis, poussé dans ses derniers retranchements et assailli par la peur, il jure de ne pas le connaître. [Read more…]

Visite de courtoisie du pape François au Président de l’Etat d’Israël

papapaMonsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Je vous suis reconnaissant, Monsieur le Président, pour l’accueil qui m’a été réservé et pour vos aimables paroles de salutation, et je suis heureux de pouvoir vous rencontrer à nouveau ici à Jérusalem, ville qui abrite les Lieux Saints chers aux trois grandes religions qui adorent le Dieu qui a appelé Abraham. Les Lieux Saints ne sont pas des musées ou monuments pour touristes, mais des lieux où les communautés des croyants vivent leur foi, leur culture, leurs initiatives caritatives. Aussi doit-on perpétuellement les sauvegarder dans leur sacralité, protégeant ainsi non seulement l’héritage du passé mais aussi les personnes qui les fréquentent aujourd’hui et les fréquenteront dans l’avenir. Que Jérusalem soit vraiment la Ville de la paix ! Que resplendissent pleinement son identité et son caractère sacré, sa valeur religieuse et culturelle universelle, comme trésor pour toute l’humanité ! Comme c’est beau quand les pèlerins et les résidents peuvent accéder librement aux Lieux Saints et participer aux célébrations !

Monsieur le Président, vous êtes connu comme un homme de paix et un artisan de paix. Je vous exprime ma reconnaissance et mon admiration pour votre attitude. La construction de la paix exige avant tout le respect pour la liberté et la dignité de chaque personne humaine, que Juifs, Chrétiens et Musulmans croient également être créée par Dieu et destinée à la vie éternelle. A partir de ce point ferme que nous avons en commun, il est possible de poursuivre l’engagement pour une solution pacifique aux controverses et aux conflits. À cet égard, je renouvelle le souhait que soient évités de la part de tous des initiatives et des actes qui contredisent la volonté déclarée de parvenir à un véritable accord et qu’on ne se lasse pas de poursuivre la paix avec détermination et cohérence. [Read more…]

Visite de courtoisie du pape François aux deux Grands Rabbins d’Israël

Pope_at_chiefsEstimés Grands Rabbins d’Israël,

Je suis particulièrement heureux de pouvoir être aujourd’hui avec vous : je vous suis reconnaissant pour l’accueil chaleureux et pour les aimables paroles de bienvenue que vous m’avez adressées.

Comme vous le savez, depuis le temps où j’étais Archevêque de Buenos Aires j’ai pu compter sur l’amitié de nombreux frères juifs. Avec eux nous avons organisé de fructueuses initiatives de rencontre et de dialogue, et j’ai vécu aussi avec eux des moments significatifs de partage sur le plan spirituel. Dans les premiers mois du pontificat j’ai pu recevoir diverses organisations et différents représentants du judaïsme mondial. Comme déjà pour mes prédécesseurs, ces demandes de rencontre sont nombreuses. Elles s’ajoutent à beaucoup d’initiatives qui ont lieu à l’échelle nationale ou locale, et tout cela montre le désir réciproque de mieux se connaître, de s’écouter, de construire des liens de fraternité authentique.

Ce chemin d’amitié représente un des fruits du Concile Vatican II, en particulier de la déclaration Nostra aetate, qui a eu tant de poids et dont nous évoquerons l’an prochain le 50ème anniversaire. En réalité, je suis convaincu que tout ce qui est arrivé ces dernières décennies dans les relations entre juifs et catholiques a été un authentique don de Dieu, une des merveilles qu’il a accomplies, pour lesquelles nous sommes appelés à bénir son nom : « Rendez grâce au Seigneur des Seigneurs, / éternel est son amour. / Lui seul a fait de grandes merveilles, / éternel est son amour » (Ps 136, 3-4). [Read more…]

Discours du pape François au Mémorial de l’Holocauste Yad Vashem à Jérusalem

address_yad‘‘Adam, où es-tu ?’’ (cf. Gn 3, 9).
Où es-tu, homme? Où es-tu passé ?
En ce lieu, mémorial de la Shoah, nous entendons résonner cette question de Dieu : ‘‘Adam, où es-tu ?’’.
En cette question il y a toute la douleur du Père qui a perdu son fils.
Le Père connaissait le risque de la liberté ; il savait que le fils aurait pu se perdre…mais peut-être, pas même le Père ne pouvait imaginer une telle chute, un tel abîme !
Ce cri : ‘‘Où te trouves-tu ?’’, ici, en face de la tragédie incommensurable de l’Holocauste, résonne comme une voix qui se perd dans un abîme sans fond…

Homme, qui es-tu ? Je ne te reconnais plus.
Qui es-tu, homme ? Qu’est-ce que tu es devenu ?
De quelle horreur as-tu été capable ?
Qu’est-ce qui t’a fait tomber si bas ?
Ce n’est pas la poussière du sol, dont tu es issu. La poussière du sol est une chose bonne, œuvre de mes mains.
Ce n’est pas l’haleine de vie que j’ai insufflée dans tes narines. Ce souffle vient de moi, c’est une chose très bonne (cf. Gn 2, 7).
Non, cet abîme ne peut pas être seulement ton œuvre, l’œuvre de tes mains, de ton cœur… Qui t’a corrompu ? Qui t’a défiguré ? Qui t’a inoculé la présomption de t’accaparer le bien et le mal ?
Qui t’a convaincu que tu étais dieu ? Non seulement tu as torturé et tué tes frères, mais encore tu les as offerts en sacrifice à toi-même, parce que tu t’es érigé en dieu.
Aujourd’hui, nous revenons écouter ici la voix de Dieu : ‘‘Adam, où es-tu ?’’. [Read more…]

Visite du pape François au Grand Mufti de Jérusalem

Capture d’écran 2014-05-26 à 07.44.15Excellence,
Chers amis musulmans,

Je suis reconnaissant de pouvoir vous rencontrer dans ce lieu sacré. Je vous remercie de tout cœur pour l’aimable invitation que vous avez voulu m’adresser, et en particulier, je vous remercie, Excellence, ainsi que le Président du Conseil suprême musulman.

Mettant mes pas dans ceux de mes Prédécesseurs, et en particulier dans le sillage lumineux du voyage de Paul VI, il y a cinquante ans, le premier d’un Pape en Terre Sainte, j’ai vivement désiré venir en pèlerin pour visiter les lieux qui ont vu la présence terrestre de Jésus Christ. Mais mon pèlerinage ne serait pas complet s’il ne prévoyait pas aussi la rencontre avec les personnes et les communautés qui vivent en cette Terre, et donc je suis particulièrement heureux de me retrouver avec vous, Amis Musulmans.

En ce moment, ma pensée va vers la figure d’Abraham, qui vécut comme pèlerin sur ces terres. Musulmans, Chrétiens et Juifs reconnaissent en Abraham, bien que chacun de façon différente, un père dans la foi et un grand exemple à imiter. Il se fit pèlerin, laissant son propre peuple, sa propre maison, pour entreprendre cette aventure spirituelle à laquelle Dieu l’appelait. [Read more…]

Discours du pape François lors de la rencontre œcuménique dans la Basilique du Saint-Sépulcre

Capture d’écran 2014-05-25 à 13.48.31Dans cette Basilique que chaque chrétien regarde avec profonde vénération, arrive à son point culminant le pèlerinage que j’accomplis avec mon frère bien-aimé en Christ, Sa Sainteté Bartholomée. Nous l’accomplissons sur les traces de nos vénérés prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, qui, avec courage et docilité à l’Esprit Saint, ont donné lieu, il y a cinquante ans, dans la Cité sainte de Jérusalem, à la rencontre historique entre l’Évêque de Rome et le Patriarche de Constantinople. Je vous salue cordialement vous tous ici présents. En particulier, je remercie vivement, pour avoir rendu possible ce moment, Sa Béatitude Théophile, qui a voulu nous adresser d’aimables paroles de bienvenue, ainsi que Sa Béatitude Nourhan Manoogian et le Révérend Père Pierbattista Pizzaballa.

C’est une grâce extraordinaire d’être réunis ici en prière. Le Tombeau vide, ce sépulcre neuf situé dans un jardin, où Joseph d’Arimathie avait déposé avec dévotion le corps de Jésus, est le lieu d’où part l’annonce de la Résurrection : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : ‘‘Il est ressuscité d’entre les morts’’ » (Mt 28, 5-7). Cette annonce, confirmée par le témoignage de ceux à qui le Seigneur Ressuscité est apparu, est le cœur du message chrétien, transmis fidèlement de génération en génération, comme, depuis le début, l’atteste l’apôtre Paul : « Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures » (1 Cor 15, 3-4). C’est le fondement de la foi qui nous unit, foi grâce à laquelle, ensemble, nous professons que Jésus Christ, Fils unique du Père et notre unique Seigneur, « a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli ; il est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts » (Symbole des Apôtres). Chacun de nous, chaque baptisé dans le Christ, est spirituellement ressuscité de ce tombeau, puisque dans le Baptême nous avons tous été réellement incorporés au Premier Né de toute la création, ensevelis ensemble avec Lui, pour être avec Lui ressuscités et pouvoir marcher dans une vie nouvelle (cf. Rm 6, 4). [Read more…]

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